Mr le Président, une solution contre les « Fake news » ! ( par Demba Ndiath)

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Mr le président de la République, Lors de La récente réunion du conseil d’administration de L’ITIE qui se tenait pour la première fois en Afrique en l’occurrence à Dakar vous avez affirmé, très inspiré en parlant de l’opposition que : « C’est trop sérieux le pétrole et le gaz. On ne peut pas se permettre tous les matins d’occuper les médias pour des considérations fallacieuses. Ils sont en train d’ennuyer le pays sur des questions qui n’ont pas lieu d’être. Que ceux qui ne savent pas aillent s’informer. Oui pour un débat objectif, et transparent. » ’

Devant une audience d’environ 250 participants, composée d’experts, de représentants de société minières et gazières, des membres de la société civile venant de plusieurs pays du monde vous rajoutez que : Pendant des mois le pays est tenu en haleine pour de faux problèmes, pour prétendre qu’on a vendu le pays, a minimisé le président de la République. Il est quand même bon que le débat soit posé, mais il faut que cela soit un débat outillé, où les gens savent de quoi ils parlent. »
Ces propos font échos à une autre déclaration faite devant vos militants où vous estimiez que : Ce qui se passe, c’est qu’on veut voiler la réalité par un débat que je ne qualifierai pas. Un débat fait d’intoxication, de diffusion de fausses nouvelles’.
D’emblée il est important de saluer l’adhésion du Sénégal a la norme ITIE en 2013 ainsi que votre engagement à rendre public tous les contrats miniers et gazier en conformité avec ladite norme.
On peut ainsi lire sur le site de l’organe que : « La Norme ITIE Exige la publication d’informations sur l’ensemble de la chaîne de valeur des industries extractives, depuis le point d’extraction des ressources naturelles jusqu’à la manière dont les revenus parviennent au gouvernement et dont ils profitent à la population. Il s’agit notamment de montrer comment les licences et les contrats sont octroyés et enregistrés, et d’indiquer l’identité des propriétaires réels de ces exploitations, la nature des dispositions fiscales et juridiques, les quantités produites, le montant des paiements effectués, la destination de ces revenus et la contribution du secteur à l’économie, y compris l’emploi ».

C’est ainsi un objectif noble qui doit être magnifié encore faut-il que cette transparence soit adaptée au contexte particulier du Sénégal.
Dans un pays ou la majorité de la population ne maitrise pas le langage juridique encore moins la technicité des contrats pétrolier, il est important d’adopter une approche pédagogique particulière afin de mener une politique de communication inclusive tout en prenant en compte le niveau d’alphabétisation de la population, le droit à l’information de tous les citoyens en parfaite adéquation avec la récente réforme constitutionnelle de 2016 concernant le droit des populations vis à vis des ressources naturelles. Pour ce faire, il est important d’associer tous les professionnels de la communication aussi bien moderne que traditionnel du pays à ce processus crucial pour la stabilité et la vitalité de notre démocratie.
Au cœur de cette stratégie de communication, le président de la République occupe une place centrale.
Premier VRP du pays, il est aujourd’hui plus qu’un simple délégateur de responsabilité mais incarne à lui tout seul, la plénitude de la responsabilité de l’action gouvernementale tout au long de son mandat. Il ne doit plus seulement attendre la campagne électorale pour parler de son action en étalant son bilan, mais doit maintenir une régularité dans sa communication notamment quand il s’agit de question primordiale comme le pétrole et le gaz, le cas Karim Wade et Khalifa Sall, le fait qu’Air Sénégal soit la première compagnie aérienne africaine à exploiter l’Airbus A330-900, l’affaire Mittal etc…
Il y a ainsi des moments où les chargés de communication ou envoyé spéciaux du président ne sont plus des interlocuteurs pertinents surtout si ceux-ci portent une double casquette  en tant que responsables politique et Etatique. Ces derniers devraient plutôt travailler à surtout répondre aux appels au débat des candidats déclarés tel qu’Ousmane Sonko ou Thierno Alassane Sall sur des questions de fiscalité pétrolière et de patriotisme économique.
Au regard du contexte politico-médiatique actuel, il est ainsi impératif que le Président Macky Sall se présente devant les Sénégalais de manière solennelle afin d’éclairer définitivement leur lanterne sur la gestion des ressources naturelles au lieu de convoquer un dialogue boycotté par une grande partie de l’opposition et transformé en cérémonie d’éloge au président.
Il ne s’agit pas de répondre à tel ou tel membre de l’opposition mais de faire un état des lieux exhaustif de la situation face à un peuple troublés par de graves révélations dans un cadre exempt de toute partisannerie et transparent. Pour cela, la meilleure formule est à mon avis, la conférence de presse.
Le moment est d’ailleurs trop beau pour parler de cela au regard de la récente interview que le Président a accordé à France 24. On observe ainsi que le président sait qu’il doit parfois  faire face à la presse pour construire son image et parler de sujets qui intéressent les Sénégalais mais reste sélectif quant au canal de communication.
Il est très difficile au regard de cet énième ‘interview-scoop’ accordée à un journal étranger de ne pas soulever la question de la place qu’accorde le président à la presse locale dans sa gestion du pouvoir. Jamais un régime n’aura autant fait l’objet  de polémiques et en même eut a sa tète un président braqué qui ne répond aux accusations que devant ces partisans ou devant des interlocuteurs étrangers.
Car force est de constater que vous avez très peu fait face à la presse Sénégalaise depuis votre accession au pouvoir.
Bien qu’on comprenne que vous êtes un géologue de formation et pas très doué en science de la communication, il faut néanmoins important de rappeler que si vous êtes arrivé là c’est que vous avez pu communiquer votre projet de société aux Sénégalais. Et Vous vous prêtiez  tres bien aux jeux des journalistes Sénégalais en tant qu’opposant et au début de votre de mandat.
En parcourant les archives politiques du Sénégal, il n’est pas rare de voir les Présidents Senghor, Wade et Diouf faire face à la presse locale et internationale et répondant à des questions d’actualité économique et politique entre autres de façon régulière. Certains d’entre eux n’hésitaient d’ailleurs pas à tenir les échanges avec la presse à la descente de l’avion dès leurs retours de voyage officielle. Un acte qui a disparu dans les pratiques de l’actuel gouvernement. Rétrogradant ainsi le Sénégal à un Etat aux pratiques de moins en moins lisibles et opaques.
A mon sens cela doit être inscrit dans le contrat de confiance qui lie un chef d’Etat à son peuple surtout si l’organe parlementaire,  lieu traditionnel des débats politiques et démocratiques, devient de moins en moins représentatif du peuple, et ne remplit plus son rôle de ‘check and balance’.

