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Me Wade a déjà dit clairement, que ses promesses n’engagent que ceux qui croient, par conséquent, il est quitte avec nous. Par Mandiaye Gaye

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Mais que veulent encore nom de Dieu les Sénégalais ? Après avoir entendu de telles paroles  nettes  et claires de quelqu’un, qui vous dit en plus, de vive voix, même si c’est moi qui l’avais dit, eh bien alors je me dédis. C’est à dire : « Ma Waxoon Waxeet ». Quand celui-là continue encore de vous promettre ciel et terre et que vous y croyez un tant soit peu, mais c’est  vous qui avez un problème ou en posez réellement et non lui, qui ne cesse d’être à l’aise dans sa posture et de prendre ses promesses pour un simple refrain.

Abdoulaye Wade est resté 12 ans à la tête de notre pays. Qu’il  nous dise d’abord concrètement, ce que sont devenues les promesses antérieures qu’il nous avait faites durant ses deux mandats. Si le point de ses promesses kilométriques qui sont toujours les mêmes et qui sont simplement alignées dans le désordre  est fait de façon comptable et preuve à l’appui, chacun de nous pourra apprécier objectivement, du respect que Me Wade accorde à ses engagements. Je le dis souvent à toutes les occasions qui me sont données, Me Wade manque de respect notoire à son peuple, qu’il prend, pour  totalement amnésique ou incapable de se rappeler, de ses promesses d’hier. Sinon, il ne se permettrait jamais de nous étaler dans son discours du 31 Décembre 2011, quasiment les mêmes promesses qu’il nous rabâche depuis 12 ans, à chaque fois que de besoin. Ce discours bilan qu’il n’ose pas dire parce qu’il n’en est pas un car, un bilan se fonde sur des faits concrets et des projets évasifs et de vœux  pieux. Comme à son habitude, il a parlé pour ne rien dire que nous savions déjà.

N’avons-nous  pas déjà entendu souvent e fois, Me Wade nous parler avec beaucoup de prétention, de ses projets mirobolants ou plutôt idées saugrenues, tels que : Un émigré un toit ; un micro-ordinateur une famille ; la Banque verte pour les paysans ; le REVA ; les usines  de fabrication de petits avions, de gros porteurs et de Yakalma ; le train à grand écartement de Dakar à Ziguinchor et de Dakar à Djibouti; les 7 TGV ; le plein emploi des jeunes ; la substitution de nos paysans par de soi-disant  agriculteurs modernes  et tant d’autres idées et projets illusoires, propres à attraper des nigauds réellement. Pour vous montrer combien Me Wade manque de suite dans les idées, comparez ces deux déclarations sur le NEPAD. Dans une interview accordée à Africable il déclarait ceci : « « J’ai décidé de ne plus perdre mon temps à des réunions où finalement on ne fait rien. C’est très agréable de nous retrouver entre nous, mais cela ne fait pas avancer les choses, a-t-il dit. « Il y a des dépenses, hein, des centaines de millions de dollars qu’on dépense dans des voyages et des hôtels. Il n’y a pas une seule classe d’école réalisée. Il n’y a pas un seul dispensaire réalisé. Le Nepad n’a pas fait ce pour quoi il a été créé. » » Dans son message du 31/12/11, voici ce qu’il dit à nouveau du NEPAD : « … les secteurs du NEPAD que nous appliquons à l’échelle nationale et qui a donné de si heureux résultats, pour répondre à la question : qu’est-ce que je compte faire demain, de nouveau, par rapport à ce qui existe aujourd’hui : terminer les chantiers existants et en ouvrir demain. Je ne parlerai pas ici, comme certains ont l’habitude de la faire, de projets virtuels qui n‘existent que dans l’imagination de leurs auteurs et de leurs bonnes intentions mais, encore une fois, de projets dont nous avons quasiment le financement.»

J’estime que les Sénégalais, eux, plus conséquents que lui, ne devraient plus perdre aussi leur temps, comme lui, le disait à propos du Népad, à prêter dorénavant la moindre attention, aux dires de Me Wade. Les électeurs dans leur écrasante majorité, devront bien prendre note de cela en direction du 26 Février 2012. Et une bonne fois pour  toute, ils prendront la ferme résolution de bouter hors  du pouvoir, Me Wade. Tous ces projets farfelus réchauffés, qu’il nous resserve, avaient été déjà servis  comme thèmes de campagne depuis 2000, par exemple, La route Linguère Matam, le conflit de la Région Sud de Casamance, qu’il devait résoudre en 100 jours seulement. Et à propos de ce conflit, il a osé affirmer sans frémir dans son message : « …le processus de paix entamé fait de grands progrès… » Au moment même, où des soldats et des gendarmes sont assassinés et d’autres enlevés et gardés en otage par les rebelles. C’est comme si la vie de ces vaillants soldats et gendarmes ne comptait pour rien. Franchement c’est indécent pour ne pas dire cynique. Face à ce drame, le silence de la hiérarchie militaire est tout de même incompréhensible et inquiétant que rien ne saurait justifier. Osons espérer seulement, que ce n’est pas par appétit de la promotion de grade supérieur, que Me Wade leur fait miroiter, qui les a gagnés et les empêche de réagir dans le bon sens selon l’honneur militaire.

