Cheikh Sarr est depuis hier, maire élu de Guédiawaye. Bennoo remplace Bennoo après le décès de Chérif Macky Sall. Rien d’extraordinaire, aurait-on pu dire, car le camp de l’opposition au pouvoir central est majoritaire dans la collectivité locale. Une telle donne n’a pourtant pas suffi à faire gagner sans une rude bataille et de longues négociations.
Ils étaient huit (8) candidats à briguer le poste de Premier magistrat de la ville, dont 7 du regroupement de l’opposition face à la seule candidate libérale, portée par la coalition Sopi. C’est cette division qui a failli faire tomber la Mairie dans le giron du Parti démocratique Sénégalais.
Signe des temps, l’égoïsme partisan est resté aussi vivace mercredi 8 février 2011, qu’au lendemain de la razzia de Bennoo sur les collectivités locales, aux élections de 2009. Le Parti socialiste avait tout bonnement fait main basse sur presque tout, ne laissant que des miettes à ses compagnons de conquête. Le bouchon a même été poussé très loin dans des localités comme Nioro et Kaffrine où marchandage il y’eut avec l’adversaire PDS contre des alliés.
Mairie de Guédiawaye 2011 peut-il annoncer Sénégal 2012 ? Le jeu de cache-cache qui a cours dans les rangs des adversaires du pouvoir n’augure pas des lendemains de fête au soir du 26 février prochain. Ce qui s’est passé dans la grande banlieue de Dakar est révélateur de l’insuffisance de confiance entre composantes de Bennoo. Il ne manque d’ailleurs pas d’observateurs de la scène politique sénégalaise pour douter de la capacité de l’opposition à aller ensemble pour battre Abdoulaye Wade.
Les adversaires du pouvoir auraient tort en effet de donner crédit aux informations qui ont fait l’actu en début de semaine, portant sur des sondages et autres prédications. A supposer que le fruit soit mûr que décrit par la « Bulle intelligente », il serait naïf de s’endormir au pied de l’arbre, en attendant le passage d’un simple souffle de vent pour ramasser ce qui va tomber du ciel. Et il y a comme de la synonymie entre s’endormir et aller en ordre dispersé, dans ce qui s’annonce comme une rude et décisive bataille pour beaucoup de politiques.
2012 ne sera pas un moment banal dans le calendrier républicain. Elle marquera le début de la fin, voire le terminus, pour des leaders historiques déjà fortement bousculés dans l’opinion, par la vague de jeunes ambitieux et formés à leur ombre ou sortis de leur flanc.
On imagine donc que ceux qui ne veulent pas s’effacer pour consolider le Bennoo dans une municipalité auront de la peine à renoncer à ce qu’ils croient être leur heure de battre Wade, avec leur propre parti d’abord.
Tout porte à croire que l’unité jusqu’ici affichée pourrait aller se fragilisant, à mesure qu’approchera le moment de finaliser les candidatures. Il est plus facile de s’entendre pour des élections (de listes) que pour une élection (d’un seul candidat).
En direction de 2012, la fissure constatée hier à Guédiawaye pourrait laisser de mauvais souvenirs si, en outre, le cavalier seul de Macky Sall et Landing Savané fait des émules. Il y’a une raison d’être optimiste pour les opposants : manifestement, personne malgré tout, ne veut sortir de Bennoo.
sudonline.sn
