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Nos meilleurs voeux au président Macky Sall et au peuple Sénégalais. Par Tafsir Ndické Dièye

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Tous les hommes sont mortels », ce titre de l’un des romans de Simone de Beauvoir publié en 1946 doit habiter nos esprits en ces temps qui courent. 1946, le monde venait de sortir de l’une de ces nuits les plus noires de son histoire à cause de l’aveuglement de certains despotes qui espéraient pouvoir imposer leur dictat au monde entier. A la tête de cette bande de dictateurs se trouvait un certain Führer et chancelier nazi nommé Adolphe Hitler. Il n’aimait pas le marxisme. Tout ce qu’il n’aimait pas devait disparaître selon sa vision des choses. Alors, tout ce qui touchait au Marxisme devait périr. Il n’aimait pas le juif. Dans sa tête de gangster, le nazisme, compris sous l’acceptation hitlérienne, n’avait rien de mal, c’est le juif qui ne devait pas exister. Il aimait la xénophobie. Donc, les peuples qu’il considérait comme inférieurs devaient disparaître ou se mettre à genoux devant lui. C’était le cas des Slaves, des Tsiganes etc. Il aimait l’expansionnisme. Et voilà, en 1942, le Führer avait réussi à annexer une grande partie de l’Europe et de l’Afrique. Le NSDAP, son parti,  avait réussi entre 1928 et 1932 à se hisser au sommet de l’Etat Allemand en exploitant la crise de l’époque. En 1944, face à la défaite qui s’annonçait de plus en plus, il avait échappé à l’attentat du groupe d’officiers du colonel Von Stauffenberg mais fini par se suicider le 30 avril 1945. Triste fin pour cet homme qui se prenait pour le centre du monde. « Tous les hommes sont mortels ». Cette vérité s’est appliquée à ces collègues Benito Mussolini de l’Italie, Antonio de Oliveira Salazar du Portugal, Jozef Klemens Pilsudski de la Pologne.

 

En Afrique, Sékou Touré, maire de Conakry en 1955, député guinéen à L’Assemblée nationale française en 1956 et vice président du conseil de Guinée en 1957, après avoir mener son pays à l’indépendance avec fierté à l’issue du référendum du 02 septembre 1958, y avait installé un régime policier. Sa politique avait fini par être désastreuse pour la Guinée.  Il meurt en 1984. Une mort que son peuple ne pleura point. D’autres leaders qui se prenaient pour des demi-dieux tels que Mobutu Sese Seko, François Duvalier, Baby Doc, Jean–Bedel Bokassa,  pour n’en citer que ceux là, connurent tous des fins de règne tristes. « Tous les hommes sont mortels ».

 

Qu’est-ce qui explique le comportement de ces héritiers de T. Larcius (501 av J.C) et de Jules César se proclamant dictateur à vie, un mois avant sa mort en 44 av J.C ? Pourquoi installe-t-on ce type de régime dans un pays ? Est-il normal qu’un homme normal (ou un groupe d’hommes normaux) se maintient au pouvoir en usant de l’arme de l’intimidation, de la violence sous toutes ses formes, des institutions de la République, des médias d’Etat comme des instruments de propagande, de l’argent du contribuable comme moyen de corruption et d’achat des consciences, y compris celles de certains guides religieux ou intellectuels ? Cette catégorie d’intellectuels accepte, pour des strapontins,  de se rabaisser au rang de véritables griots de la cour, de lèches bottes sans scrupule?

 

 

Incapables de trouver des solutions aux crises économiques et sociales et aux antagonismes qui en découlent, ces esprits limités invoquent Staline dans leurs rapports avec tous ceux qui ont des idées contraires aux leurs :  « Qui n’est pas avec moi est contre moi. » Et c’est parti pour des jours, des mois, des années de brimades et de privation de liberté.

 

Le peuple est séquestré dans une pensée unique, celle du maître. Tout le monde doit se soumettre et dire en tout moment et en tout lieu « Selon la vision du maître ». Celui qui n’appartient pas au groupe du maître, n’appartient pas à la nation ou ne l’est que de façon virtuelle. Il vote, vivote, vadrouille ou trime pour que ceux du groupe du maître s’habillent bien, mangent bien, dorment bien, voyagent bien, etc. Il trime et n’a point le droit d’user de la critique, cette voie par où, chacun peut participer librement et pleinement, dans un Etat normal, à l’émergence d’un avenir meilleur. Il est confiné dans un rôle dégradant de subordination. Aux élus les merveilles, aux électeurs les mirages !

