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[Photos] Route du cimetière musulman de Yoff déguerpissement: retour sur les œuvres d’un «monstre»

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Le maire de Dakar peut ajouter de nouveaux ennemis sur sa liste. Après les marchands ambulants, c’est au tour des mécaniciens d’être déguerpis de la route qui mène vers le cimetière musulman de Yoff. Là-bas, Khalifa Sall est peint comme étant «le monstre qui veut empêcher les gens de travailler».

Tristesse, amertume, indignation, chagrin et désespoir. Ces sentiments sont les mieux partagés chez les mécaniciens, charretiers, restaurateurs, etc. qui travaillaient sur la route du Cimetière musulman de Yoff et qui ont été sommés de quitter les lieux depuis hier.

Il est 16h ce mercredi. Les mécaniciens et autres travailleurs sur la route du Cimetière déplacent leur carcasse sous le chaud soleil et la surveillance des gendarmes. L’en­droit commence à désemplir pendant que les gendarmes, dispersés ça et là obligent les conducteurs à dévier, histoire de ne pas emprunter la route qui mène vers le Cimetière.

L’on aperçoit sur cette même route, des gravats et sur le sol rempli de sable, des traces de pneus de bulldozer. Suffisant pour imaginer la scène de destruction des restaurants, gargotes et autres petites structures. Et les commentaires vont bon train chez les riverains et voisins. Mais du côté des mécaniciens, l’on n’arrête pas de râler, de fulminer, de déverser sa bile sur les autorités étatiques, mais aussi et surtout sur le principal «accusé», en l’occurrence le maire de Dakar, Khalifa Sall.

A les regarder, point besoin de douter de la colère qui les habite. Arès, le dieu grec du massacre et de la bataille a pris place entre les deux parties et pour cause ! Bamba est un jeune mécanicien âgé à peine de la vingtaine et c’est avec fougue qu’il souligne : «Je suis très en colère contre Wade et Khalifa Sall ! Ils veulent hypothéquer notre avenir. Mais qu’ils sachent que, puisque nous sommes désormais des chômeurs, nous allons tous nous transformer en agresseurs et on verra bien ce qui va se passer. Et qu’ils ne comptent pas sur nous pour voter pour eux, ni le Ps ni le Pds n’auront nos voix en 2012, parce que tout ce qui nous arrive est de leur faute !»

Mais celui qui semble le plus malheureux dans cette histoire, c’est bien Modou Mbacké Kane. Charre­tier et transporteur de briques de son état, ce trentenaire a fait savoir qu’il vient de «perdre des briques faites avec une tonne de ciment, d’une valeur de 500 000 F à cause de Khalifa Sall». «Regardez par vous-même !», se désole-t-il, la voix étrein­te par l’amertume. «Tout est mélangé au sable, les gendarmes ont tout détruit et je n’y pouvais rien, ils sont plus forts que moi. Si je pouvais me suicider aujourd’hui, je le ferais. Je suis un soutient de famille et aujourd’hui je n’ai rien. Khalifa Sall m’a détruit et a détruit ma famille.»

De son côté, cet autre charretier du nom de Saliou Ndour semble indigné quant au «manque de respect notoire dont les autorités font montre dans cette situation». Il dit : «Ne savent-ils pas que nous sommes des Sénégalais ? Je suis chef d’entreprise et Modou Mbacké Kane est mon fournisseur de briques. C’est bien de vouloir embellir le pays, mais il faut respecter les gens. Kha­lifa Sall et Wade sont pareils. Nous conseillons à Khalifa Sall de quitter Bennoo Siggil Senegaal, car il est aussi d… que Wade.» Et M. Ndour de se demander «qu’est-ce qui les empêche de venir parler respectueusement aux gens. Mais ils sont tous pareils. Heureusement que nous ne sommes pas loin de 2012, parce que nous ne voterons jamais pour Wade ni pour le parti de Khalifa Sall. D’ail­leurs, c’est impensable ! Et pour­tant, nous avions voté pour Bennoo lors des dernières élections locales, mais nous constatons que les hommes politiques sont tous les mêmes». Dans la foulée, Mbaye Sarr qui est un vendeur de briques donne son analyse : «Ce qui va se passer, c’est que ces nouveaux riches vont acheter cet espace, car dans ce pays, seuls les riches sont puissants. C’est la loi du plus fort qui règne sous le régime de Wade. Khalifa Sall et Wa­de ont déçu tous les Sénégalais !»

