« Nouvelles donnes politiques au Sénégal, quel aboutissement en 2023/ 2024 ? « . ( Par Diop M’BAO)

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« Si réellement, comme d’aucuns l’ont affirmé depuis la nomination de Idy au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), tout a été scellé sous la garantie de Touba. Connaissant assez bien Idrissa Seck, qui est loin d’être un nain en stratégie politique, a certainement obtenu des garanties « béton ».

 Je verrais mal Idrissa Seck aller au secours d’un régime aux abois, dont les difficultés ont commencé depuis deux ans au moins, et la crise sanitaire exacerbant cette crise économique et sociale, poser un acte aussi fondamental dans la suite de sa carrière politique, sans avoir l’assurance qu’on l’aiderait à succéder au président Sall en 2024 !

Quand j’entends certains dire, ici et là, que les politiques sont certes maîtres du jeu politique mais les citoyens sont maîtres du jeu démocratique, j’abonde dans cette théorie. Par contre, il faut souligner que cela ne peut être valable que si la société où c’est pratiqué est au moins éduquée dans sa grande majorité pour en saisir les fondements démocratiques d’abord, sinon une politique clientéliste réduirait toute bonne volonté de construire une société démocratique à néant !

Après ce qu’on pourrait appeler un Deal entre le deuxième et la dernière élection présidentielle et le vainqueur dont la victoire était jugée entachée de fraudes en grande masse et d’autres irrégularités, causant un fait historique au Sénégal : «  Les « vaincus ne reconnurent pas la victoire du président Macky Sall, lui-même ni ses partisans, comme aussi groggy que les perdants ne manifestèrent pas leur joie, nulle part dans le pays » ! 

Dans les heures qui suivirent, l’opposition n’a pas appelé à manifester dans les rues, ce qui aurait été la catastrophe, c’est parce que le Khalif général des mourides, avec l’entremise du marabout Serigne Moussa Nawel M’backé, aurait convaincu monsieur Idrissa Seck et ses alliés que rien ne valait la peine de faire vivre aux sénégalais les affres d’une guerre civile aux conséquences désastreuses, incalculables ! Il est vrai qu’en cette période au climat très tendu, avec son lot de frustrés chez les recalés par le parrainage contesté dans sa forme, Dakar et les grandes villes

du Sénégal auraient été mises sens dessus-dessous par des jeunes déterminés à en finir avec le régime du président Macky Sall, malgré sa belle victoire en 2012 pour un mandat de 5 an qui devint 7 après un dédit « Wakhwakhètt » de ce dernier qui avait dit aux Sénégalais, et à nos partenaires au développement, qu’il ne ferait que 5 ans pour l’exemple en Afrique !

La nouvelle configuration du champ politique Sénégalais  en gestation, dont l’aboutissement sera visible avant le 04 janvier 2021, nous réserve d’énormes surprises aux conséquences néfastes pour certains hommes et femmes politiques de tout bord. Beaucoup vont disparaître pour longtemps, des jeunes très ambitieux et prometteurs vont émerger au grand bonheur des Sénégalais.

L’arrivée du Président Idrissa Seck auprès du président Macky Sall diversement appréciée par les Sénégalais va tout chambouler ; on remarque d’ailleurs que les attaques portées contre « Ndamal Cadior » sont de moins en moins virulentes et des hordes de ses partisans les plus zélés commencent à s’organiser pour défendre leur leader en occupant certains médias contre vents et marées !

L’hypothèse selon laquelle le président Sall désirait aller aux urnes pour un troisième mandat en 2024 commence, à mon avis, à s’éloigner ; la non reconduction d’éléments importants dans le dispositif gouvernemental me permet de dire cela.

Les quatre éléments les plus en vue dans l’entourage du président Sall, dont on susurrait leurs intentions d’être candidat à la succession de leur mentor ont été « virés », même si cela semble naturel dans un état dont on doit changer de temps en temps ceux qui incarnent son fonctionnement. Pourquoi le président Sall porterait-il son choix sur Idrissa Seck pour lui succéder à la tête du Sénégal ?  

