Par Yatma Dièye

Apologie de la peine de mort

La proposition de loi du député Seydina FALL en vue de rétablir la peine de mort au Sénégal a suscité de vives réactions de la part du Comité sénégalais des droits de l’homme (Voir Le Quotidien des 23 et 24 novembre 2013) où on peut lire « Le Comité sénégalais des droits de l’homme dit niet« ; on pourrait croire qu’on leur a demandé un avis décisif, alors que la réponse est du ressort exclusif de l’Assemblée nationale. Ils tiennent à prendre les devants, croyant ainsi influencer les députés, mais ils trompent. Si on analyse leurs arguments en remplaçant « peine de mort « par « assassinat », on aura « L’assassinat est une négation du droit fondamental à la vie, un meurtre avec préméditation et sang-froid, un châtiment cruel, inhumain et dégradant…Quoi de plus vrai? Et pourtant ce sont leurs propres termes! Les deux notions ne sont-elles pas en un sens sur un pied d’égalité ?  La différence entre les deux, c’est que  l’Etat agit sur ordre de la loi pour faire expier un crime horrible et en même temps dissuader de potentiels criminels .Et nos « droit-de -l’hommistes » de poursuivre: « Par culture et par sensibilité, les Sénégalais, dans leur majorité, réprouvent la peine de mort qui n’a aucune incidence sur la criminalité. Qui leur a dit ça? Y a-t-il eu un sondage ou un référendum sur la question ? En tout cas, les réactions ont commencé: le Pr Iba Der THIAM a brillamment remis à leur place ces gens qui ne se soucient guère des droits  de la victime (Voir Enquête du 25 novembre 2013). Une autre réaction, celle du « Mouvement citoyen panafricaniste « Jotna » dirigé par l’artiste Ouza DIALLO « qui soutient sans réserve la proposition défendue par l’Honorable député Seydina FALL « (La Tribune du 29 novembre 2013).Dans un autre numéro d’Enquête (Vendredi 29 novembre 2013) Ouza va plus loin, en disant ce que tout le monde savait déjà :les motivations des associations des droits de l’homme; et il en est de même pour l’homosexualité.  Ensuite en « invitant le gouvernement à afficher sa nette désapprobation et son total désaccord par rapport à cette initiative « ils feignent d’ignorer qu’il y a une séparation des pouvoirs dans ce pays. Dire que « la peine de mort n’a aucune incidence sur la criminalité » n’est pas tout à fait exact ; son effet dissuasif est réel, sauf pour ceux qui présentent des penchants bestiaux .Certains pays ont coupé la poire en deux en abolissant partiellement la peine de mort, pour  la réserver à des crimes crapuleux et gratuits. C’est encore mieux que l’abolition totale .Quelqu’un qui est utile à son pays, à sa famille et aux siens devra-t-il perdre la vie par la faute d’un marginal qui a choisi d’être inutile à son pays, à sa famille et aux siens ? Et les mots d’Alphonse Karr, qu’on ne se lassera jamais de rappeler, sont toujours d’actualité: « Si l’on veut abolir la peine de mort, en ce cas que Messieurs les assassins commencent »(Alphonse Karr, Les Guêpes).On se plaît à rappeler à tout propos que Dieu est clément et miséricordieux, or dans certains cas Dieu punit de mort certains crimes pour  protéger le reste de la société. Terminons avec cette anecdote, tirée du net et citée par La Croix : en janvier 2006 une dizaine de détenus de la centrale de Clairvaux (Aube), tous lourdement condamnés, avaient réclamé le rétablissement de la peine capitale. Leur argument: « nous, les emmurés vivants, appelons au rétablissement effectif de la peine de mort pour nous, afin d’en finir une bonne fois pour toutes, plutôt que de crever à petit feu. »

Yatma DIEYE, professeur d’anglais, Rufisque

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