[Opinion] Papy fait de la résistance

Ô Sunugal, notre cher Sénégal,

La colère de ton peuple est le témoin de la souffrance et de la lassitudeenvers le régime du Président Wade. Malgré ce soulèvement, « Papy fait de la résistance ».

Notre cher Président qui se vante d’être un des sages de l’Afrique ainsi qu’un des défenseurs du Panafricanisme (avec le monument de la renaissance africaine notamment) se trouve être paradoxalement au premier front de ceux qui bafouent cette révolution africaine en marche.

La démocratie étant le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, ce dernier crie et pleure son désespoir dans les rues du Sénégal sous l’oreille sourde d’un homme aveuglé par le pouvoir.

Il y a un proverbe qui dit : « Si tu veux connaître la vraie valeur d’un homme, donne lui du pouvoir ». Après avoir passé des décennies dans l’opposition sénégalaise, notre cher papy Wade accède au pouvoir en 2000 sous le slogan « Sopi ». Il aurait dû donc être le parfait exemple du dirigeant soucieux de consolider la démocratie dans son pays après avoir ardemment milité pour un changement et se retirer au terme de ses deux mandats. Ce rêve de tout homme politique de sortir par la grande porte est maintenant bel et bien révolu pour Wade.

Fort de sa conviction d’être l’Elu pour accomplir le dessein de développement du Sénégal, il en a fini par oublier que sa légitimité découle du peuple qui en détient la clé et demeure le juge final. Ce n’est pas ce cher Conseil Constitutionnel qui a perdu sa dernière crédibilité en ignorant la source même de sa légitimité, le texte fondamental de notre Nation, qui lui dicte son devoir et lui attribue son pouvoir.

Ce qui m’amène à lancer un appel solennel à toute l’opposition, pour qu’elle unisse ses forces et ses convictions, qu’elle ait la sagesse et l’humilité de se mettre au dessus de leurs luttes fratricides, au service du peuple sénégalais, pour mobiliser un électorat qui n’attend que cela. Il faut souligner la fierté de voir la Société civile à travers ses différentes composantes se regroupant dans le M23, se mobiliser et mener cette lutte de longue haleine nécessaire pour faire prendre conscience au Président Wade que sa route s’achève bien là. Cependant, ce mouvement doit parler d’une même voix et faire preuve d’une meilleure organisation qui ne doit donner aucun espoir au « candidat » Wade de profiter de cette division pour rempiler sur un autre mandat.

En effet, il faut se rendre à l’évidence, mes chers compatriotes, que malgré les cris assourdissants du peuple et les morts infortunées engendrées par les mobilisations, Papy Wade reste stoïque et persuadé de son « droit » et va bien forcer sa représentation à l’élection présidentielle avec la complicité du Conseil Constitutionnel, à moins d’un retour utopique de sa part à la raison. Par conséquent, le verdict final nous revient. La seule réponse et solution possible au départ du président actuel va se lire dans les urnes. Si le premier citoyen du pays n’a pas la décence et le bon sens de respecter la Charte fondamentale du pays, restons dignes montrons lui l’exemple.

Ne cédons pas à la violence et à la vengeance que ce soit les forces de l’ordre ou le peuple revendicateur, car à la fin, nous sommes tous les enfants de la mère patrie. Faisons honneur à notre devise, rugissons comme le lion et marchons d’un seul homme vers la paix et la démocratie : Un peuple, un but, une foi.

Souleymane GUEYE Etudiant de Maîtrise en Etudes Internationales à l’Université de Montréal.