Négociations en cours : Le Canada chercherait à installer une base militaire au Sénégal

Date:

Le Sénégal pourrait abriter une base militaire canadienne de ravitaillement. Il serait, avec le Kenya, les deux pays africains ciblés par le Canada avec l’Allemagne, la Jamaïque, le Koweït, la Corée du Sud et Singapour dans le cadre du Réseau de soutien opérationnel (Operational Support Hubs Network).

(Correspondant permanent à Montréal) – Les chasseurs militaires et les navires de guerre canadiens pourraient faire désormais partie du décor des populations de la capitale sénégalaise, Dakar. Selon le très sérieux quotidien montréalais Le Devoir, le Canada serait en train de négocier ‘une entente en poche et un endroit en attente, au cas où un événement dans la région nécessiterait l’intervention des Forces canadiennes’. Ses atouts stratégiques de point le plus avancé en Afrique sur l’océan atlantique, son espace aérien, sa façade maritime et surtout son ancrage démocratique ont certainement pesé sur le choix d’Ottawa. Ainsi le Sénégal sera, aux côtés du Kenya, le seul pays africain ciblé par le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper. Tout comme les autres négociations, le Canada est en train de discuter avec les autorités sénégalaises sur les contours à donner à la base militaire qui serait installée à Dakar.
L’armée canadienne garde un secret absolu sur les négociations en cours, mais le Commandement du soutien opérationnel du Canada (Comsocan) avoue, selon Le Devoir, l’existence de négociations assez poussées sur ce dossier. Le lieutenant John Nethercott, officier d’affaires publiques, note qu’’on est en train de regarder plusieurs possibilités à travers le monde. L’objectif est de rendre les forces armées canadiennes plus efficaces à l’étranger’. Le quotidien montréalais révèle tout de même que le Sénégal, tout comme le Kenya, pourrait ne pas abriter une base militaire avec des soldats en permanence, mais simplement un dispositif militaire permettant le ravitaillement des troupes en partance vers des zones ciblées d’intervention.

La mise en place des sept bases militaires canadiennes à l’étranger dans le cadre du Réseau de soutien opérationnel (Operational Support Hubs Network) permettra au Canada d’intervenir rapidement dans toutes les régions. Le Canada expérimente une telle expérience depuis avril 2009 avec l’Allemagne qui a mis, à cette période, la base américaine de Spangdahlem à la disposition du Canada pour le ravitaillement des troupes en Afghanistan. La base militaire canadienne en Allemagne a connu une considération accrue depuis la perte, à l’automne dernier, par le Canada de sa base militaire des Emirats arabes unis située à Dubaï. L’essentiel du soutien militaire du Canada en Afghanistan est localisé en Allemagne où chaque semaine s’envolent, en direction de Kaboul, en moyenne huit avions de transport C-17, sept avions de passagers CC-150 Polaris et deux appareils cargo Antonov. De cette même base militaire qui est passée d’une dizaine de soldats à près de quatre-vingts, transite une partie du matériel destiné aux opérations militaires en Libye.

Le redéploiement militaire du Canada en Allemagne après la perte du Dubaï est un fardeau financier assez lourd. ‘On ne vas pas mentir, la fermeture du camp Mirage à Dubaï, ce n’est pas agréable. Cela nous prend deux ou trois fois plus de temps pour se rendre en Afghanistan. On cherche à se rapprocher de nouveau’, selon le lieutenant-colonel Jason Stark qui dirige l’aspect logistique du trafic aérien canadien à Spangdahlem. Le Canada mise énormément sur le Koweït pour être présent dans une zone qui leur permettrait d’être plus proche de l’Afghanistan où Ottawa va expérimenter une nouvelle mission d’entraînement pour les militaires afghans. Le Canada a décidé se retirer du pays, mais y maintiendrait un contingent réduit pour la formation.

Le lieutenant-colonel Damien Boyle, chef des opérations militaires canadiennes à Spangdahlem, a indiqué au journal Le Devoir que la nouvelle approche de projets de bases de ravitaillement à travers le monde participe d’une volonté de revitalisation des forces canadiennes. ‘Plusieurs endroits ne souhaitent pas qu’un pays étranger s’installe chez eux, avec tout l’attirail militaire. Quand un conflit éclate, on ne peut pas simplement pointer un pays sur la carte et dire qu’on va s’installer là pour ravitailler nos troupes. Il faut négocier et ça peut être compliqué. Il faut donc prévoir’, a-t-il expliqué. Le lieutenant-colonel Damien Boyle écarte toutefois toute idée ‘d’un Canada impérial’, mais seulement ‘un moyen de réagir rapidement’ aux événements mondiaux comme les catastrophes naturelles.

Abdou Karim DIARRA

walf.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Tragédie à Koungheul : 13 morts dans un accident de la route

XALIMANES-Un accident tragique de la route survenu à Koungheul...

Pape Alé Niang prend la direction de la RTS, Fadilou Keita à la Caisse des dépôts et Consignations

MESURES INDIVIDUELLES DU CONSEIL DES MINISTRESDU MERCREDI 24 AVRIL...

Afrique-Togo : en pleine campagne des législatives, les cultes ne sont pas oubliés

XALIMANEWS-Selon RFI qui se base sur les données officielles...