Notre démarche de transformation en profondeur de notre pays s’appliquera évidemment à la couche sociale la plus importante de notre société par son poids démographique, son rôle dans la dynamique démographique, dans la transmission des valeurs, dans la stabilité de la famille, dans l’encadrement des enfants, dans la dynamique économique, dans l’hygiène et le cadre de vie, dans la reproduction sociale et culturelle des contrevaleurs produites par les classes dirigeantes et les influences extérieures négatives, etc.
Notre pays après soixante trois années d’indépendance n’a pas résolu les questions les plus importantes pour la pleine intégration sociale, économique, culturelle et politique des femmes.
Nous travaillerons résolument à la véritable libération des femmes.
Grâce à l’accès universel à l’eau potable et à l’électricité, nous libérerons définitivement les femmes d’un certain nombre de tâches ménagères inutiles, fastidieuses et aux impacts à long terme très dégradantes sur leur santé.
Ainsi seront éradiquées des activités des femmes, particulièrement des femmes rurales et des banlieues périphériques des villes, l’approvisionnement des maisons et du bétail en eau.
Par conséquent disparaîtront définitivement de nos paysages ces femmes avec les bassines d’eau sur leur tête, complètement mouillées, qui marchent difficilement pour rallier leur concession, ces femmes qui rassemblent de gros bidons jaunes remplis d’eau ou des chambres à air noires gonflées d’eau qu’elles conduisent à la maison pour les besoins de leur famille ou de leur bétail.
Seront aussi définitivement versées dans les oubliettes de l’histoire, dans les archives des musées, les images des femmes besogneuses avec le pilon et le mortier, notamment ces images des femmes sénégalaises portant sur le dos leur bébé et se livrant au travail épuisant consistant à piler le mil ou à tirer les cordes pour puiser l’eau dans des puits aux profondeurs démesurées.
Les femmes sont les dockers des temps anciens de nos temps modernes.
Nous libérerons définitivement nos femmes de ces tâches épuisantes en mettant à disposition l’eau courante, les différents types de moulins électriques pour les céréales comme le mil, le fonio, le maïs et le riz, la promotion et la facilitation de l’introduction de l’électroménager dans les maisons.
L’instauration de la scolarisation universelle que nous réaliserons, l’établissement pour certaines couches de notre population d’incitations à la scolarisation des filles et l’éradication des mariages précoces permettront d’assurer le maintien des filles à l’école.
Nous ferons réellement jouer à l’école son rôle d’escalier social notamment pour les filles.
L’école va ainsi participer activement à la transformation des mentalités des garçons pour le partage des tâches ménagères avec leurs futurs femmes.
L’école va sortir de sa tour d’ivoire actuelle, se placer au centre de la cité, pour participer activement à la préparation de la jeunesse pour un Sénégal qui assure l’équité entre hommes et femmes.
La libération des femmes d’un grand nombre de tâches ménagères, le partage d’un certain nombre de tâches ménagères vont permettre aux femmes de pouvoir accéder massivement à la formation à un métier épanouissant et valorisant d’autant plus que nous assurerons conjointement la promotion de la formation professionnelle diplômante et de la formation professionnelle certifiante.
Nous valoriserons les parcours personnalisés de formation professionnelle certifiante permettant l’accès à un diplôme professionnel.
Nous valoriserons également les modalités de formation à distance généralement plus adaptées aux femmes.
Notre entreprise patriotique de transformation nationale fera du Sénégal nouveau, à l’instar de tous ces pays aujourd’hui émergents, un pays où l’effervescence éducative et de formation sera sans limite.
Je piaffe d’impatience de voir, comme scènes de la vie quotidienne, des dizaines de milliers de femmes, des millions de femmes, se bousculant dans les centres polyvalents de formation professionnelle, dans les Instituts de formation professionnelle, dans les universités technologiques pour aller passionnément à la conquête du métier de leur rêve.
Je rêve du jour, non lointain, où devant l’arrêt du bus, dans le bus, dans le trame que nous construirons, dans le TER, dans le train, aux éclats de voix et bavardages d’aujourd’hui, succédera le silence des femmes concentrées à étudier sur leur smartphones.
Grâce à la politique hardie de création de crèches communautaires dans les villages et les quartiers, de création de crèches dans les entreprises, les administrations, les écoles et les universités, les femmes, notamment les jeunes femmes, seront libérées, dans la journée, de la garde des enfants pour aller étudier ou travailler.
Je rêve aussi du jour, bientôt arrivé, où il n’y aura plus de bonnes car les filles, accédant désormais à toutes sorte de formations professionnelles, auront un travail épanouissant et mieux rémunéré que celui peu valorisant du travail ménager.
Ce monde nouveau que nous allons construire va bouleverser nos habitudes et nos attitudes par rapport aux femmes. Il va ériger la femme comme la partenaire d’égale dignité de l’homme, la chalengeur sur les positions de décisions, l’alter égo au niveau de la compétence, de l’expertise et de l’engagement dans le travail enfin la compagne indispensable à l’épanouissement de la famille.
Nous créeront le cadre juridique qui permettra aux femmes un égal accès aux terres agricoles, à l’habitat, de manière générale au foncier.
La réforme des lois et règlements que nous mèneront permettra aux femmes de concilier le travail et leur rôle de mère, le travail et la grossesse, etc.
La banalisation du travail à distance et sa règlementation permettront aussi d’encourager les femmes à embrasser une activité professionnelle rémunérée.
Nous ferons la promotion de l’accès des femmes à l’entrepreneuriat, en les accompagnant dans l’élaboration des projets, dans le financement et dans la consolidation de l’entreprise créée.
Nous encouragerons la constitution des couples, homme-femme, pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté, à travers le mariage tel qu’édicté par nos religions, la constitution de familles stables ayant un revenu décent.
Nous utiliserons l’instrument de la « discrimination positive » pour rééquilibrer la répartition statistique dans les secteurs professionnels, de représentation, dans lesquels il y a un trop grand déséquilibre en défaveur des femmes.
Le gouvernement que nous mettrons en place comprendra vingt (20) ministres avec une double parité homme-femme et jeune-adulte. Évidemment ces parités seront établies en respectant scrupuleusement les critères de compétence.
Nous n’éluderons aucune question de société difficile. Elles seront toutes prises en charge dans une démarche incluse et de progrès dans le respect des valeurs de nos religions musulmanes et chrétiennes et des traditions positives léguées par nos ancêtres.
Ainsi allons-nous trouver une solution consensuelle à la question dramatique des infanticides, le sort des filles concernées et prendre les dispositions qui permettront leur dépérissement.
Nous feront systématiquement la promotion de la famille constituée d’un père, d’une mère, des enfants, avec l’entourage des parents, des voisins et des amis, en un mot la protection de la famille Sénégalaise.
Car nous fondons l’éducation et la réussite des enfants sur la stabilité et l’épanouissement des familles.
Notre entreprise patriotique de transformation nationale construira une société épanouie, solidaire dans laquelle les femmes réaliseront pleinement leurs ambitions professionnelles tout en assurant leur rôle de mère qui ne sera plus un fardeau handicapant.
Notre entreprise patriotique de transformation nationale réalisera pour les femmes l’égalité juridique et l’équité sociale.
Le Sénégal que nous voulons, que nous bâtirons, sera réellement le Sénégal des hommes et des femmes épanouis dans une société enracinée dans les valeurs de nos religions et de nos cultures.
Dakar, le vendredi 7 juillet 2023
Prof Mary Teuw Niane