Quelque 6,5 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes mardi 11 janvier pour des élections locales, avant deux autres scrutins importants le 31 janvier prochain, la présidentielle et les législatives. Ce vote intervient à la suite de l’opération à laquelle à participé la France ce week-end pour tenter de libérer deux otages français enlevés à Niamey. Mais les deux jeunes Français ont été tués par les preneurs d’otage, selon Paris. La France accuse Aqmi d’être également derrière cet enlèvement.
Les autorités nigériennes auraient certainement préféré organiser ces élections locales et régionales dans un contexte plus serein que celui que connaît depuis vendredi le Niger. Néanmoins, les évènements de ce week-end et l’enlèvement tragique des deux Français n’ont pas perturbé le cours des choses sur le plan institutionnel.
Ce matin, plus de 20 000 bureaux de vote à travers tout le pays ont ouvert. Ce sont plus de 6 millions 500 mille Nigériens qui sont appelés à élire leurs représentants locaux. La campagne a été très discrète. Ce sont les candidats sur le terrain qui ont fait du porte à porte, mais les leaders politiques se sont peu montrés. Ils concentrent en effet leurs efforts sur la prochaine échéance qui va suivre dans quelques jours puisque c’est le 31 janvier que se tiendront les législatives et le premier tour de la présidentielle. Il y a dix candidats qui sont en lice.
Les élections d’aujourd’hui restent néanmoins un test important pour la Commission électorale indépendante qui avait connu pour le référendum de novembre dernier des problèmes d’organisation et de fonctionnement. On verra si la Céni a réussi à régler et à surmonter tous ces problèmes.
Les corps des deux Français rapatriés dans les prochaines heures
Le ministre français de la Défense, Alain Juppé, était hier lundi à Niamey où il a rencontré les autorités et la communauté française.
Aujourd’hui, on se concentre désormais sur l’enquête autour des enlèvements meurtriers et surtout sur les nombreuses questions qui demeurent concernant les ravisseurs. Hier, le ministère français de la Défense a annoncé que quatre terroristes avaient été tués lors de l’intervention des forces spéciales françaises sur le territoire malien samedi ; trois ont été fait prisonniers dont deux blessés. Il semblerait que certains aient été transférés à Bamako et que d’autres soient sur Niamey.
C’est à partir de l’interrogatoire de ces trois hommes que les enquêteurs pourront savoir précisément qui est le commanditaire de cet enlèvement et quelle était aussi, et c’est important, la nationalité des ravisseurs.
Par ailleurs, l’autopsie des corps des deux jeunes Français va être pratiquée en France. Elle devrait elle aussi renseigner sur les circonstances exactes de leur mort lors de l’affrontement final. Les deux corps d’Antoine de Léocour et de Vincent Delory sont actuellement à la morgue de Gamkalley à Niamey et devraient être rapatriés ce soir sur Paris.
rfi.fr