« Les dictatures fomentent l’oppression, la servilité et la cruauté ; mais le plus abominable est qu’elles fomentent l’idiotie. »
de Jorge Luis Borges
Après de tels propos exprimés de vive voix et sans ambages à tous les Sénégalais sans exception, est-ce qu’il est raisonnablement et envisageable, que les citoyens électeurs vraiment conscients, se laisseraient abuser encore, par Me Wade, en nous débitant comme par le passé son catalogue de promesses ? Je pense intimement que non ! Par ailleurs, il ressort au regard de son attitude et à l’évidence du discours qu’il nous tient, que Me Wade n’a aucun respect pour le peuple sénégalais, et cette conviction est largement partagée aujourd’hui dans le pays et, même à l’Etranger, où l’image du Sénégal est totalement ternie. L’exception sénégalaise tant vantée, vire ainsi à ses antipodes en devenant une dictature pure. Mais si Me Wade ne nous respecte pas, c’est bien de notre faute. Il nous appartient souverainement de nous faire respecter, en l’obligeant à cesser de vouloir nous endormir comme ses petits-enfants. Nous devons tous ensemble, citoyens à part entière et démocrates, forts de nos droits et devoirs, ici et maintenant, que nous ne sommes ni ses obligés ni ses sujets.
Nous remarquons tous clairement, que rien, strictement rien, dans le discours de campagne de Me Wade n’a changé d’un iota. C’est toujours les mêmes rengaines qu’il nous sert, à savoir des promesses démagogiques depuis trente-huit ans (26 + 12) et nous continuons encore à le laisser toujours faire. Maintenant, ce n’est plus la fin de la récréation mais, la fin du match. C’est terminé pour lui, car il est out dans cette élection du 26 Février 2012. Il nous a assez gargarisé de promesse jamais tenues. Alors n’est-il pas l’heure enfin d’y mettre un terme ? Si ! C’est dans ce cas, maintenant ou jamais.
En écoutant Me Wade débiter, on se croirait être en face d’un enfant gâteux, inconscient, incohérent et incorrect, qui sort des boniments face à son monde. Son discours actuel est tellement empreint d’incohérences et de contradictions comme « Ma waaxon waxeet » que sa vacuité ne laisse plus aucun doute pour personne. C’est pourquoi, l’on se demande, comment pourrait-on imaginer raisonnablement, confier un pays comme le Sénégal, à un tel homme, qui porte difficilement ses 86 ans et semble pratiquement ne plus jouir de toutes ses facultés physiques et mentales.
Les Sénégalais conscients de leurs responsabilités, toutes catégories confondues au plan national, pour l’intérêt du peuple sénégalais, devraient-il laisser Me Wade mettre en application son intention insensée selon quoi, s’il partait du pouvoir maintenant, il laisserait notre pays dans le chaos ? Non bien entendu ! Alors nous devons absolument lui barrer la route, en quoi faisant ? En nous mobilisant massivement pour l’empêcher de prendre part à cette consultation électorale, dont il est exclu constitutionnellement, ou à défaut et au pire des cas, le battre à plate couture dans les urnes. Il n’est pas encore trop tard, si nous y mettions le prix que la situation exige, pour arrêter les menaces que Me Wade et sa coalition font peser sur le pays. Et tout cela, rien que pour se maintenir au pouvoir, même, contre la volonté populaire largement exprimée. Les manifestations massives et constantes des populations du Sénégal à travers tout le pays donnent la preuve du rejet du régime libéral et son chef Me Wade.
Alors, ceux qui prêchent ou prient pour la paix au Sénégal, parmi lesquels certains marabouts, devraient être conséquents avec eux-mêmes, en regardant la réalité et les faits concrets sur le terrain. Ils doivent chercher à savoir, qui fait quoi et qui subit quoi ? Au lieu de prêcher dans le vide ou de vouloir mettre sur le même pied, le pouvoir et ceux qui s’opposent à lui, ce qui n’est pas juste du reste. Il faut situer au paravent les responsabilités de part et d’autre, et des uns et des autres dans ce qui est arrivé à notre pays pour qu’on soit dans cette situation critique. C’est cela la question fondamentale. Toute cette violence qui est partie du 23 Juin contre le fameux ticket principal, est née du refus catégorique de l’application de la loi dans sa rigueur et son intégralité par les tenants du pouvoir. Et s’y ajoute, ses violations constantes à des fins personnelles de la constitution, rien que pour demeurer infiniment au pouvoir. Ne pas tenir compte de tous ces paramètres, c’est faire fausse route dans la recherche d’une solution de paix durable et d’une tenue régulière, transparente de l’élection présidentielle, dans la paix et la tranquillité. Si ces soi-disant prêcheurs ne dénoncent pas les violences récurrentes du pouvoir, exercées sur les paisibles manifestants, qui ne font que d’user d’un droit que la constitution leur reconnait, ensuite d’amener les autorités en place à faire un bon usage des forces publiques, mises à leur disposition pour la sécurité publique de tous les citoyens et non pour les jeter comme des chiens enragés, sur les populations aux mains nues ; et enfin, de dire au pouvoir de respecter scrupuleusement la forme républicaine de notre pays, qui n’est pas un bien familial des Wade ou un royaume conquis par eux. Tout le monde est témoin en ce moment, qu’en pleine campagne électorale, le pouvoir et sa police interdisent aux candidats déclarés de mener leurs manifestations publiques librement, comme ils l’entendent sur l’étendue du territoire national. Toutes ces violences que nous connaissons durant cette semaine, sont de la responsabilité de Me Wade à lui tout seul. Il parait même, qu’un des candidats à l’élection présidentiel en l’occurrence Cheikh Bamba Dièye ainsi qu’un responsable politique du PIT, Ibrahima Sène seraient arrêtés par la Police. C’est du jamais vu ! Même dans les dictatures les plus rétrogrades, pendant la période de campagne électorale, aucune manifestation publique n’est soumise à autorisation, durant celle-ci. Même la Zavia d’Elhadji Malick Sy n’a pas été épargnée par la police d’Abdoulaye Wade. Voici des faits patents palpables dont disposent les prêcheurs et autres avocats du diable pour la paix, s’ils voulaient réellement des preuves.