Cette pratique aujourd’hui ancrée dans la tradition démocratique des plus grandes démocraties du monde permet au Chef d’Etat de maitriser son agenda politique, d’informer en temps réel son peuple sur ce qui se passe mais permet aussi de lutter efficacement à toute velléité de « fake news ». De surcroit, cela nous changerait du dialogue de sourds et des différents monologues que l’on observe entre le pouvoir et l’opposition depuis plusieurs années.
En répondant ainsi aux journalistes issues de tout bord sur des questions brulantes de l’heure, le président jouera ainsi sa partition contre les supposés ‘fakes news’. Les débats se tourneront ainsi non pas autours de la véracité des informations mais plutôt sur leur pertinence et efficacité.
Il est vrai qu’il n’est pas possible d’éliminer ce phénomène entièrement surtout avec l’avènement des réseaux sociaux, mais la conférence de presse du président de la République fait partie des outils efficaces pour trouver un juste équilibre entre le besoin d’information du peuple, de l’opposition et le souci de transparence de l’Etat.
Les conférences de presse de Donald Trump à la maison blanche, notamment celle au lendemain des élections de mi-mandat sont des cas d’école et nous renseignent à suffisance sur la bonne santé de la démocratie Américaine malgré l’impopularité du Président.
On peut aussi citer l’exemple du président Macron qui sacrifie souvent à cette pratique en faisant régulièrement le tour de l’actualité politique, économique et sociale avec la presse Française.
Je vois tout de suite certaines personnes se braquer pour répondre que nous n’avons pas de leçons à recevoir de la France et des Etats Unis.
Bien que ces pays ne soient pas comparables au notre, il important de noter que cette pratique avait fini de se faire une place dans le paysage politique Sénégalais et son absence crée ainsi un vide au sein de la communication de l’Etat, favorisant ainsi les multiples supposées spéculations et révélations de part et d’autre, la nature ayant horreur du vide.

En définitive, le manque de communication Etatique efficiente manifesté par une absence d’échange avec la presse locale du Président de la République autours des vraies questions qui intéressent les Sénégalais est entrain de contribuer à accentuer le sentiment de méfiance qui se propage au sein de l’opinion publique à quelque mois des élections présidentielles.
D’où la question suivante : Mr le président de la République auriez-vous peur de faire face à la presse Sénégalaise dans sa diversité pour parler de la situation réelle du pays ?

Demba Ndiath
Titulaire d’un Master en science de
L’information et de la Communication et
D’un Master en Gouvernance et Financement du Développement
de l’université de Nice Sophia Antipolis

3 Commentaires

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