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Négociations État-syndicats d’enseignants – Premier examen raté : Saourou Sène : «Le gouvernement est venu les mains vides»

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La mise en place d’une commission technique qui devra boucler ses travaux dans un délai maximum de 15 jours, afin de permettre aux parties de confronter leurs propositions et contre-propositions pour trouver une solution à la crise scolaire. C’est ce qui est sorti hier, des discussions entre le gouvernement et le G7.

La partie gouvernementale et celle syndicale sont en train de travailler pour trouver un dénouement à la crise qui secoue le système éducatif. Les deux parties qui se sont rencontrées hier, ont convenu après de larges discussions, «de la mise en place d’une commission technique devant boucler ses travaux dans le délai maximum de quinze jours». 

Selon un communiqué du ministère de la Fonction publique, «les travaux de ladite commission devraient offrir aux deux parties, l’opportunité de confronter leurs propositions et contre-propositions pour parvenir à un consensus dynamique, qui sauverait notamment l’année scolaire en cours». Il faut noter que cette rencontre entre le gouvernement et les organisations syndicales du G7 a été tenue «conformément aux conclusions de la plénière du 7 janvier 2022, pour aborder la problématique du système de rémunération et celle du corps des administrateurs scolaires». 

Organisée dans un contexte de perturbations dans le système éducatif, la rencontre «a également accueilli des facilitateurs de la Société civile et du Haut conseil du dialogue social».

Pour certains, c’est une proposition «juste cosmétique». Lors du huis clos d’hier, des participants se sont étonnés que le gouvernement «soit venu sans rien de concret». Pour eux, «le gouvernement de Macky Sall a montré que l’école n’est pas une priorité pour eux». Car, il «a laissé la situation pourrir pendant des semaines (7e plan d’actions) et ces gens-là sont venus sans aucune proposition, à une rencontre qu’ils ont initiée et convoquée. Et pourtant ils détiennent par devers eux, le rapport final concernant l’étude sur le système de rémunération, réalisée par le cabinet Mgp Afrique». 

Pour d’autres syndicalistes, le gouvernement voulait tendre «un piège» au Cusems et au Saemss, principaux acteurs des perturbations de ces derniers mois. «Pourtant, les autres ne sont pas en grève, pourquoi les convoquer ? On a senti que le gouvernement était dans le dilatoire», enchaîne un responsable syndical.
«En demandant aux syndicats de donner leurs propositions, le gouvernement voulait clairement savoir ce qu’ils avaient en tête afin de communiquer après, pour dire que les syndicats demandent l’impossible, mais on va trouver un accord et finalement discréditer les enseignants aux yeux de la population pour in fine augmenter une somme dérisoire qui sera imposée après… Ce que les syndicats ont compris ; et ils ont dit aux ministres et conseillers présents que c’est à eux de faire des propositions, comme cela se passe d’habitude dans ces types de rencontre», détaille-t-il. 

«En définitive, les deux parties se sont quitté dos à dos et rendez-vous dans quinze jours, pour encore négocier. Pendant ce temps, les élèves vont encore souffrir, la situation va dégénérer et sûrement le gouvernement va sortir un nouveau communiqué pour dire qu’il a créé un comité de suivi ou d’étude…»

Depuis le mois de novembre, le Saemss et le Cusems, qui ont décidé de faire cause commune, sont en train de dérouler des plans d’actions marqués par des débrayages et grèves totales. Les deux syndicats en sont à leur 7ème plan d’actions. Situation suffisamment préoccupante, d’autant plus que les élèves sont entrés dans la danse pour exiger le respect de leur droit à l’éducation. Ces derniers investissent la rue et délogent même les élèves des écoles privées. D’ailleurs, cela a provoqué la colère de la Fédération des associations nationales des parents d’élèves du privé du Sénégal, qui demande à l’Etat de trouver une solution à la crise scolaire qui affecte aussi les établissements privés, pris pour cible par les élèves du public lors de leurs manifestations. Mamadou Cissé, président de l’Union nationale des privés laïcs du Sénégal, avait dénoncé aussi cette situation, tout en demandant que «les libertés des écoles privées» soient respectées.

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