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OMAR PÈNE:  »Rien a été facile dans ma carrière »

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Sur initiative de son fan club, le lead vocal du Super Diamono New Look, Omar Pène, va fêter ses 40 ans de carrière. Les festivités commencent ce 30 avril avec une soirée portes ouvertes. Le programme s’étend sur près d’un mois. Une belle occasion de revenir avec Omar Pène sur ses quatre décennies de carrière, ses relations solides bâties avec son fan club et sa compagne de tous les jours, Bana Ndiaye, ainsi que son expérience en tant que conseiller du ministre du Tourisme et des Loisirs, Youssou Ndour. En outre, à l’occasion de cette célébration, Pène met sur le marché un album de dix titres. Dix tubes parmi plus de 600 chansons composées et interprétés par celui que ses jeunes fanas appellent affectueusement  »Baye Pène ».

Que représente 40 ans de carrière pour vous ?

Quarante ans de carrière, de parcours. Aujourd’hui, on a fait 40 ans sans pour autant s’en rendre compte. Je vous assure qu’à chaque fois que j’entends quarante de musique, je me regarde et me demande toujours :  »est-ce que c’est moi qui ai fait cela. » C’est un parcours pour moi. Vous savez, la musique c’est toute une vie que je partage avec mes amis, mon public, tous ceux qui aiment Diamono, tous ceux qui aiment Omar Pène, tous ceux qui nous ont suivis. Vous savez, dans une carrière il y a des hauts et des bas. Quand j’entends 40 ans, je dis chapeau ! Cela a été long et difficile. Mais aujourd’hui, c’est beaucoup de plaisir à fêter cela.

Voudriez-vous nous parler des difficultés qui vous ont le plus marqués ?

Le Super Diamono est le groupe qui a subi le plus de mouvements. Il y a eu beaucoup de départs et d’arrivées. À chaque fois, les gens disaient :  »C’est fini ! » Je vous assure qu’on nous a même enterrés, comme on dit. C’était des moments difficiles. Mais à chaque fois, on arrivait à refaire les choses pour repartir du bon pied sans rien lâcher. Le Super Diamono a toujours eu une ligne directrice, comme on dit. On n’est jamais passé à côté, on a toujours suivi le chemin qu’on s’était tracé malgré tous ces aléas-là. Cela fait partie de la vie. Dieu sait que cela a été dur. Des fois, les gens étaient vraiment découragés. Moi, je me disais tout le temps que tant que le bateau ne coule pas, j’ai toujours le dernier capitaine qui peut sauver le bateau.

Pensez-vous que vos efforts ont été payants?

Oui, puisque cela a créé un engouement. Autour du Super Diamono, il y a l’Amicale des fans du Super Diamono (Afsud), qui regroupe des centaines de milliers de jeunes qui sont au Sénégal et partout à travers le monde. Donc ce groupe ne m’appartient plus. Fêter ses 40 ans, c’est un très grand plaisir. Le chemin a été difficile mais pour paraphraser ce Président, je dirai :  »C’est le difficile qui est le chemin. »

Parlant d’Afsud, vous êtes l’un des grands musiciens sénégalais à être vraiment proche de ses fans. Quel est le secret de cette complicité ?

Ce qui est important est que je n’ai pas créé le fans club. Je n’étais même pas au courant. L’Afsud a existé pendant trois ans à mon insu. Ce sont des jeunes qui ont aimé, adoré la musique du Super Diamono, la voix et les textes d’Omar Pène. Je crois que c’est cela qui les a motivés à monter cette association. Elle n’était pas sur commande. Elle est venue comme cela et naturellement. C’est cela qui m’a le plus plu. On n’a forcé personne. Ce sont des gens qui m’aiment bien qui ont créé cette association-là pour accompagner le Super Diamono et cela depuis plus de vingt ans. Ce ne sont pas des choses fortuites ou montées sur un coup de tête. Ce n’était pas non plus suivant la mode qu’Afsud a été créée. Sinon, elle aurait disparu depuis longtemps. C’est une dynamique qui était suivie et cela se transmet de générations en générations. Aujourd’hui, les jeunes qui se tiennent devant moi et qui sont membres d’Afsud, ils m’appellent Baye Pène. Ils ont l’âge de mon fils. Ce sont des sentiments très profonds qui nous lient. Comme dit l’adage :  »Tout ce qui vient du cœur va droit au cœur. » C’est ce qui me lie à mon fans club. C’est cela mon énergie.

