XALIMANEWS: Avant le vote, les députés se sont livrés à un diagnostic du texte modifiant le parrainage et du dialogue national qui l’a recommandé. Cheikh Aliou Béye a jugé que les modifications fréquentes de la Constitution sont à éviter. L’urgence du passage du document à l’Assemblée nationale ne se justifie surtout que des questions beaucoup plus importantes comme l’immigration clandestine occupent l’actualité, selon lui. Dans la foulée, il a réduit la réforme de la loi sur le parrainage à « de simples manœuvres ». Le député Sokhna Ba, quant à elle, a émis des réserves sur la baisse annoncée. Les taux fixés ne militent pas pour une équité territoriale pour elle. Le parlementaire Guy Marius Sagna a demandé en vain l’ajournement du débat en défendant que l’urgence ne se justifie pas. Mieux, le retrait de l’article 87 entrainait, selon lui, la nullité de l’exposé des motifs. Sa requête a été invalidée par 93 députés contre 33 avis favorables. Mame Diarra Fam du Pds n’a pas apposé son véto à la réforme. En se félicitant des modifications, elle trouvera que le parrainage entrave cependant les libertés démocratiques. Pour le docteur Malick Diop par contre, l’adoption d’une loi réformant le parrainage est un symbole de la vitalité de la démocratie sénégalaise. Le député du parti les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), Abass Fall, trouve pour sa part que le parrainage est anti démocratique et viole les libertés des Sénégalais à vouloir diriger le pays. « La réduction du délai qui passe de 180 à 150 jours est problématique » estime-t-il.
Les proches de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, sont revenus eux sur les motivations de leur parti à prendre part au dialogue. Pour Babacar Abba Mbaye, l’élection d’un président de la République n’a rien à voir avec des discussions politiques. Il demande ainsi au respect de la dignité des Sénégalais. « Les acteurs politiques doivent assumer les exigences de l’heure ». Participer au dialogue national ne fait pas d’eux des dealers ou des traitres. Babacar Abba Mbaye juge que Taxawu Sénégal n’a aucune leçon à recevoir d’une quelconque formation politique. « L’histoire de Taxawu Sénégal » a commencé bien avant 2020, clamera-t-il avec des victoires aux élections locales de 2019. Ndeye Satala Diop a dit partager la même position que son collègue de parti. Le choix de participer au dialogue national est assumé. Le député Thierno Alassane Sall a déploré lui les modifications fréquentes de la Constitution. Le parrainage ne devrait pas existé dans une démocratie surtout que des parrains sont achetés, a-t-il relevé.
Les députés de la majorité ont salué la réforme constitutionnelle fruit du dialogue national. Parlant du dialogue national, le député du Pastef, Mamadou Lamine Daffé a jugé que la montagne a accouché d’une souris. Son parti assume, selon lui aussi, son choix de ne pas répondre à l’appel du président de la République pour un dialogue national. Pour Mamadou Lamine Daffé, on ne peut mettre des militants de leur parti en prison, restreindre les mouvements de leur leader et les inviter au dialogue. Mamadou Ayip Daffé décèle pour sa part des insuffisances sur les pouvoirs du Conseil Constitutionnel qui est autorisé au reporter une élection en cas de décès d’un candidat et qu’il n’y ait pas de délai. Et de relever qu’un électeur devrait aussi être capable de parrainer plusieurs candidats.
Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire Liberté et démocratie a été d’avis que des pas de géant ont été franchis avec le dialogue national. Oumar Youm, président du groupe Benno Bokk Yaakaar (Bby) parlera de courage politique et des idées assumées en qualifiant la participation de la classe politique. « Le dialogue est une vertu de la démocratie sénégalaise. Il faut continuer à modifier ce qui peut l’être pour des élections acceptées et apaisées », a ajouté le président du groupe parlementaire Bby.
Sud Quotiden