Valider la candidature de Maître Wade, c’est violer la constitution et accepter la succession du père par le fils », dit Maria D. Fall, auteure de cette contribution.
A un an des prochaines élections présidentielles, le peuple sénégalais est confronté à un problème majeur qui risque de plonger le pays dans l’impasse. Il s’agit du respect de la constitution qui doit être intangible car seule garante de la liberté et des droits des citoyens. Une violation de notre constitution entraînera le Sénégal dans une situation chaotique et ternira l’image de notre pays considéré comme vitrine de la démocratie en Afrique. Le sacrifice des générations antérieures pour instaurer la paix dans le pays ne doit pas être ignoré. Notre devoir de citoyen est d’œuvrer pour consolider l’établissement d’un Etat de droit, seul gage du développement. Chaque sénégalais doit s’opposer à toute tentative de violation de la constitution. Les 5 sages du conseil constitutionnel avec à leur tête M. Cheikh Tidiane DIAKHATE ont un devoir moral et patriotique envers les sénégalais qui veulent entendre la vérité et rien que la vérité. Nous espérons tous que leur probité morale ne sera pas entachée par crainte du régime ou par opportunisme. Depuis le référendum du 7 janvier 2001, approuvé par 94% des votants, le Président de la République n’a pas le droit de prétendre à plus de 2 mandats. Les constitutionnalistes émérites , pour qui l’intérêt national est au-dessus de toute aspiration, sont formels sur ce débat. Leur devoir est de s’opposer avec véhémence à toute tentative de violation de la constitution. A Serigne Diop je demande de se prononcer publiquement sur ce sujet. Je sais bien que ses fonctions actuelles ne lui permettent pas de se mêler des questions politiques mais à un moment donné dans la vie il faut faire le choix de dire la vérité qu’elle qu’en soit le prix . C’est un acte de courage que l’histoire retiendra. Des pays exemplaires ont résolu depuis longtemps le problème de limitation du mandat présidentiel. Les USA, la France, l’Allemagne ou encore le Mali et le Ghana plus près de chez nous, sont des exemples édifiants à cet égard. Aux Etats-Unis, ils ont eu Ronald W.Reagan, Clinton, OBAMA, tous des dirigeants méritants de faire plusieurs mandats. Pourtant depuis le 22ème amendement entré en vigueur en 1951 aucun président aussi illustre soit-il ne peut prétendre à un 3ème mandat. Nous on a Wade-le téméraire qui nous nargue du haut des Mamelles ! Seul le peuple souverain a le droit par Référendum de modifier la constitution du 22 janvier 2001.
L’ère du suivisme éhonté est révolue, place à la « conscience nationale » !
Les libéraux authentiques n’accepteront jamais un tripatouillage de la constitution. Nous abhorrons autant que chaque nationaliste toute manœuvre malsaine à l’encontre de l’intérêt national. J’invoque l’idée de « conscience nationale » qui n’est point hasardée mais un sentiment patriotique considéré comme le seul salut de notre Nation qui veut s’ouvrir à la prospérité. Ce sentiment doit accompagner chaque citoyen, du plus petit au plus âgé, pour bâtir un Sénégal de paix, un Sénégal de justice où chaque individu ne se sentira pas brimé mais plutôt porté par l’espoir de sortir des gouffres du sous-développement. Pour un grand parti comme le PDS qui a tant lutté pour accéder au pouvoir, manquer le rendez-vous du 26 février 2012 serait un gâchis considérable. Un parti qui se veut démocratique se doit d’avoir plusieurs candidats aptes à prendre les rênes au cas où le candidat investi serait dans l’impossibilité d’assumer sa mission. Le Comité Directeur du PDS qui s’est réuni le vendredi 26 novembre 2010 a choisi Wade-le téméraire comme unique candidat du parti. Nous savons tous que ce comité directeur non représentatif des militants de base est miné par les sbires du vieux monarque en perte de vitesse. Que Farba-la bourrique et les autres vendus sachent qu’ils ne représentent pas l’électorat du Congrés, seul habileté à trancher. Comment peut-on demander à visage découvert à un membre du comité directeur s’il valide ou pas la candidature de celui qui l’a nommé dans son gouvernement ? En plus pourquoi tenir cette réunion au palais de la République qui est un symbole de souveraineté ? Cette mise en scène est tout simplement folklorique et irrespectueuse envers les Sénégalais. La candidature de Maître Wade est irrecevable : il ne peut plus prétendre à un 3éme mandat . S’il veut faire du forcing alors il trouvera sur son chemin les libéraux patriotes. Que le PDS soit le tombeau du PDS s’il le faut mais la vérité triomphera sur toutes les cimes ! Le courage véridique de M.Idrissa Seck est salutaire : chapeau bas !Tous les libéraux de base doivent s’unir afin de mettre fin au règne de cette meute de coyotes qui ne pense qu’à se remplir les poches au détriment des contribuables. Quelle personne lucide acceptera qu’un vieillard de « 86 ans ou plus » prenne entre ses mains flapies la destinée d’une Nation composée de 60% de jeunes ? Il ne s’agit point de la mort qui n’a pas de limite d’âge mais plutôt de santé psychique. J’invoque la « conscience nationale » de tous les chefs religieux, de tous les sénégalais sans distinction de sexe, de tous les partis politiques, et surtout de toute la jeunesse : « tous unis contre la candidature de Wade, Non à la violation de la constitution ! » Le Sénégal debout contre la candidature de Wade ! Le Sénégal debout contre la violation de la constitution ! Le Sénégal debout contre la monarchisation du pouvoir !
Maria D. FALL
Ferloo.com
Dakar, le 27/11/2010
