Réelles menaces ou chantage ! Dans tous les cas, la déclaration d’Abdoulaye Wade à Tivaoune Peulh, menaçant d’arrêter tous les travaux entrepris dans le Fouta, si les gens ne votent pas pour lui au second tour, est très mal appréciée ici. Dans les gare-routières et marchés d’Ouro Sogui et Matam, les populations entendent faire payer au président sortant ce qu’ils considèrent comme un «chantage» exercé sur elles.
«C’est une sortie malheureuse», s’est juste contenté de dire un responsable libéral de Matam sous le couvert de l’anonymat. Les déclarations d’Abdoulaye Wade à Tivaouane Peulh (département de Rufisque) ont eu l’effet d’une bombe dans le Fouta et particulièrement dans la région de Matam.
En visite dans cette banlieue dakaroise, le président sortant furieux de n’avoir pas pu bénéficier du vote dans cette partie du Sénégal, n’a rien trouvé d’autre que de menacer, d’arrêter tous les travaux entrepris dans le Fouta et de ne plus en faire, s’il perd à nouveau le second tour de l’élection dans cette zone Nord-Est du pays.
Au début, la nouvelle avait été accueillie comme une rumeur ou une propagande distillée par les partisans de Macky Sall dans le but de faire définitivement basculer le vote en leur faveur. Mais après la confirmation de l’information, ce fut un tollé général.
Hier jeudi 22 mars, lendemain de la sortie, des déclarations d’Abdoulaye Wade étaient sur toutes les lèvres. «Je crois que Wade a perdu la tête. Le vote n’est pas forcé. C’est du chantage qu’il est entrain d’exercer sur nous. Mais, ça ne marchera pas. Seul Dieu peut empêcher le développement de notre région. D’ailleurs n’eût été Lui, par le biais de nos émigrés, nous n’en serions jamais là. Nos enfants ont tout construit. Les écoles, des dispensaires, des forages, des maternités», fulmine une dame septuagénaire devant sa table de beignets et de sachets d’eau à la gare routière de Matam.
Profitant de notre présence, Ndiassé Samb, commerçant Baol-Baol installé à Matam, enfonce le clou. «Je crois que le président est entrain de perdre la tête. Ça ne peut-être que ça. Sinon comment comprendre qu’une personne qui cherche à devenir président de la République se permettre de menacer des gens. Au lieu d’essayer de jouer à la fourberie où utiliser d’autres stratégies pour se faire élire, tu menaces des gens. Je suis sûr qu’il n’aura rien ici. Le risque, c’est que des gens comme moi qui ne sont des «émigrés» n’’allons plus voter pour lui. Parce que personnellement, j’ai tout investi ici. Je suis là depuis les événements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Je me suis marié ici. J’ai mes enfants ici. Je ne quitte Matam que pendant le Magal de Touba», souligne-t-il.
C’est pratiquement le même discours dans toutes les discussions aux marchés d’Ouro Sogui et Matam. «Personnellement, j’avais dit à tous mes copains que Wade va se venger de nous. Mais, là, qu’il se permette de le dire lui-même en haute et intelligible voix, je crois que c’est le comble», se désole Oumar Bâ.
Son camarade élève en classe de terminal, l’arrête net en lui balançant en wolof : «s’il se prend comme Dieu, il n’a qu’à nous tuer. Mais, notre choix est irréversible». Très remontée, la jeune fille s’attaque aux responsables libéraux de la région. «J’ai pitié de nos ministres et nos élus. Ce sont eux qui devraient exiger des excuses publiques d’Abdoulaye Wade. Mais, regardez ce qu’ils sont entrain de faire dans chaque ville et village. Ils distribuent quelques billets de banque pour tromper leurs propres parents. Personnellement, j’ai voté Idy, mais là, je n’hésite plus : je roule pour Macky. Il a fait la même chose aux Thiessois. Et il s’est même permis de revenir à Thiès pour leur avouer, qu’il n’a pas achevé les travaux parce que les gens n’ont pas voté pour lui. C’est grave. Le Sénégal ne lui appartient pas».
Chez les Libéraux, même si on reconnait que c’est une sortie de trop, on essaie quand-même de sauver la mise. «Je crois que les gens ont mal interprété ses propos. Il ne parlait pas des Foutankés de Matam. Il s’est adressé aux gens de la banlieue», tente de calmer un responsable d’un parti allié du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Matam.
Mais, du côté des militants de Benno Bokk Yakaar ak Macky, c’est une occasion rêvée pour porter l’estocade à Abdoulaye Wade qui a été battu au premier tour dans la région. Lors des cinq meetings qui se sont déroulés hier, à Thiemping, Thialy Maka, Bow, Soringho Sebbe, Sinthiane, c’est la sortie de Wade qui a supplanté le «ma wakhone wakhett».
Je suis tres content d’avoir raison sur mes copains a qui je disait que wade est devenu comme un enfant de 10 ans. Ils ne sais plus qu’est ce qui est bon ou mauvais. A chaque meeting il dit une gaffe pour vous dire dans quel etat il se trouve. Et c’est a ce vieux qu’on veux confier le fauteil presidentiel. Il a commece par attaquer ses allies d’hier comme la france et les usa maintenant c’est la population qui doit voter qu’il menace donc s’il devient presi il va couper des tetes. wassalam