Moustapha Diakhaté estime que la liste de Touba qui n’est pas paritaire devait tout simplement être déclarée irrecevable. Le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar trouve également que créer «des statuts spéciaux et des citoyennetés spéciales» c’est «casser la République».
Le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) a déclaré hier à Saly, en marge de l’atelier de formation des attachés parlementaires, que la liste de Touba pour les élections locales n’est pas recevable. Pour Moustapha Diakhaté, les lois de la République doivent être appliquées à tout citoyen. «Une République, ce sont des lois, et je dénonce avec la dernière énergie le comportement du sous-préfet de Ndam et du représentant de la Cena au niveau de l’arrondissement. Quand la liste a été présentée et qu’on n’avait constaté qu’il n’y avait que des hommes, elle ne pouvait être reçue dans le cadre de la loi et, par conséquent, il fallait la retourner à ses expéditeurs», a-t-il martelé. D’ailleurs, parlant de la parité sur les listes électorales, Moustapha Diakhaté a expliqué que c’est pour donner à la femme sénégalaise la place qui est la sienne dans le fonctionnement de la République. «Personne ne doit l’oublier ; le Sénégal n’appartient pas aux hommes ni aux femmes, mais aux hommes et aux femmes. La parité était un progrès, ne l’oublions pas», a ajouté M. Diakhaté. Il poursuit : «Sur l’ensemble des listes qui sont présentées au Sénégal pour les élections locales, plus de 2 700, il n’y a qu’une liste qui n’a pas obéi aux règles de la parité alors que le peuple sénégalais, dans son écrasante majorité a adopté la parité.» Le président du groupe de la majorité lance ainsi un appel à l’endroit des autorités de Touba pour continuer la discussion et trouver les moyens de contourner ce problème. Non sans rappeler que «dans le conseil rural actuel de Touba, il y a une femme». Il fait allusion à Mame Khary Mbacké, fille de Serigne Mourtalla Mbacké, qui est, dit-on, «conseillère spéciale de son époux et président du Conseil rural, Abdou Lahad Kâ». Pour lui d’ailleurs, «le ministre de l’Intérieur n’a pas à dire que la liste (de Touba) est recevable mais qu’elle a été reçue et qu’elle ne respecte pas la loi».
Dans la même veine, sur la question du statut spécial de Touba qui est agitée ces derniers temps, Moustapha Diakhaté ne cache pas son désaccord. «On parle beaucoup de statut spécial. Mais si le pays s’engage à créer partout des statuts spéciaux et des citoyennetés spéciales nous allons casser la République», avertit-il.
lequotidien.sn