XALIMANEWS-Les députés étaient en séance plénière, ce jeudi pour examiner le Débat d’orientation budgétaire. Cette séance est suivie par la clôture de la Session Ordinaire Unique de l’Année 2021-2022. Le gouvernement a été représenté par le ministre des Finances et du Budget. Abdoulaye Daouda Diallo, après avoir été interpellé par les élus sur plusieurs questions, a échangé avec ces derniers sur les perspectives économiques et budgétaires de 2023 à 2025 en soulignant «la forte progression du budget depuis l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême». En 2012, argue-t-il, «le budget était arrêté à 2452 milliards de francs Cfa.
La loi de finances rectificative pour l’année 2022 a été arrêtée à 5556,7 milliards de francs Cfa et représente plus du double du budget de 2012. Et voilà qu’en 2023, les prévisions budgétaires ressortiraient à plus de 6000 milliards de francs Cfa, chiffre très révélateur sur les ambitions du gouvernement».
Cette tendance haussière du budget, d’après le ministre, «est gagée sur les performances liées aux réformes engagées depuis 2012 dans le cadre de la gestion des finances publiques et du renforcement des bases structurelles de l’économie, à travers notamment la mise en œuvre du Pse, qui a permis la réalisation d’importantes infrastructures sociales, mais aussi des programmes structurants de construction d’infrastructures économiques stratégiques, en particulier dans les secteurs des transports et des services énergétiques, qui doivent servir de base pour soutenir la croissance».
Et cela, assure Add, «s’est traduit par des progrès appréciables, notamment le relèvement du revenu per capita, c’est-à-dire le revenu national brut divisé par le nombre d’habitants, qui est passé de 1238 dollars Us en 2015 à 1467 dollars Us en 2020 (par convention, cet indicateur est calculé en dollars Us pour faciliter les comparaisons internationales).
Le taux de pauvreté a baissé de cinq points, passant de 42.8% en 2011 à 37.8% en 2018/2019. Sur le terrain de la lutte contre l’extrême pauvreté, les résultats obtenus sont encore plus encourageants puisque le taux est passé de 12.2% en 2011 à 6.8% en 2018/2019».
Il reconnaît tout de même que la pauvreté n’a pas disparu du Sénégal. «Nous avons des millions de compatriotes qui continuent d’en souffrir.
Le gouvernement est conscient que c’est un combat de longue haleine, qui exige des efforts, des ressources mais aussi de la patience. Mais nous œuvrons de manière très concrète pour améliorer la situation de nos concitoyens les plus vulnérables sur le plan économique», soutient M. Diallo. Avant d’évoquer «les 315 626 ménages bénéficiaires des bourses de sécurité familiale, chaque année, de même que 64 728 titulaires de la carte égalité chances». Le Programme national des Bourses de Sécurité familiale lancé en 2013, rappelle-t-il, «a, jusqu’en 2021, exécuté 164,025 milliards de francs Cfa. C’est en raison du succès dudit programme que la Banque mondiale a accordé dans un premier temps, un appui financier de 27 milliards de francs Cfa pour la mise en œuvre du Programme d’appui aux filets sociaux et dans un deuxième temps un financement additionnel de 43,4 milliards de transferts monétaires aux ménages pauvres».
Entre 7,8 et 10,5% de croissance
Sur la période 2023-2025, le ministre des Finances et du budget prédit «un taux de croissance moyen de 7.8%, avec un pic de 10.5% en 2023, à la faveur du démarrage de l’exploitation de nos gisements d’hydrocarbures».
Pour ce qui concerne l’inflation, note ADD, «elle se situera en moyenne à 3.8%. C’est un peu plus que le plafond fixé dans le cadre de l’Uemoa, lequel s’élève à 3%, mais on peut aisément faire le constat que notre pays est bien proche de la norme. Et le gouvernement continuera d’être vigilant sur le sujet de l’inflation et de prendre toutes les mesures d’accompagnement permettant de protéger le pouvoir d’achat des ménages, mais aussi les marges des entreprises».
244,06 milliards pour les collectivités
Abordant la situation des organismes publics composés des collectivités territoriales, des institutions de protection sociale et des entreprises publiques, Abdoulaye Daouda Diallo a assuré que «les transferts de l’Etat aux collectivités territoriales resteront sur une tendance haussière». Et le ministre des Finances et du budget de préciser : «Arrêtés à 39 milliards 332 millions 910 mille francs Cfa en 2012, ils (transferts) atteignent 93 milliards 997 millions 671 mille 582 francs Cfa en 2022, soit un doublement en dix ans. Notons également le démarrage effectif du Pacasen urbain et rural en sus des instruments financiers habituels que sont le fonds de dotation de la décentralisation, le fonds d’équipement des collectivités territoriales, les ristournes et le budget consolidé d’investissement décentralisé.
Les ressources à transférer par l’Etat aux collectivités territoriales devraient atteindre un montant de 244,06 milliards de francs Cfa sur la période 2023-2025, ce qui témoigne de la volonté des pouvoirs publics d’accompagner la décentralisation pour la création de territoires viables, compétitifs et porteurs de développement économique et social durable».
Avec LeQuotidien