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Ndoumbélane: Une esthétisation de la médiocrité. (Par Alassane K. Kitane)

Date:

Ndoumbélane est ce pays où les suspects riches sont blanchis par un certain
clergé religieux avant même que la justice ne fasse son travail. C’est le pays où
des liturgies religieuses sont faites en l’honneur d’un voleur pour l’absoudre
devant « Dieu » et les hommes. Mon cher Ndoumbélane est le pays où la
peopolisation a étendu ses tentacules jusque dans la sphère religieuse.
Ndoumbélane est cet étrange pays où le guide religieux snobe le peuple par ses
belles voitures et expose ses belles épouses dans les cérémonies religieuses
comme celles civiles. Ndoumbélane est le pays où le chef de l’État peut se
permettre tous les abus sans jamais courir le risque de se faire rappeler à l’ordre
ni par les institutions politiques ni par les contre-pouvoirs.
Ce pays que l’on veut construire sans la rationalité, s’appelle Ndoumbélane : les
relations humaines, le développement du pays, la réussite individuelle, ne sont
pas le fruit de la raison et du mérite. En observant ce pays on ne peut pas ne pas
se demander pourquoi le prophète Muhammad (PSL) et ses apôtres
travaillaient ? Contrairement aux gens de Ndoumbélane, les croyants dans les
autres pays du monde comprennent que la foi sans la raison n’est que
supercherie, superstition, fanatisme inhibant. La raison est à la foi ce que le seau
qui puise l’eau est au puits : nul ne peut avoir la foi s’il ne fait usage de sa
raison. La connaissance de Dieu requiert tellement de sacrifices que seuls ceux
qui sont nantis de bonne volonté peuvent y consentir. Mais la paresse empêche
de méditer et la foi, dans ce pays, éloigne de Dieu.
Connaissez-vous mon beau pays ? C’est Ndoumbélane, ce pays où le plus grand
président-menteur trouve des savants pour transformer ses fables politiques en
vérités absolues et ses errements économiques en « vision éclairée ». Ce pays où
les savants n’ont de science que pour valider les folies du Prince, quelles
qu’elles soient, s’appelle Ndoumbélane. Pire que le sophiste, le savant de
Ndoumbélane vend la vérité au plus offrant. Pour ce funeste savant comme pour
le sophiste à l’époque de Socrate,  parler « c’est moins parler de… » que « parler
à… » : il change de discours dès qu’il change d’interlocuteur ou de position
politique. Un Savant qui craint la vérité et ses conséquences n’est pas un savant,
c’est un apôtre du mensonge qui se sert de la morale pour occulter la vérité.
Alors vous voyez pourquoi n’importe quel névrosé ou drogué peut se prévaloir
du statut de guide religieux dans ce pays ! Et les enfants dans tout ça ? La
république est morte à Ndoumbélane et l’avenir est bouché, car elle n’offre pas
de perspective aux jeunes : elle les abandonne alors, sans aucune forme de
remords, à de vulgaires charlatans. Une république qui n’est pas capable de
couver ses enfants et de les protéger contre tous ces prédateurs n’a aucune
indépendance : elle a troqué une dépendance extérieure contre celle indigène.

Le Casse-pieds de Ndoumbélane

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