Pour nous endormir  encore, Me Wade dit dans son message de fin d’année : « …Sur des questions essentielles telles que celles touchant au coût de la vie et à la demande sociale, le Gouvernement reste à l’écoute de toutes les initiatives pour rechercher des solutions concertées, dans un cadre de dialogue élargi, regroupant les Pouvoirs publics, les Syndicats et les acteurs de la Société civile ; à l’instar de ce que nous faisons déjà avec succès au sein du Conseil Présidentiel de l’Investissement. » Nous savons tous  que ceci est archi faux et qu’avec Me Wade, il n’y a jamais de dialogue possible car, il cherche toujours à tromper ses interlocuteurs. C’est ce que certainement, les dirigeants des grévistes des transporteurs ont parfaitement bien compris pour ne se laisser faire.
En vérité, seuls les transporteurs, par leur grève juste et entièrement réussie, ont donné la réponse la plus adéquate et la plus appropriée à Me Wade. De manière admirable, ils ont montré la voie à suivre face à un gouvernement qui n’en fait qu’à sa tête, mais aussi, aux autres Centrales syndicales, qui passent tout leur temps à faire des grèves sectorielles  et négociations oiseuses interminables, qui n’ont aucun impact sur la marche de l’activité économique et sociale et n’apportent aucune satisfaction aux revendications des travailleurs.

Cette grève ne concerne pas seulement les transporteurs, loin de là. Elle a un impact général au-delà de certains points spécifiques au secteur des transports. Si nous prenons la baisse du prix du carburant, elle est profitable à tous les Sénégalais car, au lieu d’augmenter le prix du transport, ils ont opté très justement, en sachant que les usagers ne pourraient pas supporter le coup au-delà des tarifs actuels. Il en est de même de l’assurance, qui n’est rien d’autre qu’une arnaque organisée avec la complicité de l’Etat car, non seulement c’est cher, mais en cas d’accident, vous avez toutes les difficultés du monde à vous faire indemniser dans les règles, sans compter l’absence d’assistance de votre assureur  conseil.  Il est à noter que c’est une grève juste et qui vient à point nommé  pour les consommateurs, contrairement à ce qu’en pense Jean Pierre Dieng, qui devait être le premier à la saluer, parce que les transporteurs ont joué ici pratiquement le rôle, que lui devait jouer, à savoir défendre les intérêts des usagers, consommateurs. Certains dirigeants d’associations de consommateurs comme Momar Ndao de l’ASCOSEN, roulent entièrement pour le pouvoir. Mr Ndao qui est un conseiller du président de la République depuis 2008, sait parfaitement que cette fonction est incompatible avec la défense des consommateurs. On le constate bien d’ailleurs quand on  le voit se démener toujours comme un beau diable, pour défendre les thèses et justifier les augmentations ordonnées par le gouvernement. Le cas de la Sonatel sur les appels extérieurs et bien d’autres le prouvent nettement.

Le prix exagéré du carburant, qui est plus cher chez nous, que partout ailleurs dans toute la sous-région, trouve sa justification dans le train de vie dispendieux de l’Etat du Sénégal. Train de vie qui nécessite naturellement, pour entretenir cette oligarchie, une sur-taxation des produits incontournables, de grande consommation,  parmi lesquels, les produits pétroliers, qui subissent déjà une taxe spécifique, mais grevés en plus de la TVA au taux fort de 18%. Où est passée la concertation et le dialogue dans ce cas précis ?  A propos de ce train de vie, il est inacceptable et incompréhensible  pourquoi devrions-nous supporter, nous contribuables et consommateurs,  la bamboula d’une minorité asociale qui ignorent les multiples difficultés que les populations les plus déshéritées traversent pour survivre ? Parce que simplement, ce sont eux qui gèrent les affaires du pays pour le moment ? Mais au nom de quoi, devrait-on accorder à toute une horde d’individus grassement payés déjà, bien au-dessus de leur  minable rendement, des dotations de carburant  en sus, de milliers de litres par mois aux ministres, députés, sénateurs, conseillers et d’autres privilégiés ? Et s’y ajoute, les voitures qui sont distribuées gratuitement par Me Wade à qui il veut,  tout cela sur le dos des consommateurs ? Trop c’est trop ! Comme s’ils nous disaient, tous les privilèges à nous seuls et toutes les souffrances au peuple.

Les transporteurs sont à féliciter pour leur grève largement réussie, car ils se sont bien acquittés de leur tâche et ont eu une attitude responsable vis-à-vis du gouvernement qui ne tient jamais ses promesses et qui use toujours de dilatoires pour se dérober, comme c’est le cas encore aujourd’hui ; mais aussi, aux populations, à qui ils ont épargné davantage de peines, en mettant fin à la grève jusqu’à nouvel ordre. Le tout, dans le calme et sans aucun incident ou casse. Bravo pour la manière ! Malgré tout cela, Me Wade et son régime n’ont pas compris le sens de  cet avertissement.

Si la leçon de la grève des transporteurs est bien assimilée par toutes les centrales syndicales, la prochaine fois devrait être un mouvement généralisé englobant tous les secteurs d’activité de la vie nationale, pour frapper un grand coup, face à un gouvernement sourd, irresponsable et irrespectueux des engagements pris. Ce faisant, les populations démontreront par-là, qu’elles ne croient plus jamais aux promesses de Me Wade.

D’ores et déjà, une grève générale et une ville morte sont bien dans l’ordre du possible, si les centrales syndicales mettaient en avant l’intérêt général des populations tous secteurs confondus, aux dépens de ceux particuliers et sectoriels, pour freiner  Me Wade et ses ouailles, qui n’ont d’yeux que pour le luxe insolent, qu’ils affectionnent tant, et qui ne vivent que pour leurs intérêts cupides.

Mandiaye Gaye

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