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Nouvelle démission de la Rfm : Le Real départ de Dj Nicolas

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L’animateur de l’émission Real one de la Radio futur média (Rfm) a  été distingué meilleur animateur hip-hop à maintes reprises. Dj Nicolas  qui vient de démissionner de la radio de Youssou Ndour pour la deuxième fois, donne rendez-vous à ses fans sur une chaîne de télévision de la place. Dans cet entretien, l’initiateur du Tube de l’année revient sur les raisons de son départ et ses multiples projets culturels.

Vous venez de démissionner de la  Rfm. Pour quels mo­tifs quittez-vous cette radio pour une deuxième fois ?
J’ai quitté parce que j’ai plusieurs projets que je veux réaliser. Mais pour comprendre pourquoi j’ai quitté la Rfm, il faut comprendre comment j’étais revenu là-bas. Malheureusement,  nous sommes dans un environnement où les gens parlent énormément sans comprendre beaucoup de choses. Quand je revenais, ce n’était pas pour reprendre l’émission Real One. Je n’étais pas d’accord à la base. Il a fallu beaucoup de tractations avec les responsables de la boîte pour que j’accepte de reprendre l’émission. Maintenant, il faut leur demander pourquoi ils avaient insisté. Ils ont quand même leurs raisons. J’ai repris l’émission pour redonner du niveau, sans la moindre prétention. C’était une idée des responsables. Je venais de quitter une chaîne de télévision (Africa 7) où j’étais responsable de la programmation musicale. Donc, quand je revenais au groupe Futurs médias, c’était dans l’optique de proposer du contenu, d’ajouter quelque chose à ce qu’il y avait. On a eu beaucoup de rencontres où ils m’ont clairement dit qu’ils étaient intéressés par mes projets, jusqu’à me proposer la reprise de l’émission Real one. Je ne voulais surtout  pas reprendre  pour deux raisons. La fille (Fatim O) qui l’animait est une amie et celui  qui la co-animait est un frère (Kalz) que j’ai formé à la base. En outre, j’avais créé cette émission. Je ne veux pas rester figé. J’aime exploser. J’ai dix mille choses qui bouillonnent dans ma tête. Donc, j’avais voulu faire autre chose.  J’ai dû me résigner pour la reprendre. Mais il y a eu un certain nombre de promesses qui ont été faites et qui n’ont pas été concrétisées. Je ne leur en tiens pas rigueur parce qu’on à aucun problème. Pas plus tard que ce matin, j’étais là-bas tout en ayant du respect pour les supérieurs (l’entretien a eu lieu le vendredi 5 avril 2013).

Quels étaient ces projets sur lesquels vous aviez un accord et qui vous avaient fait revenir à la Rfm ?
Il y en a énormément ! Je vous parlais tantôt de contenu. C’est-à-dire on devait parler de quelque chose qui existe pour l’améliorer. C’est à partir de là qu’on peut faire des propositions. S’ils estiment que c’est une idée qui peut apporter un plus, ils valident. Mais ils n’ont pas signé quoi que ce soit.
Pouvez-vous donner un exemple ?
Puisque c’est du passé, je peux vous parler du Tube de l’année. On avait accusé un peu de retard. Il y avait des choses urgentes à faire. Je tenais à apporter des innovations pour que l’édition 2012  soit un évènement panafricaniste etc.  Je me suis impliqué personnellement de part et d’autre pour les moyens.  Il y a bien d’autres choses personnelles sur lesquelles on devait travailler. J’avais le projet et eux ils avaient la matière. Ma­lheureusement, cela ne s’est pas fait. Cela ne va m’empêcher d’avancer dans mes projets. Encore une fois, il n’y a aucun problème entre nous.

Mais il se dit que vous aviez démarché votre retour  à la Rfm.
Vous pensez que si j’avais démarché mon retour, on m’aurait laissé faire des choses comme je le veux ? Je ne suis pas dans cette optique-là. J’étais revenu parce que je n’étais plus dans une boîte et j’avais des projets. Rfm avait besoin de moi. Ce sont eux qui me l’ont fait savoir, je ne crée rien. Pourquoi ? Il faut leur poser la question.  J’avais besoin d’eux parce que j’avais des projets que je voulais concrétiser. Le premier acte a été le Tube de l’année. Il fallait que tout le reste suive. Cela n’a pas été le cas. C’est leur mode de fonctionnement que je respecte sauf que ceci ne m’arrange pas. Je veux fonctionner de façon ordonnée et avancer sans arrêter et dans le respect des règles.

