Le blocage de près de 200 pèlerins au hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor suscite déjà la polémique. Si la commission au pèlerinage avance un problème de visas pour se tirer d’affaire, d’autres soulignent ‘’des magouilles’’ dans le système. Selon une source bien au fait de cette question, des pèlerins ont été sacrifiés au bénéfice d’autres, moyennant ‘’une certaine somme d’argent’’.
La situation est confuse au hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor où plus de 200 pèlerins sont en attente. La raison de leur blocage, un problème de visas, selon les autorités du commissariat au pèlerinage. Cependant, le mal est tout autre, selon une source qui s’est confiée à EnQuête. D’après notre interlocuteur qui a fait plus de dix ans dans le secteur, une ‘’magouille’’ entoure le système. Ce dernier explique ce blocage par un surplus de pèlerins.
Cette année, dit-il, le quota du Sénégal était fixé à 10 500 pèlerins répartis comme suit : 8 000 pèlerins pour les voyagistes privés et 2 500 pour la commission au pèlerinage. Chaque privé avait un quota qu’il ne pouvait pas dépasser. Mais, renseigne toujours notre source, des privés ont dépassé leur quota. Comme ces derniers n’avaient plus la possibilité d’émettre d’autres visas pour ce surplus, ils se sont rabattus sur la commission, ‘’moyennant une certaine somme’’. Certains ont même payé le package global, 2 650 000 F Cfa pour le visa, poursuit-il.
Par ailleurs, beaucoup de pèlerins se disent sacrifiés par le commissariat au pèlerinage. Une thèse que confirme notre interlocuteur. Selon lui, ceux qui sont toujours au hangar des pèlerins ‘’sont, pour la plupart, ceux qui ont respecté les formalités depuis le début’’. Mais à l’arrivée, d’autres qui ont attendu les derniers jours, ont passé outre la mesure pour obtenir leurs visas. ‘’Tout ce qu’ils disent dans la presse, c’est faux, c’est archifaux. Il y a des places qu’ils ont vendues à d’autres personnes, en laissant de côté ceux qui sont passés par la voie normale. Ce qu’ils ont dit et la réalité, ça fait deux’’, condamne-t-il.
Notre interlocuteur invite les autorités à mener une enquête sur ce qui s’est passé dans cette édition du pèlerinage 2015. A son avis, ‘’si on faisait une confrontation entre les pèlerins qui sont passés par la voie normale et ceux qui ont bénéficié de visas et sont déjà partis, il y aurait des contradictions’’. La seule solution, pour permettre à ces centaines de pèlerins de rallier les lieux saints de l’islam, croit-il, est que l’Etat saoudien accorde un surplus au Sénégal. Mais si tel n’est pas le cas, laisse-t-il entendre, ces candidats à La Mecque risquent de retourner chez eux.
EnQuête
