Mutuelles de Santé: Il faut arrêter la migration massive des classiques vers les BSF. (Par Baba Gallé Diallo)

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Le 20 septembre 2013, le Président Macky Sall lors du lancement officiel de la Couverture Maladie
Universelle déclare : « Je lance un appel aux populations du monde rural et aux travailleurs du secteur
informel à adhérer massivement aux mutuelles de santé, aux personnes déjà membres d’une mutuelle
de santé à régulariser les cotisations des membres de leurs familles ».
Dans le cadre des mutuelles de santé, on distingue plusieurs catégories de bénéficiaires parmi lesquels
il faut noter : les bénéficiaires du Programme National de Bourse de Sécurité Familiale (BSF), les
bénéficiaires de la Carte d’Egalité de Chance (CEC) et les classiques (chaque classique cotise
individuellement 3500 FCFA par an et l’Etat cotise pour lui 3500 FCFA).
Selon le rapport de performance 2019 de l’Agence de la Couverture Maladie Universelle « le nombre
d’adhérents classiques dans les mutuelles de santé communautaires est passe? de 450.203 au premier
trimestre de 2019 a? 455.659, soit une augmentation de 5.456 adhérents. Cette hausse vient corréler
celle des bénéficiaires classiques couverts par les mutuelles de santé, dont le nombre est passe? de
1.059.644 au premier trimestre de 2019 a? 1.086.908 au deuxième trimestre de 2019 ».
Pour le Président Macky Sall : « les mutuelles de santé constituent, pour le moment, la stratégie la plus
efficace pour faire bénéficier de la Couverture Maladie Universelle aux 80% de citoyens (monde rural et
du secteur informel) qui ne bénéficient d’aucune couverture du risque maladie ».
Depuis lors, il n’a ménagé aucun effort, pour que les sénégalais et les sénégalaises puissent accéder à
des soins de qualité partout ils ou elles sont sur le territoire. La mutualisation permet effectivement
d’atteindre cet objectif en levant les barrières financières par rapport à l’accès aux soins de qualité ainsi
que certaines mesures gouvernementales telles que : la gratuité des césariennes, des ARV, des ACT,
des soins des enfants âgés de moins de 5ans et de la Tuberculose. Etc.
« De 2013 année de lancement du programme à 2018, le taux national en couverture maladie est
passé de 20,12 % à 49,64 %. Durant la même période le taux de couverture des mutuelles de santé
communautaires est passé de 4% à 19, 8% d’après l’Agence de la Couverture Maladie Universelle.
Les BSF, bénéficiaires du Programme national de Bourse de Sécurité familiale et les CEC, bénéficiaires
de la Carte d’Egalité de Chance sont pris en charge à cent pour cent (100%) contrairement aux
classiques qui sont à quatre-vingt pour cent (80%) et cinquante pour cent (50%) dans les pharmacies
privées.
Le rapport de performance 2019 de l’Agence de la Couverture Maladie Universelle révèle que « le taux
d’enrôlement des bénéficiaires du Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) par
rapport a? la cible globale de 2019 est de 50,21%, celui des détenteurs de la Carte d’Egalite? des
Chances (CEC) est de 37,35% ».

Sur ce chapitre, il est important de saluer ici ces performances enregistrées et tous les efforts accomplis
par les uns et les autres pour arriver à ces résultats. Cependant, de sources mutualistes, on a noté
plusieurs problèmes de nature différente qui entravent l’épanouissement des mutuelles de santé, qui
risquent de les asphyxier si on ne prend pas les mesures idoines qui s’imposent.
Le premier problème : le détournement d’objectif et de cibles bénéficiaires. De sources mutualistes, on
a constaté dans plusieurs cas, des bourses de sécurité familiales détournées de ses véritables
bénéficiaires. Des salariés (fonctionnaires ou agents décisionnaires et hommes politiques s’inscrivent et
inscrivent leur progéniture et épouse au détriment des plus démunis notamment aux ayants droit.
Ces gens sans scrupules sapent les efforts du Président Macky Sall qui veut que chaque sénégalais ou
sénégalaise puisse jouir de son droit à la santé. Conscient de l’importance des ressources humaines
dans le développement économique, sociale et culturel, il en fait l’Axe 2 du Plan Sénégal Emergent
(PSE).
Le second problème : l’écart de 20% de taux de prise en charge. Cette différence de 20% entre les
BCF, les CEC et les classiques dans le cadre de la prise en charge des malades est la source des
convoitises. Quand les BCF et les CEC sont pris en charge à cent pour cent (100%), les classiques eux
sont pris en charge à hauteur de 80%. Du fait de cette différence, certains classiques migrent
particulièrement vers les BCF par un procédé condamnable pour bénéficier des avantages rattachés
par un procédé délictueux.
Ainsi, la conséquence fatale de la migration massive des classiques vers les BCF est l’asphyxie qui
peut conduire à la mort de la mutuelle. Dans cette situation, si le nombre de BCF devient supérieur au
nombre de classiques dans une mutuelle, elle perd ses moyens d’existence et de survie, sans secours,
elle disparait. La contreperformance qui en résulte de cette pratique toxique est imputable non à
l’Agence de la Couverture Maladie Universelle mais à des sociétaires véreux de mutuelles qui n’ont
aucun sens civique.
Le troisième problème : l’octroi d’avantages indus à des tiers avec la complaisance des prestataires de
soins. De sources mutualistes, certains sociétaires ne jouent pas le jeu et ne respectent pas les règles
qui régissent les mutuelles de santé. En quoi faisant ? En faisant bénéficier des avantages des
mutuelles aux membres non enrôlés de leur famille et un usage abusif d’ordonnance en complicité avec
les prestataires de soins.
Aujour d’hui, « La couverture du risque maladie a? travers les mutuelles de santé, au deuxième trimestre
2019, représente 2.994.198 personnes bénéficiaires dont 2.680.753 pour les mutuelles de santé
communautaires et 316.210 personnes par les mutuelles de santé » selon le rapport de performance
2019 de l’Agence de la Couverture Maladie Universelle.
Tout le monde cotise, tout le monde y gagne.
Vive le Sénégal !
Vive la République !

Par Baba Gallé Diallo

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