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Multiplication des coalitions de partis : Le printemps des enchères

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Saison des coalitions ou période des enchères politiques ! A quelques encablures des élections législatives de 2017, les regroupements se multiplient à un rythme effréné, aussi bien au sein de la mouvance présidentielle que du côté de l’opposition. Les uns cherchent à se positionner, les autres veulent mieux négocier leur éventuel soutien.

Le champ politique sénégalais est plus que jamais en ébullition. Depuis quelques semaines voire quelques mois, c’est le printemps des coalitions. Les regroupements politiques se forment à un rythme soutenu. La dernière en date est celle dénommée Liberté et responsabilité et qui réunit en son sein les partis non coalisés de Benno bokk yaakaar. Et il faut s’attendre à la naissance d’une autre sous peu, puisqu’elle est déjà en gestation, si l’on en croit Diégane Sène de l’Urd. La formation politique de Djibo Leyti Ka étant annoncée comme membre fondateur de la coalition Liberté et responsabilité, ses responsables démentent et déclinent leurs ambitions. ‘’Nous travaillons au lancement de notre propre coalition’’, soutient M. Sène.

Dans le landernau politique, ces deux nouvelles entités ne sont que la suite d’une liste quasi-interminable de cadres regroupant des partis au gré des circonstances. Depuis au moins deux ans, les coalitions se font et se défont en fonction des jeux politiques et des enjeux électoraux. Ainsi, à quelques pas des Législatives de 2017, les chancelleries sont en ‘’guerre froide’’. De tout bord, l’on essaie d’affûter les armes et de trouver la meilleure cavalerie pour remporter la bataille électorale ou marchander son soutien. Front de gauche, de droite, du centre, des non-alignés…, toutes les formules sont bonnes. L’essentiel est de se positionner pour avoir le maximum de députés. A défaut, négocier une position au sein de sa coalition.

Ce dernier aspect est nettement ressorti parmi les raisons qui ont justifié la création de la coalition liberté et responsabilité. Ces alliés du chef de l’Etat Macky Sall se disent marginalisés au sein de la coalition présidentielle, Benno bokk yaakaar. Ils veulent changer la donne. ‘’Le deuxième objectif, c’est de pouvoir peser sur les décisions politiques de la grande coalition BBY, notamment dans la confection des listes. (…) ‘’Nous sommes en train de former le Haut conseil des collectivités territoriales. Donc on ambitionne de nous investir non pas seulement pour chercher des postes, mais pour être déterminants dans la définition des stratégies électorales et concernant la répartition des moyens’’, avoue le coordonnateur Yoro Ba, dans une interview publiée dans notre édition d’hier. Les moyens justement ! Les non-coalisés affirment avoir été oubliés dans la dotation lors du référendum. Ils comptent par conséquent avoir une force qui va obliger le Président Sall à les servir dans le futur.

« Coalition électoraliste »

Le partage du pouvoir, précisément des postes, n’est pas non plus en reste. D’ailleurs M. Ba le relève nettement dans l’entretien cité plus haut. C’est ce qu’il appelle pudiquement ‘’gagner ensemble et gouverner ensemble’’. A l’image des autres, les formations de gauche veulent elles aussi se positionner. Même si le coordonnateur de la confédération, le Pr Pape Demba Sy, refuse qu’elle soit réduite à une ‘’coalition électoraliste’’, il n’en reconnaît pas moins que lui et ses camarades idéologiques cherchent à avoir une force ‘’en vue de la conquête démocratique du pouvoir (…)’’. Ainsi, de tous côtés, on fait monter les enchères. Ce qui n’est pas nouveau.

Il y a de cela juste quelques semaines, c’était le même scénario dans l’opposition. Le 14 juin dernier, une nouvelle coalition a vu le jour lors des concertations sur le fichier électoral. Elle s’appelle Entente des forces de l’opposition (Efop) et regroupe 15 partis. Non admis au sein de l’opposition, Fada, Ndéné et Aliou Sow, tous d’anciens barons du Pds ainsi que d’autres leaders se sont regroupés pour défendre leurs intérêts communs. C’était dans un contexte où les ténors de l’opposition n’avaient pas voulu inscrire les représentants de leurs ex-camarades parmi les plénipotentiaires auprès de la direction générale des élections.

De ce fait, l’objet principal qui a été assigné à la nouvelle entité a été, selon Déthié Diouf, le porte-parole du jour, ‘’de travailler sur la révision du code électoral et sur le fichier des électeurs’’. La position de cette structure avait bloqué les travaux de la commission. Et il avait fallu que le ministre augmente le quota de l’opposition pour qu’une solution soit trouvée. Trois mois auparavant, à la veille du référendum, c’était la même effervescence. Coalition Ñaani bañ na et ‘’Gor ca wax ja’’ ont battu campagne pour un non massif à la consultation citoyenne. Depuis lors, on n’entend presque plus parler d’elles. Ainsi va la vie politique du Sénégal. À chaque veille d’élection, son cortège de coalitions.

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