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Pauvreté, Émigration et Insécurité en Afrique (Par Pape Demba Thiam)

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Un gouvernement ne peut pas directement créer des emplois massifs, à moins de recruter dans des structures d’intervention controlées par l’état, ce qui les rend budgétivores et inefficaces.

En Afrique, des actes irrationnels avaient déja transformé des sociétés d’intervention pour le développement de l’agriculture et de l’élevage, en de véritables structures de fabrique de pauvreté et d’exode rural, par la destruction de chaînes de valeurs agro-industrielles constituées.

Des états ont commis ce péché politique, économique et social, pour résoudre les problèmes d’emplois et de budgets de fonctionnement, en y recrutant et en siphonnant de l’argent, dans des filières agricoles.

Ceci a bouté agriculteurs, éleveurs et industries de transformation, hors des circuits économiques.

Ces états endettés ont prêté le flanc aux programmes de stabilisation et d’ajustement structurel, qui ont en profité pour détruire des maillons essentiels de toute politique d’industrialisation.

On vit une crise d’opportunités, malgré l’abondance de ressources qui ne sont pas transformées, pour créer de la valeur ajoutée, dont des emplois soutenables.

Une économie viable développe des compétences, pour suivre des opportunités. Si elles ne sont pas très lisibles, l’investissement privé n’est pas motivé.

Des politiciens naïfs disent qu’ils vont industrialiser en transformant les fruits qui pourrissent. Ils croient avoir découvert la lune que tout le monde voit. Mais ils devraient se demander pourquoi ça n’a pas encore été fait!

Des gouvernements déclarent qu’ils vont créer des emplois, mais ne disent pas comment. C’est parce que, produits d’une administration, ils ne comprennent pas que des emplois ne se décrètent pas, mais sont générés par les besoins de la production compétitive de biens et services par le secteur privé.

Or, le secteur privé national avec des PME formelles ou informelles, n’a ni vocation, ni moyens de se substituer à l’état, pour corriger des disparités nationales et, se créer lui même des opportunités d’investissements productifs, pour avoir besoin d’offrir des emplois.

Par contre, les entreprises multinationales sont capables d’internaliser des disparités structurelles, pour résoudre des problèmes d’indivisibilité technique de production, en faisant des investissements massifs en infrastructures, pour construire leurs propres chaînes de valeurs, y compris avec de la logistique. C’est pourquoi elles fonctionnent comme des états dans l’état!

C’est aussi politiquement autiste, que de prétendre adapter l’éducation et la formation.

Les adapter à quoi?

Á une économie structurellement incapable de produire des opportunités d’investissements?

Conclusion

L’Afrique vit une très grave crise d’opportunités, que ses gouvernements doivent urgemment résoudre, par des stratégies économiques et financières, avec leurs programmes, projets et interventions, pour éviter que ses populations ne vivent d’expédients.

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