La grogne des animateurs culturels, des agents contractuels de son ministère, la nomination de Mounirou Sy à la tête du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) appelé à disparaître ont été les grosses fausses notes au bout des trois mois de Youssou Ndour à la tête du ministère de la Culture et du Tourisme.
Les trois mois de Youssou Ndour à la tête du ministère de la Culture et du Tourisme ont été marqués par la grogne des animateurs et agents contractuels. Les premiers réclament leur embauche dans la fonction publique, notamment une insertion au ministère et les autres veulent leurs arriérés de salaires. Ces derniers n’ont pas attendu la fin des 100 jours d’état de grâce dont devrait bénéficier leur ministre de tutelle, pour se faire entendre. En sit-in, ils avaient exigé le paiement de trois mois d’arriérés de salaires et leur intégration dans la fonction publique. Ces remous ont été notés le vendredi 1 juin soit environ un mois et demi, après la prise de fonction de Youssou Ndour. Des critiques ? Le ministre-artiste en a aussi essuyé, après la nomination de Mouhamadou Mounirou Sy à la tête du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) en remplacement de Abibatou Diaby Siby. Les artistes, en particulier ceux du secteur de la musique n’ont pas caché leur scepticisme par rapport à cet acte. Certains ont estimé que le changement apporté à la tête de cette structure n’était pas opportun. D’autant plus qu’on allait vers la création d’une société de gestion collective qui devrait remplacer le Bsda. Beaucoup d’acteurs culturels craignent d’ailleurs que cette nouvelle nomination retarde la création de cette société de droit privé.
Interpellé, Guissé Pène de l’Ams ainsi que le rappeur Matador, n’ont pas manqué de relever leur étonnement à ce sujet. «La question que je me pose, c’est : pourquoi une nouvelle nomination dans une structure, appelée à disparaître ? (…) nous allons continuer à attendre. A moins que le nouveau directeur soit là pour conduire les réformes. Personnellement je suis inquiet par rapport à l’application de la nouvelle loi sur la protection des droits d’auteur qui a été votée depuis 2008», a déclaré Guissé Pène. Embouchant la même trompette, le rappeur Matador affirme qu’il ne s’attendait pas du tout à ce changement. Il trouve d’ailleurs «ambiguë» la démarche de la tutelle. «Ce n’était pas nécessaire de nommer un nouveau directeur du Bsda, c’est une nouvelle société qu’on devrait mettre sur pied. Ça montre qu’ils ne sont pas encore prêts à aller vers cette nouvelle structure. Pour le moment je trouve qu’il y a des choses ambiguës dans sa démarche(…)», a-t-il déclaré. Il faut préciser toutefois, que de nombreux acteurs interpellés ont préféré accorder plus de temps à Youssou Ndour, avant de se prononcer sur sa gestion du ministère. Il a encore 100 autres jours pour poser les jalons de ce que sera la politique culturelle sous l’ère Macky Sall. Qui vivra verra.
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