A mon avis pour deux raisons : la première : tout au long des attaques de l’opposition sur sa politique, bien avant la covid 19, le président Sall aurait estimé, à tort ou à raison, que ses éléments les plus en vue qui occupent des postes stratégiques ne l’ont pas défendu comme il aurait souhaité et, plus grave, certains se préparaient à se présenter pour 2024 dans des primaires qui seraient organisées au sein de son parti, une première dans les partis politiques au Sénégal ! La deuxième raison, on ne peut l’évoquer sans se remémorer quelques déclarations de monsieur Idrissa Seck qui disait souvent : « Dans les pays Africains, les chefs d’états essaient de se cramponner au pouvoir par peur d’être jugés après leur sortie, pour mauvaise gestion, prévarication et autres actes

répréhensibles. Arrivés au pouvoir, les nouveaux gouvernants passent trop de temps à poursuivre et mener la chasse aux sorcières, plutôt que de s’atteler au développement de leurs pays si en retard Le président Idrissa Seck a toujours préconisé une sorte d’amnistie des présidents  sortants africains ; qu’il faudrait même aller plus loin, en leur garantissant une belle et agréable retraite au pays comme tout bon citoyen après une vie professionnelle bien remplie.  Fermez le ban !

Les prochaines joutes électorales, les locales et les législatives, quelles que soient les dates, vont sonner le tocsin pour le couronnement de la suprématie politique de la future grande coalition soutenant le président Macky Sall. Ces victoires seraient présentées aux yeux de nos amis et partenaires au développement comme une « confirmation » de l’adhésion des Sénégalais à plus de 65 % (ce sont mes prévisions) pour sa vision du Sénégal jusqu’en 2035, même  si cette victoire était obtenue par son candidat  qui pourrait être Idrissa pour le remplacer en 2024. Le Président Macky SALL mènerait campagne, becs et ongles, pour que ce dernier l’emporte. « Il mouillerait le maillot », comme il le fit en 2012 et 2019, de maison en hameaux, partout sur l’étendue du territoire national.

Je ne peux conclure sans imaginer un nouveau chamboulement de tout ce plan, si le président Sall demandait au Conseil Constitutionnel de donner son avis ou décision, après un débat de quelques semaines sur la légalité d’une  candidature pour un troisième mandat. Ceux qui parleraient de parole donnée non tenue du Président Sall, avant et après sa victoire, affirmant avoir tout verrouillé pour que comme inscrit dans la Constitution de 2016, votée par référendum à une écrasante majorité : « NUL NE PEUT FAIRE PLUS DE TROIS MANDATS CONSECUTIFS »,  risqueraient de se fourvoyer lourdement. Chacun irait avec ses interprétations pendant des mois et le conseil Constitutionnel, dont visiblement la composition a été bien choisie par le président Sall au cas où il changerait d’avis avant 2024, dirait ce qu’on lui a demandé de dire depuis longtemps, même si c’est de manière subliminale ! Et alors, si la candidature pour un troisième mandat de 5 ans était actée par les « SAGES » ? 1 /  Des Sénégalais opposés à cette décision descendraient dans les rue, les forces de sécurité épaulées par les forces de défense sortiraient « si nécessaire » en masse avec tout l’attirail disponible, dans chaque région du Sénégal, particulièrement dans la région de Dakar. Après deux jours de pagaille maîtrisés par les forces de sécurité épaulées par celles de la défense, les Chefs

religieux appelleraient, pour ne pas dire donneraient l’ordre (« NDIGUEL ») à tous  ces frustrés par millions à travers le pays, de  cesser toute violence dans l’intérêt général.

2/ Le Président Sall et sa coalition iraient en campagne avec « son fichier » dont l’efficacité technique aura été « testée » lors des locales pour gagner largement. La communauté internationale et nos partenaires dont les cultures politiques n’ont foi qu’en la CONSTITUTION de chaque peuple se tairaient et attendraient !

L’avenir confirmera mon point de vue ou me fera avaler ma langue à jamais. »

Par DIOP M’BAO

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