[Opinion] Fatteliku : Youssou Ndour s’installe dans le passé.

– Dembu* wessna wayé limata Fatteliku la, déjà l’artiste musicien et non moins politicien s’était emparé de l’antre de la mémoire il y a de cela plus de dix ans, loin des piscines vidées de leurs eaux. Un album ou bien des nouveaux nés pour ne pas dire des quadruplets ? D’aucuns me diront qu’il s’agit d’un Oublie volontaire, d’autres évoqueront un remake dans l’optique d’un tangal thiéb*prêt à porter et facile à transporter dans un contexte ou la nouvelle génération pour ne pas dire les Gouney Wally occupent le terrain et les cœurs.

– 4 titres pour reprendre des classiques issus de notre riche patrimoine culturel à l’occasion d’un 4 Avril marqué par les deux années de la seconde alternance.

– L’inspiration peut parfois ressembler à l’intuition : si l’inspiration trahit, l’intuition quand a elle ne trompe guère le futur immédiat. Youssou Ndour en vidant la piscine de ses eaux lance un message de désespoir, et replace les deux ans du régime de Macky SALL- le roi Djimbori* – dans les geôles du mea culpa. En effet Djimbori est ce vassal devenu Roi par accident, emprisonne ses compatriotes à tord ou à raison (visez mon regard).

– Tout juste pour faire un FATTELIKU, que Youssou Ndour avait l’initiative positive (pour faire libérer les détenus politiques que sont Karim Wade, Ndeye Khady GUEYE , Aida NDIONGUE) de reprendre ses anciens succès à l’image de Djimbori*, Diay dolé Baxoul * une façon de redonner à l’autre Youssou NDOUR que nous aimons tant l’occasion de rebondir, dans une situation ou, Goney Wally nouveau maitre des lieux et des champs non labourés, devient sans ambages un Roi en gestation à la conquête de l’espace et du temps, du ciel et de la terre, au Sénégal, au Zenith et ailleurs.

– En musique, la meilleure façon de gouverner est d’être présent : Ce n’est point un recul musical de reprendre des classiques de notre musique traditionnelle d’hier, qui continuent encore d’accompagner notre cher sénégal, mais il est un retard de vouloir s’installer dans le passé en s’inscrivant dans les champs non fertiles : la paresse de créer, la peur politique d’être la voix du peuple. Mais le peuple sait déchiffrer les signes et les actes. Le Peuple Sénégalais n’oublie pas, mais sait bien pardonner : Ne point confondre ces deux paramètres de l’homo senegalensis.

– La politique a dévoré Youssou Ndour, cette politique a dévoré le Roi qui a troqué son trône et son empire pour courtiser l’illusion et la démagogie : voila que les repères se perdent, et le génie s’effrite. Tes sujets ne te diront pas la même teneur , et ceux que tu nourris des retombées de la politique. J’en suis sur, ils te diront va y encore Monsieur le Ministre, alors que ton talent en souffre encore et pour toujours.

– Ma conviction profonde, et personnelle est que vous laissez à la jeune génération reprendre ces classiques de Ndiaga Mbaye, Lalo Kéba Dramé, et vous reprendre vous même. Vous devez au devoir et à l’histoire de continuer à créer, à innover et à inventer dans la voie du salut, adaptée au contexte nouveau, découlant d’une génération nouvelle. Le Roi n’est pas encore Mort, pourquoi l’enterrer ? Remettez de l’eau dans la piscine, pour que les oiseaux puissent revenir à nouveau, car ils sont déjà venus à maintes reprises vendre leurs nostalgies au silence de l’ETOILE du sénégal.

– La place du souvenir est une création généreuse mais combien nouvelle et éternelle du président Wade, un haut lieu de mémoire qui interpelle le futur, à l’image du grand théatre, du monument de la renaissance, un échantillon des 7 merveilles .Cette place du souvenir Africain , nous parle si fort de cet homme panafricaniste à la fois ange et bâtisseur, mais un génie sénégalais sur, que vous avez à la fois soutenu à l’Unesco et combattu un 25 Mars 2012.

– Dans cette PLACE, vouloir y faire la dédicace de vos quadruplets relève d’un manque de constance et une absence de conviction notoire.

– Un album inédit de 14 titres, rien que des nouveautés, en somme c’est cela que les mélomanes attendent de vous.

– Une petite note, un regard sur les quadruplets : FATTELIKU de Youssou NDOUR.
Pikine le 4/4/2014
Abdoulaye Mamadou GUISSE
Président de l’OMART
S/G MCSS/FF
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