D’aucuns disent que la tournure qu’a prise le Tube de l’année de cette année vous a frustré.
Honnêtement, je ne voyais pas le Tube de l’année comme cela  a été fait. Je voulais vraiment qu’il soit un grand évènement, au-delà de ce qui se dit et qui me laisse de marbre. J’aimerais bien qu’on sorte des choses que le public et les téléspectateurs aimeraient. Je reçois beaucoup de félicitations mais je ne suis pas personnellement satisfait du tout de ce qui a été fait. Mon équipe dirigée par le régisseur général et moi avions travaillé sur cet évènement qu’on voulait énorme. Nous avons travaillé pendant plusieurs semaines. Mais il y a eu des choses qui n’ont pas été faites. La tournure des choses ne m’a pas plu, mais il n’y a pas de souci.

Concrètement, qu’est-ce qui n’a pas marché selon-vous, avant, pendant ou après le Tube de l’année ?
Pendant l’évènement, il y avait beaucoup de choses qui étaient prévues sur scène. On a répété pendant des semaines, on a fait beaucoup d’efforts pour proposer des choses énormes et après il y avait des problèmes de coordination. A notre niveau, c’était compliqué. Le régisseur et moi avons fait tout ce que nous devions faire.  Il y a des choses qu’on devait faire dans la boîte (Rfm) qui n’ont pas suivi. Pourquoi n’ont-elles pas été faites pour que l’évènement soit nickel ? Il faut le demander aux responsables de Futurs médias.

Au niveau de Futurs médias, quelle suite a été donnée au Tube de l’année au lendemain de l’évènement ?
Au niveau interne, il n’y a rien eu. Quand le Tube de l’année est fini. J’ai fait un rapport détaillé que j’ai déposé au niveau de la direction générale. Je n’ai reçu aucune réponse. J’ai réclamé  une réunion à maintes reprises pour qu’on fasse le bilan parce qu’il fallait que j’avance. Il faut que j’organise la prochaine édition. Il y a le ministère de la Culture qui demandait par rapport à son soutien  etc. Mais les choses ont stagné. Alors, il faut que j’avance. Ceux qui me connaissent savent que j’aime travailler en équipe pour les intérêts de tout le monde. Mais quand le rythme est lent et que l’on dise que je suis pressé, eh bien  je suis  pressé parce que je suis le rythme du monde. A mon niveau, je n’ai reçu aucun feed-back. Je n’ai reçu aucune convocation à une réunion par rapport à des choses qui sont très importantes. Pourquoi  c’est si lent ? Il faut le demander aux responsables. Je leur ai signifié que les choses étaient très lentes et j’ai envie de bouger. Je peux me casser la gueule ! Mais j’essaie de bouger.

L’évènement a coûté de l’argent. Qu’en est-il du bilan financier ?
Contrairement à ce qui a été avancé, il n’y avait aucun sponsor. Tout était financé par Futurs médias.

D’aucuns vous reprochent un manque de transparence dans la gestion de votes des auditeurs…?
On peut me le reprocher. Peut-être que j’ai commis une faute à ce niveau. En voulant trop bien faire, on peut commettre des erreurs. Nous avons engagé Jet multimédia pour la gestion du plateau des votes. Nous avons pris l’attache d’un cabinet d’avocat et d’huissier pour récupérer les votes pour les comptabiliser. Je leur ai dit que personne, moi y compris, ne voit les résultats jusqu’au jour de l’évènement. Je voulais découvrir les résultats au même moment que tout le monde. S’il s’agit de transférer les résultats à des techniciens  pour qu’ils puissent  les présenter le jour de l’évènement, cela poserait un problème de transparence en passant par d’autres mains. On allait nous dire que c’est passé par telle ou telle main. Par souci de transparence, j’ai préféré que le cabinet envoi quelqu’un directement chez Jet multimedia, qu’il les garde et nous les présente le soir de l’évènement.

