Pour le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, c’est « être aveugle » et « ridicule » que de douter de la « médiation déterminante » du Sénégal dans l’affaire Clotilde Reiss. Le chef de la diplomatie sénégalaise estime que de « toutes les médiations », c’est celle du Sénégal qui a été « décisive ». Joint au téléphone depuis Téhéran (Iran), Me Madické Niang est revenu sur les péripéties de cette affaire non sans justifier les propos tenus par le Président Wade contre André Parant, conseiller Afrique de son homologue français.
L’As : Monsieur le ministre d’Etat, des observateurs doutent encore de la médiation sénégalaise dans la libération de Clotilde Reiss
Me Madické Niang : Ceux qui osent douter de la médiation déterminante du Sénégal, selon le mot du Président Nicolas Sarkozy, sont aveugles. C’est même ridicule. On a tenté d’installer une polémique, mais elle s’est vite dissipée pour faire place à la réalité. Qui a donné l’information de la libération de Clotilde Reiss aux Français ? C’est le président de la République, Me Abdoulaye Wade lui-même, qui a joint le 11 mai à 23 heures 30, heure de Paris, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée pour l’informer, après avoir tenté en vain de joindre son homologue français. Il lui a même fait part des détails de cette libération, pour tout simplement vous dire… Il faut vraiment être aveugle pour vouloir nier le succès de la démarche sénégalaise. C’est d’ailleurs en ma présence que le Président français a appelé le Président Wade aujourd’hui (Ndlr : hier), pour le remercier de sa médiation décisive. Nous avons été très concrets et vous pouvez même demander aux Français qui leur a donné les détails de cette libération. La médiation sénégalaise est d’ailleurs la seule qui a été décisive. Quand il y a un problème, beaucoup de personnes peuvent intervenir, mais souvent une seule des interventions accouche de résultats palpables. C’est le cas avec notre médiation. Et le 11 mai dernier, c’est moi-même que Motaki (Ndlr : le ministre iranien des Affaires étrangères) a joint pour que j’informe le Président Wade de la décision de l’Iran de libérer Clotilde Reiss. Je vais vous faire une révélation. Dans un premier temps, elle devait quitter l’Iran pour Amsterdam avant d’être prise en charge par un vol français. Mais les Iraniens ont refusé qu’elle parte avant l’arrivée du Président Wade. Quand nous quittions Dakar pour Téhéran, nous avions déjà rédigé notre communiqué officiel ; parce que nous savions exactement comment les choses allaient se passer.
Me Wade a mis en cause André Parant qu’il accuse, à la limite, d’avoir retardé cette libération…
Quand le Président Wade me dépêchait en novembre 2009 en Iran, le Président Ahmadinejad était déjà d’accord sur le principe de la libération de Clotilde Reiss. Me Wade a ainsi demandé à son homologue français de lui envoyer quelqu’un, parce qu’il avait un message d’une haute portée à transmettre. André Parant est venu à Dakar. Devant le président de la République, il m’a d’ailleurs écouté rendre compte de ma mission. Mais deux jours plus tard, André Parant nous a joint pour dire que Paris demandait que la médiation sénégalaise soit suspendue. Il a affirmé qu’ils avaient une piste sérieuse et qu’ils ne voulaient pas d’interférences. Mais de novembre à mars, il ne se passe rien, jusqu’à ce que Claude Guéant reçoive Karim Wade. L’Elysée a encore sollicité la médiation sénégalaise et le Président Sarkozy a même écrit une lettre au Président Wade pour faire certaines explications.
Le Sénégal n’est-il pas en train de régler ses comptes avec André Parant, surtout après les propos qu’on lui a prêtés ?
Nous ne polémiquons pas, nous ne faisons que rétablir les faits. Ce que nous avons dit dans notre communiqué, c’est cela la vérité. André Parant, nous l’attendons toujours sur les propos qu’on lui a prêtés. Ce qui est une autre affaire.
Propos recueillis par Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info
Un ministre n entre pas ds les details. C est trop ca. « Vous pouvez meme demandez , vous pouvez meme etc… » un peu de hauteur et de discretion.