Alors que la situation à Mbour ne s’est pas encore vraiment stabilisée, voilà que la Senelec va devoir faire face à un autre front. Excédés par une fourniture d’électricité des plus médiocres, les tailleurs de Thiès, regroupés au sein de deux organisations, ont annoncé hier leur ferme volonté de ne plus payer les factures qui leur seront envoyées, et ensuite, de s’opposer à toute tentative de coupure de leurs compteurs. Par Birane GNING
ImageC’est au pas de charge que les principaux responsables de l’Association des tailleurs de la région de Thiès et ceux du Regroupement des tailleurs de la région ont investi hier après-midi, les principales stations de radio de la ville, pour annoncer la décision prise depuis avant-hier de ne plus payer les factures de la Senelec.
C’est unanimement que ces deux structures, qui rassemblent à l’échelle de la région tous les membres de ce corps de métier, ont pris la décision, en réaction aux coupures intempestives de la Senelec qui se sont multipliées ces derniers jours, au point de les empêcher de travailler convenablement.
Hier, au moment de leur passage dans les différentes stations radio de la place, Assane MBaye et Ndiaga Wade, qui portaient la parole de leurs collègues, exhibaient plus de deux cent factures, «reçues spontanément» de leurs collègues. «Personne ne veut être en reste dans ce que nous avons décidé de faire, et c’est une question d’honneur pour tous les tailleurs», assure le Secrétaire général adjoint de l’Association des tailleurs de Thiès, sous l’œil approbateur de Ndiaga Wade, le président de l’autre structure qu’est le Regroupement des tailleurs.
La décision de boycotter le paiement des factures «a été bien mûrie et nous ne céderons pas, tant que la Senelec ne respecte pas l’engagement pris auprès de la clientèle et qui est de fournir de l’électricité à plein temps», fulminent les membres du collectif des tailleurs de Thiès. Ils ajoutent qu’avant que ne soit prise leur décision, les responsables avaient pris langue avec le chef du service régional de la Senelec. Ce dernier leur aurait fait comprendre que ses services «ne pouvaient garantir quotidiennement que quatre heures de ravitaillement» du fameux jus. Une réponse qui n’a évidemment pas plu aux tailleurs thiessois, qui ont fait l’amer constat «d’une heure de ravitaillement en électricité par jour».
Le refus d’honorer les factures va s’accompagner selon le collectif des tailleurs thiessois, d’une autre action, qui est de «s’opposer à la
venue des agents de la Senelec pour couper l’électricité». Ce qui, assurément, est une autre paire de manches.
Quoi qu’il en soit, qui disait que les imams de Guédiawaye avaient le monopole de la lutte contre les coupures intempestives de la Senelec, qui sont en voie de mettre à genoux l’économie de ce pays??
Correspondant
lequotidien.sn