Ces prêcheurs de la « paix » liés au pouvoir ainsi que ces juges bien engraissés, doivent savoir une bonne fois pour toute, comme tous les Sénégalais le constatent aujourd’hui, qu’un pays ne peut être gouverné par le mensonge, dans le mensonge et pour le mensonge indéfiniment. La loi, impersonnelle en soi, est bien faite pour tous les Sénégalais sans exception aucune, son application ne doit faire aucune distinction ou souffrir d’une discrimination quelconque entre les citoyens. Dans le cas du Sénégal sous Me Wade, il y a justement deux poids et deux mesures dans l’application de la loi. Ainsi, ceux qui revendiquent légitimement leurs droits et protestent contre l’injuste sociale et la violation de la loi, sont réprimés sauvagement et mis en prison. Et dans le même temps, ceux qui violent la loi délibérément et quotidiennement, vaquent eux, en toute liberté à leurs besoins, dans une totale impunité. C’est une injustice caractérisée qui a été mise en place par Me Wade depuis son avènement, pour protéger les siens de toutes leurs forfaitures. Au nom de quoi alors, devrions accepter dans cette république du Sénégal, pour laquelle les générations passées et présentes se sont battues vaillamment, pour en faire un Etat démocratique et de Droit, que Me Wade tout seul veuille délibérément tout briser ?
Cette élection du 26 Février 2012, est un tournant décisif et historique pour notre pays. Il oppose précisément Me Wade contre toutes les forces vives et de progrès de notre pays, qui refusent l’inacceptable instauré par le régime libéral. Ce combat très juste est celui de tout Sénégalais qui cherche réellement une paix juste et qui veut sauver son pays d’un chaos, dans lequel Me Wade veut le plonger avant de disparaitre de la scène, dans un sens ou dans un autre. Nous avons le devoir et l’obligation patriotiques de nous y opposer à tout prix. Nous tous ensemble, forces vives réunies au sein du M23, dans un élan de patriotisme sans faille, de solidarité agissante, de générosité, d’une parfaite unité d’action et d’homogénéité, rien que pour la victoire du peuple sénégalais tout entier sur le régime honni de Me Wade.
Nous notons avec indignation, que tous ceux qui sont indifférents à la situation actuelle de notre pays, sont des complices potentiels objectifs du pouvoir, qu’ils en soient conscients ou inconscients, il en est ainsi. Comme on dit en Wolof : « Bu de jot te ku dundë do gor »
Je voudrais prier aux journalistes et hommes de la presse, de bien se souvenir, qui véritablement Me Wade. A cet effet, je rappelle que, quand il avait grand besoin de vous en 2000 et même à chaque fois que de besoin, il vous a encensé ou caressé dans le sens des poils, mais dès après, il vous jette en pâture. Ce jeu de duperie et d’hypocrisie dont il est coutumier en cas de besoin, devra être déjoué de manière nette et claire, par tous les professionnels de la communication, tout particulièrement, à cette étape cruciale de la vie de notre pays. Votre rôle est capital, surtout en de pareilles circonstances, pour informer juste et vrai, quand on sait encore que les médias d’Etat, sont caporalisés par le pouvoir et au service quasi exclusif du parti au pouvoir, en appui de ceux qui leur sont propres et déjà à leur disposition. Citoyens avant d’être journalistes, vous avez le devoir d’être du côté des intérêts supérieurs de la nation sénégalaise contre ses fossoyeurs. C’est grâce à vous, dans votre rôle de sentinelle, que les Sénégalais sont informés en temps réel de ce qui se passe dans le pays tout entier. Nul doute que vous poursuivrez cette tâche patriotique qui est la vôtre.
Nous connaissons tous à présent, les méthodes violentes et antidémocratiques du libéral en chef, qui consistent à utiliser le bâton et la carotte, autrement dit, l’utilisation de la corruption pour arriver à ses fins personnelles qui, naturellement, sont aux antipodes de l’intérêt du peuple sénégalais présentement.
Unis, nous vaincrons immanquablement le monstre, parce que la cause que nous défendons est juste et noble et de surcroit, c’est au service de notre peuple.
Mandiaye Gaye
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