Ils seront un millier de prévenus soupçonnés d’appartenir à la secte Boko Haram et à être jugés lors d’un procès délocalisé à Diffa, dans le sud-est du pays. C’est la première fois que ce type de procédure se déroule dans la région d’origine des accusés. La première audience s’est tenue ce mardi 3 juillet.
Pour cette première audience, la salle du tribunal de grande instance de Diffa est remplie de monde. L’heure est à la réconciliation et à la construction d’une paix durable, a déclaré le président de la Haute Autorité à la consolidation de la paix, principal organisateur de ces séances foraines.
« Nous voulons faire le jugement en face de la population, explique le général Abou Tarka. Nous voulons également préparer le terrain, parce que, comme vous le savez, tôt ou tard, les repentis de Boko Haram qui ont fait amende honorable vont être libérés et réintégrés dans leurs communautés. »
Devant les chefs coutumiers, les parents des victimes de Boko Haram et les témoins, le chef du pôle judiciaire antiterroriste a été on ne peut plus clair. Il faut renforcer la cohésion sociale. « C’est juste un procès à titre pédagogique, souligne Boukari Sally. Que ça serve de leçon pour voir souvent comment les gens sont libérés, pourquoi certains sont condamnés. »
En appelant la population à assister massivement au procès, le procureur de la République Chaibou Samna donne des assurances : « Vraiment, tous les ingrédients d’un procès équitable sont réunis. Nous avons à peu près une vingtaine de dossiers pour 42 prévenus. »
A la sortie de cette première audience, le représentant de la population de Diffa, Mahirou Malam Ligari, estime que « la population de Diffa a attendu longtemps ce procès ». Le fait qu’il se tienne à Diffa « est encore une preuve de transparence », selon lui.
Plusieurs dizaines de repentis attendent toujours leur réinsertion sociale.
Rfi
Niger: Des membres présumés de Boko Haram jugés à Diffa
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