 

Le groupe du maître limite et réglemente l’expression de la pensée en utilisant la censure sous ses formes les plus primitives, les plus abjectes. Des délits dont la majeure partie n’a ni un élément légal fiable, ni un élément matériel palpable, ni un élément intentionnel sérieux,  s’accumulent dans leur livre de chevet. C’est le règne de la terreur pour se protéger eux mêmes. Un changement de régime, dans ce genre de situation, correspond chez eux à une descente aux enfers. Ne jamais subir le revers de la médaille ; et pour cela, il faut rester coûte que coûte aux commandes, quitte à le faire en bafouant les droits du citoyen. Savent-ils que même Staline n’est plus. Il est mort et piétiné. « Tous les hommes sont mortels. »

 

Dans la société athénienne du IVe siècle, Socrate fut condamné à boire la ciguë pour avoir refuser de croire à l’idée reçue selon laquelle les astres ont un caractère divin et mystérieux. Anaxagore et Protagoras eux furent condamné à l’exil pour délit d’opinion dans leur volonté d’être maître de leur pensée. Des tribunaux spéciaux appelés tribunaux inquisitoriaux du XIII e siècle, au « privilège du roi » institué par Richelieu en 1629 et délivré par les services du garde des sceaux et sans lequel aucun livre ne pouvait paraître, la volonté de nos leaders d’éloigner des esprits tout ce qui ne vote pas en leur faveur personnelle est sans limite ni pitié.

 

 

Au moment où, grâce à la Révolution de l’Internet, le périmètre des échanges ambrasse le globe, comment comprendre cette démarche censurant de nos dirigeants ? Pourquoi s’attaquer à des journalistes de l’Observateur, D-média, … Pourquoi convoquer un site comme Xalima.com ? Savent-ils que notre peuple n’a pas besoin qu’ils transforment ce pays en un Etat policier avec des lois ou des pratiques aussi liberticides? Par décence, cessez vos agissements qui ne vous honorent nullement. Vous finirez par nous faire hontes ; changez de méthode avec la presse : la critique est la voie par où chacun peut participer librement et pleinement à l’émergence d’un avenir meilleur. Cessez d’être frileux et sachez pourquoi le peuple vous a élus et consacrez-vous avec abnégation à le servir. Quittez les slogans creux en faveur d’un travail méthodique, organisé et sérieux.

 

Ce qui n’a pas marché avec Diouf… ce que Wade n’a pas pu réussir, vous ne pourrez pas l’imposer à nos leaders d’opinion sérieux et épris de liberté d’esprit, très soucieux du devenir de ce pays. La presse n’est pas votre ennemi, elle ne peut en aucun cas le devenir car le peuple veille au grain. De grâce, pensez qu’un jour, nous allons tous mourir et que nous répondrons devant Dieu de nos moindres faits et gestes.

 

Aux membres de la mouvance présidentielle encore lucides et attachés au succès du Président, aidez-le, pour une fois, en rejetant tous ces harcèlements vis-à-vis de la presse et des leaders d’opinions ; faites-le pour sauver sa crédibilité et sa côte de popularité en décadence ! Refusez de faire de l’hypocrisie un gagne pain quotidien ! Ce jeune Président, né après les indépendances comme on dit, n’a pas le droit de chausser les souliers de la médiocrité, il ne doit en aucune façon verser dans le népotisme ou le despotisme ; il doit veiller à satisfaire les attentes de son peuple autrement que par l’improvisation, l’impréparation, l’intimidation et la gestion nébuleuse, clanique et familiale. Nous le lui avions dit au début de son mandat dans un article de presse ; nous le lui répétons parce que c’est de notre devoir d’alerter.

 

Ce Sénégal, sous perfusion, vous supplie, chers politiciens, d’être plus regardant sur vos faits et gestes. Aidez le président en lui évitant la multiplication des contradictions futiles vis-à-vis de certains pans de son peuple ! Occupez-vous à résoudre les problèmes socio-économiques du pays, et cessez de passer tout votre temps à combattre vos adversaires politiques pour un oui ou pour un non ; le peuple vous attend ailleurs, dans la résolution de ses souffrances.

 

Monsieur le président, au terme de votre mandat, vous serez l’unique responsable de votre bilan face au peuple. Alors, vous devez en tirer toutes les leçons avant qu’il ne soit trop tard.

 

« On ne participe pas à la chasse à l’éléphant en se contentant de regarder passer son cadavre devant sa case. »

 

Nos meilleurs vœux au Président Macky SALL et au peuple sénégalais.

 

 

Tafsir Ndické Dièye

Auteur de romans policiers dont :

Sacrifice satanique – Editions EDILIVRE

Paris Saint Denis novembre 2015

E-mail : [email protected]

 

 

 

 

 

 

 

 

1 COMMENTAIRE

  1. Correcte analyse mais Monsieur Diète le combat est politique et éminemment politique. Il faut engager le combat auprès du peuple
    Il n’y a pas seulement la liberté de la presse (et seulement une partie) qui est en jeu (celle soumise est déjà aux pas dans la propagande)
    Combien de promesses non tenues les louvoiements les transhumances politiques la mise en berne de nos libertés économiques la réneocolonisation avec les groupes financiers français et tutti quanti sont autant d’éléments sur lesquels Monsieur Dieye vous devez vous prononcer pendant qu’il est temps. La dictature prend forme chaque jour avec Macky Sall , la tribalisation pour ne pas dit l’éthnocentrisme se sent dans les services ici et d’ailleurs dans nos embassades et consulats

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