Les mécaniciens semblent vraiment désemparés par cette situation. Avant d’atteindre la porte du Ci­metière, l’on aperçoit une bande de mécaniciens, à peu près une dizaine, assis sur une natte. Ces artisans de l’automobile sont, à vue d’œil, perdus et ne savent plus à quel saint se vouer. Ablaye Ndiaye, le chef du ga­rage qui a été démoli confie : «Cela fait quatre ans que je travaille ici. Nous sommes malheureux au­jourd’hui et malheureusement, nous ne pouvons pas nous battre contre le pouvoir. Nous formions même des enfants qui étaient sur le point de prendre la mauvaise voie, car ils étaient sur le point de devenir des agresseurs. Aujour­d’hui, nous sommes déçus. Khalifa Sall nous a vraiment déçus.» En effet, a-t-il fait savoir «les gendarmes sont là depuis ce matin (Ndlr : hier), et c’est à 8h que j’ai déplacé toutes les voitures que j’ai rendu à leurs propriétaires. Maintenant, nous n’avons nulle part où aller, nous sommes des chômeurs. Nous n’avons même pas mangé, car nous n’avons rien gagné aujourd’hui».

«Légalement, Khalifa Sall n’a pas tort»
Pour Ablaye Ndiaye, «si Khalifa Sall veut embellir ce lieu, qu’ils nous trouvent quelque part où aller. Avant, il n’y avait que des voleurs et des agresseurs ici, mais depuis que nous sommes installés ici, on n’en voit plus. On ne dérangeait personne ici. Mais au lieu de nous protéger, ils détériorent notre matériel. Si Khalifa Sall et Wade espèrent que nous voterons pour leur parti en 2012, ils se trompent lourdement». Saliou Ndiaye, apprenti mécanicien, lui est déjà prêt pour sa «bataille» contre les autorités. «Nous allons les combattre, ces politiciens. Nous avons nos cartes d’électeur et qu’ils ne comptent pas sur nous pour voter pour eux. C’est fini !».

«Vous avez bien entendu ce que tout le monde pense du maire de Dakar, c’est un monstre tout comme Wade !», fulmine ce quinquagénaire Lamine Sall, un autre mécanicien.

Pourtant, M. Wade qui habite dans les parages n’est pas du même avis. Il estime que «Khalifa Sall est légalement dans ses droits, car les mécaniciens ont reçu une sommation depuis maintenant 20 jours ou plus. Donc ils savaient bien que cette situation arriverait». Seulement, pour M. Wade, «nous sommes au Sénégal et Khalifa Sall aurait dû être beaucoup plus compréhensif en leur donnant encore un délai de 15 jours par exemple, le temps qu’ils trouvent un endroit où aller. Mais là, ils sont pris au dépourvu, ils ne sont pas prêts, car ils ne s’y attendaient pas et c’est cela qui pose problème».
lequotidien.sn

3 Commentaires

  1. fèlicitation a mr khalifa sall du bon trravaille qu’il vient de complir sur la route des cimètiers de yoff ,les senegalais aiment le dèsordre et il fait un homme comme khalifa sall ou un feu sèkhou tourè de la guinèe pour règler notre sènègal .

  2. nous ne pouvons que fèliciter les autoritès municipales pour l’action denettoyage menè sur la route du cimetière.trop de laisser aller à dakar conduit à une situation de confusion.les gens occupent le sol municipal installant des commerces sans autorisation et sans payer des taxes.leur chanson est connue »Nous ne faisons rien de mauvais sinon travailler pour subvenir aux besoins de nos familles.

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