Pape Dieng, dg de la Senelec s’explique mal !

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Pape Dieng, directeur general de la senelec
«Nous avons la deuxième meilleure qualité de service après la Côte d’Ivoire et devant l’Algérie, le Tchad et le Nigeria»

La société nationale d’électricité sous les feux de la critique, son Directeur général parle. Avare en interviews, Pape Dieng, réputé sans langue de bois, fait le tour de l’actualité… électrique : Le rappel à l’ordre du président de la République, les mesures prises pour une bonne continuité de service pendant la période de chaleur, les grincements de dents des prestataires, les frictions avec les délégués du personnel… L’homme qui réfute l’étiquette de «va-t-en guerre» peut cependant se targuer d’états financiers reluisants depuis qu’il est à la barre. Séance d’explications…

Vous revenez de Maputo où vous venez de signer une convention de financement avec la Banque islamique de développement, en marge de ses assemblées générales annuelles. De quoi s’agit-il réellement?
Effectivement, il s’agit d’un financement islamique de type Mourabaha accordé par Itfc, l’International islamic trade finance corporation, le département chargé du commerce international de la Banque islamique de développement, destiné au financement du poste combustible à des conditions très favorables comparativement à un financement dit de type classique.
Pour rappel, la dette de Senelec à l’égard de la Sar a atteint par moment 60 milliards. Aujourd’hui, avant même la signature de cette convention avec Itfc, la dette échue s’élève à 7 milliards.
Cependant pour mieux sécuriser l’approvisionnement en combustible, nous avons négocié et obtenu avec la garantie de l’Etat, la mise en place de cette ligne de crédit de 60 millions de dollars, soit environ 35 milliards de FCfa renouvelables et uniquement dédiée au paiement du combustible, ce qui sécurise de manière définitive ce poste de charge surtout pendant les périodes de fortes consommations.

Votre périple vous a aussi mené en Inde, dans quel cadre s’est effectuée cette mission ?
Nous avons été en Inde pour rencontrer la société «Kalpatalu» qui s’intéresse à la réalisation de la ligne haute tension Tambacounda-Kolda-Ziguinchor. Nous avons rencontré également Eximbank India qui a mis à la disposition du gouvernement un financement pour le secteur de l’électricité.

On a noté, depuis quelques jours, un retour des délestages. Qu’est-ce qui explique leur persistance alors que théoriquement, il n’y a pas déficit de production d’après votre société ?
En effet, il n’y a pas de déficit de production contrairement à ce qu’on note actuellement dans la quasi-totalité des pays de la Cedeao. Ce que vous constatez ces derniers jours, coïncidant avec le début de la période de chaleur, résulte essentiellement de pannes sur nos réseaux de distribution. Nous avons d’abord connu la panne du 30 mai 2015 qui avait pour cause la combinaison de nuages de poussière avec une humidité exceptionnelle sur les lignes aériennes très haute tension. Nous avons ainsi immédiatement procédé au nettoyage de toutes les lignes et de tous les postes. La situation est à présent maîtrisée. Nous avons, en sus, engagé la procédure d’acquisition en urgence d’un camion d’une valeur de 500 millions, pouvant assurer le lavage sous tension (sans interruption de service) des postes et lignes afin de prévenir ce type d’incident.
Nous avons connu par la suite plusieurs défauts sur le réseau de distribution de Dakar du fait de la très forte croissance de la demande et des agressions externes. Des moyens additionnels sont actuellement déployés pour réduire la durée de réparation de ces pannes. Toutes les actions requises sont mises en oeuvre pour atténuer la gêne occasionnée par ces coupures à la population à qui nous présentons nos excuses.

Pourquoi la Senelec a-t-elle du mal à communiquer et à tenir informées les populations des éventuelles coupures ?
La Senelec communique régulièrement avec la clientèle sur les interruptions de service comme le lui impose la loi. Cette communication est faite au moins 48 heures à l’avance pour les interruptions programmées pour travaux d’entretien et de raccordement à travers les radios et la presse écrite. Lorsqu’il s’agit d’une interruption aléatoire, Senelec informe la clientèle dès que les premières investigations permettent d’en déterminer l’origine et d’estimer la durée de réparation.
La difficulté réside dans la complexité du métier de l’électricité. Lorsque nous essayons de fournir les raisons techniques de certaines coupures, il n’est pas évident qu’on soit toujours compris. Notre ambition est de réduire au maximum les interruptions de service.

