L`ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles
(FN), alliée à Alassane Ouattara, a pris dimanche la ville de Toulépleu, dans
l`ouest du pays, aux forces du président sortant Laurent Gbagbo après de
violents combats, ont indiqué des élus locaux et les FN.
« Il y a eu d`âpres combats à Toulépleu. Les Forces nouvelles ont pris la
ville », ont déclaré à l`AFP des élus locaux. « Les rebelles étaient plus
nombreux que nos jeunes, qui défendent la ville et ont dû opérer un repli
tactique », ont-ils raconté.
« La ville est entièrement contrôlée par les FN », a déclaré une source au
sein de l`état-major de l`ex-rébellion. Un combattant FN dans la zone a
affirmé à l`AFP que son camp visait désormais la ville de Bloléquin, plus à
l`est.
Grande ville proche de la frontière avec le Liberia, Toulépleu est située
en zone sud restée sous le contrôle du président Laurent Gbagbo après le
putsch manqué de 2002, à l`issue duquel la rébellion, baptisée plus tard
Forces nouvelles, avait pris le nord du pays.
« De violents combats, des combats à l`arme lourde ont eu lieu dimanche à
Toulépleu », avait indiqué un peu plus tôt une source au sein de l`état-major
des Forces de défense et de sécurité (FDS) de M. Gbagbo.
Depuis environ deux semaines, les combats ont repris dans l`ouest, la zone
la plus instable du pays, entre les FDS, appuyées par des miliciens, et
éléments FN, faisant craindre une reprise des affrontements sur la ligne de
front de 2002-2003.
La crise opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président
élu par la communauté internationale après le scrutin de novembre, a été
marquée depuis mi-février par une flambée de violences, à Abidjan et dans
l`ouest.
Le Conseil de sécurité de l`ONU a dit redouter une « résurgence de la guerre
civile ».
A Abidjan, dans le quartier pro-Ouattara d`Abobo (nord), où les FDS
combattent des insurgés armés accusés par le camp Gbagbo d`être des FN, des
tirs nourris, de kalachnikov notamment, ont été entendus dimanche après-midi
pendant environ une heure, ont rapporté des habitants.
Dans ce quartier, sept femmes avaient été tuées par balles jeudi lors d`une
manifestation de soutien à M. Ouattara. Des témoins, le camp Ouattara et la
force de l`ONU dans le pays, l`Onuci, ont accusé les FDS. Le gouvernement
Gbagbo a rejeté la responsabilité sur les insurgés, qualifiés de « terroristes ».
Ces développements dans l`ouest et à Abidjan surviennent alors que le panel
de l`Union africaine sur la crise ivoirienne a exigé vendredi « l`arrêt
immédiat des tueries » et des manifestations pouvant « dégénérer en troubles et
en violences ».
Par l`intermédiaire du président de la Commission de l`UA, Jean Ping, les
cinq présidents africains du panel ont invité samedi les rivaux ivoiriens à
une réunion avec les chefs d`Etat du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de
l`UA, le 10 mars à Addis Abeba.
M. Ouattara a accepté, mais M. Gbagbo et le président du Conseil
constitutionnel Paul Yao N`Dré, allié de M. Gbagbo et également invité, n`ont
pas encore fait connaître leur réponse.
M. Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale et l`ONU,
mais le Conseil constitutionnel a invalidé en partie ces résultats et proclamé
M. Gbagbo réélu.
Ouest ivoirien: les ex-rebelles prennent une ville en zone pro-Gbagbo
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