Et si vous nous parlez de ce nouvel album qui va accompagner la célébration de vos quarante ans de carrière…

Cet album va accompagner la fête comme vous dites. Il en faut un pour le faire. Le choix a été difficile parce qu’il fallait satisfaire tout le monde et particulièrement les fans. Le titre de la production est d’ailleurs  »Le choix des fans ». Mais j’ai voulu personnellement, pour fêter mes 40 ans de carrière, rendre hommage à ceux qui m’ont aidé et ceux qui m’ont mis dans la musique. Il y a Adama Faye qui était mon maître : c’est lui qui m’a appris à chanter. Il y a également Baïla Diagne qui m’a mis dans la musique. Pour moi, il est extrêmement important de rendre hommage à ces deux personnes-là. Malheureusement, Adama Faye n’est plus de ce monde, mais Baïla est là. Me rappeler ces deux gars-là est un devoir car s’ils n’étaient pas là, je ne serais pas l’homme que je suis devenu aujourd’hui.

En quarante ans de musique, quel album vous a le plus marqué dans votre carrière ?

C’est celui qui va sortir (rire). Chaque fois que l’on me pose cette question, je dis que c’est celui qui vient. Je ne veux pas me fixer sur une production ou un album. Aussi vais-je encore faire des albums. Je ne veux pas être bloqué dans un carcan.

N’y en a-t-il pas un qui vous a vraiment plus marqué que les autres, du fait peut-être qu’il a été difficilement réalisé ?

Tout a été difficile. Rien a été facile dans ma carrière. C’est pour me motiver que je dis à chaque fois que le prochain sera celui qui me marquera le plus. Et je considère que mon meilleur album est toujours le prochain. C’est très motivant pour moi.

Avant la conférence de presse (hier, à Dakar), vous avez interprété 3 des 10 chansons que composent ce nouvel album. Qu’est-ce qui a présidé au choix de ces titres ?

J’ai joué le titre  »Rose ». Rose est une amie. Ces 40 ans vont être l’occasion de rendre hommage une fois encore à des amis. Cela a été couplé à  »Agresseur ». Le titre parle de lui-même et le fait est d’actualité, les agressions ont repris, notamment en banlieue. On profane même des cimetières de nos parents catholiques. Ce qui n’a jamais existé au Sénégal. Donc il faut tirer la sonnette d’alarme. Comme nous avons entre autres missions de sensibiliser, je crois qu’il faut amener les gens à changer de comportements, surtout les jeunes. C’est pour la bonne cause, comme on dit. Il faut dénoncer et sensibiliser. Cela peut amener ces jeunes-là à changer de comportements. Ce serait super bien.

Comment se porte votre expérience de conseiller auprès du ministre du Tourisme, Youssou Ndour ?

Je suis toujours conseiller et chargé de mission au ministère du Tourisme et des Loisirs. Pas plus tard qu’hier (jeudi, Ndlr) j’étais à Mbour pour le représenter parce qu’il était à Tamba pour les besoins du conseil des ministres. Je suis jusqu’à présent dans son cabinet. J’aide un ami et je sers mon pays. Je ne reçois pas de salaire. Mais je le fais par patriotisme et une fois encore pour aider un ami. Quand on l’a nommé ministre, il m’a appelé pour me dire :  »On m’a nommé ministre mais tu viens m’aider en tant qu’ami. » Vous savez, Youssou Ndour et moi partageons une chose qui a son importance : nous nous connaissons depuis 40 ans, même si c’était dans l’adversité comme on dit. Mais il y a des sentiments profonds qui existent entre nous et qui font qu’aujourd’hui je suis à ses côtés. Ce qui me fait énormément plaisir car c’est pour le pays et la bonne cause.

Bana et Omar Pène, une histoire aussi vieille que le Super Diamono. Que peut-on retenir de celle qui vous accompagne chaque jour ?

Disons que ce que je veux dire je l’ai traduit dans une de mes chansons qui s’appelle Lamp. On dit que quand un homme réussit, il y a toujours une bonne femme derrière. Elle a partagé mon parcours, ma vie. On a vécu ensemble les moments les plus difficiles. Aujourd’hui, on est encore ensemble. On a beaucoup de choses à se raconter. Elle est encore une femme merveilleuse.

PAR BIGUÉ BOB

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