Pour la première fois depuis le début des manifestations en Egypte, des heurts violents ont opposé aujourd’hui pro et anti-Moubarak. Alors que la nuit tombait sur le Caire ce mercredi 2 février 2011, on comptait près de 500 blessés parmi les manifestants de la place Tahrir, (sources médicales). L’opposition a dénoncé la présence de policiers en civil parmi les pro-Moubarak, une information démentie par le ministère de l’Intérieur. Dans le centre du Caire, les affrontements se poursuivaient en début de soirée.
L’Egypte dans la tourmente
Des heurts particulièrement violents entre partisans du régime et manifestants réclamant le départ du président Hosni Moubarak ont éclaté plus tôt dans la matinée de ce mercredi 2 février au Caire. Une véritable bataille rangée à coups de pierres, de batons et de cocktails Molotov.
Si des soldats étaient déployés sur la place Tahrir, aucun policier en uniforme n’était visible. Des gaz lacrymogènes d’origine non identifiée ont été tirés contre les manifestants anti-Moubarak. Bien que l’armée ne soit pas directement intervenue dans les affrontements de la place Tahrir, des coups de semonce ont été entendus. Les chars sont restés positionnés aux différents points d’accès de la place.
Eléments pro-Moubarak à dos de dromadaire
Les partisans du chef de l’Etat ont notamment jeté des blocs de pierre sur les manifestants depuis les toits des immeubles surplombant la place Tahrir. Les violences se sont aussi déplacées aux abords du musée égyptien du Caire, abritant d’inestimables trésors de l’Antiquité pharaonique. Les soldats ont formé une chaîne pour protéger le bâtiment qui a été visé par plusieurs cocktails Molotov dont certains ont atterri dans la cour du musée.
Internet égyptien: rétablissement progressif des connexions
A la mi-journée, des éléments pro-Moubarak ont chargé les manifestants à dos de cheval et de dromadaire, avant d’être encerclés par la foule qui les a désarçonné. Au moins six personnes ont été jetées à bas de leur monture, frappées à coups de bâtons et traînées au sol, le visage en sang. Enfin, le quotidien belge Le Soir a annoncé mercredi l’arrestation et le tabassage de son correspondant Serge Dumont.
Nouvelle manifestation massive vendredi
L’armée égyptienne avait appelé en fin de matinée les manifestants à rentrer chez eux. « Vos revendications ont été entendues », a déclaré un porte-parole à la télévision publique, appelant les manifestants à rentrer chez eux pour que « la sécurité et la stabilité » soient rétablies.
Le mouvement de contestation a appelé à une nouvelle manifestation massive
vendredi, baptisée « vendredi du départ », dans laquelle elle entend réunir comme
mardi plus d’un million de personnes. L’accès à internet en Egypte a été partiellement rétabli en milieu de journée, après plus de cinq jours de coupure.
RFI.fr