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Nigéria : La fiévre Lassa continue de faire des ravages

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Au Nigéria, les autorités font face à une épidémie sans précédent du fiévre Lasa. Selon les derniers chiffres du Centre national de contrôle des épidémies (NCDC), 365 personnes ont été contaminées depuis le début de l’année 2018 et 114 personnes sont décédées.

Transmise par les sécrétions d’un rongeur, la fièvre Lassa touche plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier au Nigeria où elle a été découverte en 1969. Selon les rapports hebdomadaires du NCDC, le nombre de cas de fièvre de Lassa diagnostiqués au Nigeria ne cesse d’augmenter. La semaine dernière, douze nouveaux cas ont été confirmés. Selon la même source, les rares centres de traitement existants ont du mal à répondre à la demande de lits et au besoin en Ribavirine, le médicament recommandé pour le traitement.

1 COMMENTAIRE

  1. Depuis des décennies cette maladie est apparue dans des pays Africains, mais nulle part, d’après mes recherches on ne nous dit comment elle est arrivée dans le continent ! On sait, depuis l’apparition du SIDA, que des laboratoires ont pu faire des essaies à grande échelle, au début sur des homosexuels aux USA et ensuite sur des personnes au Zaïre. Ceci a été révélé par de grands savants !

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    Fièvre de Lassa

    Aide-mémoire N°179
    Juillet 2017
    Principaux faits

    La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë d’une durée d’une à quatre semaines qui sévit en Afrique occidentale.
    Le virus de Lassa se transmet à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments de rongeurs.
    La transmission interhumaine et en laboratoire se produit également, en particulier dans les hôpitaux où les mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse laissent à désirer.
    La fièvre de Lassa est endémique au Bénin, au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Mali,en Sierra Leone et au Nigéria, mais elle est sans doute présente aussi dans d’autres pays d’Afrique occidentale.
    Le taux global de létalité est de 1%. Celui des patients atteints de formes sévères peut atteindre 15% en milieu hospitalier.
    Des soins de soutien précoces, axés sur la réhydratation et le traitement symptomatique, améliorent les chances de survie.

    Bien qu’ayant été décrit pour la première fois dans les années 1950, le virus à l’origine de la fièvre de Lassa n’a été identifié qu’en 1969. Il s’agit d’un virus à ARN simple brin appartenant à la famille des Arenaviridae.

    Environ 80% des personnes contaminées par le virus de Lassa n’ont pas de symptômes. Une infection sur 5 entraîne une atteinte sévère de plusieurs organes comme le foie, la rate et les reins.

    La fièvre de Lassa est une zoonose, ce qui signifie que l’homme est contaminé par contact avec des animaux infectés. Le réservoir animal, ou hôte, du virus est un rongeur du genre Mastomys, communément appelé «rat à mamelles multiples». L’infection ne le rend pas malade, mais il excrète le virus dans ses urines et ses excréments.

    L’évolution clinique de la maladie étant très variable, la détection de la maladie chez les personnes touchées est difficile. Cependant, quand la présence de la maladie est confirmée dans une communauté, l’isolement rapide des sujets touchés, de bonnes pratiques de protection contre l’infection et le suivi rigoureux des contacts peuvent permettre d’endiguer la flambée.

    La fièvre de Lassa est endémique au Bénin (où elle a été diagnostiquée pour la première fois en novembre 2014), en Guinée, au Ghana (diagnostiquée pour la première fois en octobre 2011), au Libéria, au Mali (diagnostiquée pour la première fois en février 2009), en Sierra Leone et au Nigéria, mais elle est sans doute présente aussi dans d’autres pays d’Afrique occidentale.
    Symptômes de la fièvre de Lassa

    La durée d’incubation varie de 2 à 21 jours. Quand la maladie est symptomatique, le début des manifestations cliniques est en général progressif, avec de la fièvre, une faiblesse généralisée et un mauvais état général. Après quelques jours, les malades peuvent présenter des céphalées, une irritation de la gorge, des myalgies, des douleurs thoraciques, des nausées, des vomissements, des diarrhées, une toux et des douleurs abdominales.

    Dans les cas graves, un œdème de la face, une pleurésie, une hémorragie buccale, nasale, vaginale ou digestive et une hypotension peuvent apparaître. Une protéinurie est possible. À un stade tardif, on peut trouver un état de choc, des convulsions, des tremblements, une désorientation pouvant aller jusqu’au coma. La surdité survient chez 25% des malades qui survivent à la maladie. La moitié d’entre eux recouvrent en partie l’ouïe au bout d’un à trois mois. On peut observer des chutes de cheveux passagères et des troubles de la marche au cours de la convalescence.