La semaine dernière, le Président Macky Sall a demandé au Dg de la Senelec et à celui de la Sde de prendre leurs responsabilités. N’est-ce pas une sorte d’avertissement, pour ne pas dire une sorte de rappel à l’ordre ?
Le Président a raison parce qu’il veut que l’électricité soit disponible pour tous, à tout instant avec la meilleure qualité de service possible. Nous nous y efforçons chaque jour. L’électricité est au coeur du développement économique de tout pays ; le gouvernement actuel porte fortement le secteur de l’énergie à travers la compensation et le financement d’investissements substantiels dans la production et le transport de l’énergie. Nous sommes dans une phase de transition, et mettons tous les moyens en oeuvre pour une réalisation rapide de notre programme d’investissement.

Le ramadan arrive avec les vacances et la période de forte chaleur. Les Sénégalais peuvent-ils espérer les passer sans que les coupures d’électricité ne soient leur lot quotidien avec tous les désagréments que cela induit ?
Nous rassurons nos clients que toutes les dispositions sont prises comme l’année dernière pour garantir une bonne continuité de service pendant la période de forte consommation qui s’étend de juillet à octobre. Notre demande de pointe se situe actuellement à près de 500 MW et nous arrivons à la satisfaire. En sus, nous venons de mettre en service 28 autres MW le lundi 8 juin 2015 et deux autres tranches respectivement de 28 et 20 MW seront mis en service avant la fin du mois de juillet. Au total nous disposerons d’une puissance additionnelle de 76 MW (15% de la pointe actuelle) pour faire face à la croissance de la demande.
actunet.sn

2 Commentaires

  1. Macky n’a rien fait il a hérité une situation favorable qu’il est entrain foutre en l’air à cause de son incompétence. Six mois avant l’arrivé de Macky sall au pouvoir il n’y avait plus de délestages dans le pays avec la mise en œuvre du plan Takkal qui consistait d’abord ;

    1. à sécuriser l’approvisionnement en combustible très cher à l’époque avec l’instauration de la taxe sur les appels entrants et la taxe sur les produits pétroliers importés.

    2. L’Arrêt des machines qui n’ont pas subi de maintenance depuis presque 20 ans et les maintenir pour recouvrer leurs capacités maximales. réparer les machines tombées en panne depuis très longtps.

    3. Recourir à la location de centrale pour combler le déficit de production dû à l’arrêt et à la réparation des machines

    4. Investissement à court terme avec la centrale à charbon de sendou d’une capacité de 250 MW en deux phases de 125 MW et dont la mise en service à été prévue en 2014.

    5. l’encouragement à l’utilisation des énergies renouvelables surtout le photovoltaïque dans le domestique avec la loi d’orientation sur les énergies renouvelables votée à l’assemblée nationale en 2010.

    6. l’instauration de la boucle 90M Volt avec la construction des postes de l’université de la patte d’oie et de l’aéroport. etc…

    c’est tout ce travail de Karim wade que Macky sall à hérité qui fait que les délestages ont fortement diminués. Si ce gouvernement était compétent, et en continuant ce travail et en l’améliorant normalement on ne devrait plus connaitre de délestages peut être juste en cas de panne ou de maintenance. Mais l’incapacité de ce gouvernement nous a encore malheureusement replongé dans les délestages. Qui peut me dire que depuis macky sall est là combien de mégawatts a t il ajouté dans le système de production de la senelec? La capacité de production de la senelec ne dépassait pas 200MW en 2000 et en 2012 cette capacité à été portée à plus de 600MW suffisante pour répondre à la demande sans cesse croissante. Ce qui restait c’était de résoudre les problèmes de distribution et de transport ce à quoi le gouvernement actuel devrait s’atteler au lieu de rester là à mentir les gens du matin au soir. D’autant plus qu’avec la baisse drastique du baril du pétrole moins de 50 dollars, l’approvisionnement en combustible est devenu moins cher.

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