Moustapha Cissé Lô n’entend pas se ranger malgré son limogeage, la semaine dernière, de son poste de ministre conseiller. Hier, il l’a fait entendre dans un hôtel de la place très couru par les pontes du nouveau régime.
«Je vais me présenter contre Niasse (Moustapha) et je le battrai», a tonné Cissé Lô avec conviction. Il était devant quelques connaissances proches du nouveau pouvoir qu’il a trouvé par hasard dans un réceptif hôtelier de la place. Le coordonnateur départemental de l’Alliance pour la République (Apr) de Mbacké a indiqué qu’il était «mieux placé» que celui qui est présentement pressenti pour occuper le perchoir de l’Assemblée nationale, en l’occurrence le chef de file de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Moustapha Cissé Lô ne comprend pas qu’on veuille le priver de sa volonté de briguer le perchoir. Alors qu’il y a apparemment travaillé. «Quand je me battais ici pour Macky Sall au point de me faire liquider par Abdoulaye Wade (ancien président de la République), personne n’a trouvé à redire», a rappelé Cissé Lô devant un public qui n’avait d’yeux et d’oreilles que pour lui. «Aujourd’hui qu’on a la victoire, des gens sortent de nulle part pour gâcher la dynamique», a alerté Cissé Lô. «Nous ne l’accepterons pas», a-t-il clamé. «Aux moments les plus incertains, j’étais le seul à me battre contre les tentatives de « ndigueul » qui se tramaient», a poursuivi Cissé Lô, très confiant. Cette confiance n’est pas fortuite. Donc les mises en garde du président de la République qui est allé jusqu’à le limoger de son poste de ministre conseiller le laissent de marbre. Sur quoi se base le député pour être aussi optimiste ?
En toute vraisemblance, Lô compte beaucoup sur un vote des députés socialistes et sur ses capacités de lobbying. Il y a aussi le fait qu’une bonne partie des membres de l’Apr, sa formation politique, plaide pour qu’un responsable de leur parti soit au perchoir. C’est d’autant plus vrai que depuis un bon moment, les «Apéristes» ont entamé une campagne «pour saper le moral» de Niasse et le pousser éventuellement à jeter l’éponge.
«Niasse avait juré qu’il ne serait plus candidat à un poste électif». On lui demande d’avoir la même posture que le chef de file des Socialistes, soutient-on. Le patron des Socialistes a confié qu’il ne siègerait pas à l’Assemblée nationale. Cissé Lô est donc plus que jamais optimiste et briguera, contre vents et marées, le Perchoir.
Le 31 juillet prochain, jour de l’élection du bureau de l’Assemblée, est très attendu. Moustapha Cissé Lô dit l’attendre avec confiance. En dépit de sa défénestration, il marche sabre au clair. Il compte «se battre jusqu’à la dernière goutte de sang». Moustapha Niasse est donc averti !
avec La Tribune