    Dans les cas mortels, le décès survient généralement dans les 14 jours qui suivent l’apparition des symptômes. La pathologie est particulièrement grave lorsqu’elle se déclare en fin de grossesse, le décès de la mère et/ou du fœtus survenant dans plus de 80% des cas observés durant le troisième trimestre.
    Transmission

    L’homme est généralement contaminé par exposition à l’urine ou aux excréments de rats Mastomys infectés. Le virus peut aussi se transmettre d’homme à homme par contact direct avec le sang, l’urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d’une personne contaminée. Aucune donnée épidémiologique n’atteste la transmission aérienne d’homme à homme. La transmission interhumaine s’observe au sein de la communauté et en milieu médical, où le virus peut être transmis par du matériel médical contaminé, par exemple des aiguilles réutilisées. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

    La fièvre de Lassa touche toutes les tranches d’âge et les deux sexes. Les personnes les plus exposées sont les habitants de zones rurales où vivent des rats Mastomys , surtout dans les communautés surpeuplées manquant de moyens d’assainissement. Les agents de santé sont exposés s’ils soignent des patients atteints par la fièvre de Lassa porteurs du virus sans appliquer les techniques de soins protégés de bonnes techniques de soins ni les bonnes mesures de lutte contre l’infection.
    Diagnostic

    Comme les symptômes de la fièvre de Lassa sont très variables et peu spécifiques, le diagnostic clinique est souvent difficile, surtout aux premiers stades de la maladie. Il est difficile de distinguer la fièvre de Lassa d’autres fièvres hémorragiques virales, comme la maladie à virus Ebola, et de beaucoup d’autres maladies provoquant de la fièvre, notamment le paludisme, la shigellose, la fièvre typhoïde et la fièvre jaune.

    Le diagnostic de certitude exige des examens qui se font uniquement dans des laboratoires de référence. Les échantillons de laboratoire peuvent présenter un risque biologique et nécessitent une manipulation extrêmement prudente. L’infection par le virus de Lassa ne peut être diagnostiquée avec certitude qu’en procédant aux tests de laboratoire suivants:

    titrage immunoenzymatique (ELISA);
    détection de l’antigène;
    amplification génique précédée d’une transcription inverse (RT-PCR);
    isolement du virus sur culture cellulaire.

    Traitement et vaccins

    Le traitement antiviral à la ribavirine semble efficace s’il est administré au début de l’évolution clinique. Rien ne permet d’affirmer que ce médicament a une quelconque utilité en prophylaxie post-exposition.

    Actuellement, aucun vaccin ne protège contre la fièvre de Lassa.
    Prévention et lutte anti-infectieuse

    La prévention de la fièvre de Lassa passe par la promotion d’une bonne «hygiène communautaire» pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations. Parmi les mesures efficaces, on citera la conservation des céréales et plus généralement des denrées alimentaires dans des contenants résistant aux rongeurs, l’élimination des ordures loin des habitations, le maintien de la propreté à l’intérieur de celles-ci et la présence de chats.

    Les rats Mastomys sont si abondants dans les zones d’endémie qu’il est impossible de les éliminer complètement de l’environnement. Les familles doivent toujours prendre soin d’éviter tout contact avec le sang et les liquides biologiques d’un malade.

    En milieu médical, le personnel doit toujours prendre les précautions d’usage en matière de prévention et de lutte contre les infections associées aux soins quand il s’occupe des patients, quel que soit le diagnostic présumé. Ces précautions comprennent les règles de base en matière d’hygiène des mains, l’hygiène respiratoire, le port d’un équipement de protection individuelle (pour se protéger des éclaboussures ou d’autres contacts avec des matières contaminées), la sécurité des injections et des rites funéraires.

    Les agents de santé qui s’occupent de cas présumés ou confirmés de fièvre de Lassa doivent prendre des mesures supplémentaires de lutte anti-infectieuse pour éviter tout contact avec le sang ou les liquides biologiques du patient et avec les surfaces ou les matériaux contaminés comme les vêtements et le linge de lit. Lors des contacts proches avec les malades (à moins d’un mètre), ils doivent porter une protection du visage (écran facial ou masque chirurgical et lunettes de protection), une blouse propre, non stérile, à manches longues et des gants (stériles pour certains actes médicaux).

    Le personnel de laboratoire est également exposé au risque. Les échantillons prélevés chez l’homme ou les animaux pour rechercher l’infection par le virus de Lassa doivent être manipulés par un personnel qualifié et analysés dans des laboratoires utilisant des conditions de confinement les plus rigoureuses possibles.

    Parfois des voyageurs en provenance de zones d’endémie exportent la maladie dans d’autres pays. Bien que le paludisme, la fièvre typhoïde et de nombreuses autres infections tropicales soient bien plus courantes que la fièvre de Lassa, il conviendra d’envisager ce diagnostic chez les patients fébriles qui reviennent d’Afrique occidentale, notamment s’ils se sont rendus dans des zones rurales ou des hôpitaux de pays où l’on sait que la fièvre de Lassa est endémique. Les agents de santé qui voient un cas suspect doivent immédiatement prendre contact avec les experts locaux ou nationaux pour demander conseil et organiser les tests de laboratoire.
    Action de l’OMS

    Les ministères de la Santé de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, l’OMS, l’Office of United States Foreign Disaster Assistance, l’ONU, et d’autres partenaires ont collaboré ensemble pour mettre sur pied un réseau de lutte contre la fièvre de Lassa dans les pays de l’Union du fleuve Mano.

    Ce programme aide ces trois pays à élaborer des stratégies nationales de prévention et à développer les moyens de diagnostic en laboratoire de la fièvre de Lassa et d’autres maladies dangereuses. Il prévoit aussi une formation au diagnostic en laboratoire, à la prise en charge clinique et à la lutte environnementale.

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