Mais, à la fin de chaque semaine, vous livriez des résultats provisoires ?
C’est le directeur de Jet multimédia qui m’appelait toutes les semaines pour me donner les tendances. Les gens oublient qu’on est animateur. Notre travail consiste à animer, à allumer surtout quand il y a des enjeux  de ce genre. Il faut entretenir le suspense. C’est comme ça que ça se passe partout dans le monde. Il me disait tout simplement que cette semaine Bat ‘haillon Blin-D,  Books et Carlou D sont devant sans me donner de résultats chiffrés. A partir de ça, je faisais mon métier d’animateur. C’est ce qui donne cette envie de voter pour son artiste préféré. Sans quoi, il aurait été plat.

Est-ce que le Tube de l’année aura lieu l’année prochaine ?
Pour le moment, je me concentre sur l’un de mes nouveaux projets : le Fm awards. Je compte l’organiser en janvier 2014. Il y a beaucoup de promoteurs qui peuvent faire des choses mais je me concentre sur Fm awards. Je suis passionné de ce que je fais. Je le fais selon  ce que j’ai envie d’expérimenter dans la vie. Je suis un homme de défi. On peut dire que le Fm awards va remplacer le Tube de l’année pour cette année. Ce seront des récompenses pour la musique. Les artistes ont besoin d’être récompensés pour le travail  qu’ils font durant toute l’année, en tout cas tout ce qui tourne autour de l’industrie musicale sénégalaise. Je me suis attaché les services d’une agence spécialisée dans ce domaine. Elle est en train de travailler là-dessus. Il y aura des récompenses pour les meilleurs artistes masculin et féminin, pour  la révélation, les meilleurs clips et  tube de l’année 2013, etc. Nous y travaillons  également avec un média international qui aide dans la communication autour de cet évènement qu’on voudrait faire chaque année. On va tenter l’expérience comme d’autres l’ont fait.  On va peut-être se casser la gueule comme d’autres. Au moins, on aura osé. Au Sénégal, quand on a un projet, il y a des gens plus puissants  que vous financièrement parlant,  qui vont tout faire pour faire capoter votre projet. L’autre projet s’appelle You generation. Un artiste comme Youssou Ndour mérite un hommage. J’ai suivi l’artiste. Récemment, j’ai lu beaucoup de livres sur lui. Il faut juste retenir que je ne rends pas hommage à mon ancien patron  ou au ministre mais à l’artiste. C’est une star internationale, une icône africaine. Ce sera la première fois que je vais sortir un livre. L’écriture n’est pas mon domaine. C’est pourquoi je me suis attaché les services de gens dont c’est le métier. Après, on va essayer de faire la correction. Cela fait plusieurs nuits que je ne dors pas. J’écris, je fais des recherches sur le personnage. Il faut aussi trouver un éditeur. Je compte le sortir en décembre prochain. Avant, il faut que je sorte l’album en octobre. J’y travaille avec Ngoné Ndour de Prince Art. On a sélectionné les meilleures voix de la nouvelle génération. Elles vont reprendre toutes les chansons classiques de Youssou Ndour. Le troisième acte sera un film documentaire. L’artiste manque à ses fans. Ce sera l’occasion de le redécouvrir mais sur un autre ton.

Outre ces nombreux projets, quelle sera la prochaine destination de Dj Nicolas ?
(Rire). Je donne rendez-vous aux téléspectateurs pour un concept nouveau. Ils vont m’entendre sans me voir. Ce sera sur une télé de la place.

Laquelle ?
C’est tout ce que je peux dire pour le moment. Là-bas, ils m’ont dit qu’ils m’attendaient depuis un moment, qu’ils ont besoin de mes services.  Je risque même de me perdre tellement que je suis sur plusieurs fronts. Pour moi, la vie est un rêve. Il faut juste essayer d’en faire une réalité.  D’ailleurs, je tiens à mon association Enfance-vie. Elle continue de collaborer avec l’hôpital Albert Royer. Elle s’occupe d’enfants  handicapés, orphelins et  d’enfants de la rue.  Pour cette année, on aimerait faire un appel au bénévolat. Il y a des activités prévues au centre et au sud du Sénégal. C’est un peu dur parce qu’on est un peu limité. Mais on va se rapprocher des autorités et des bailleurs susceptibles de nous aider financièrement.

Lequotidien

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