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« Plus de Wade… »

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Ils sont vraiment pressés, trop pressés, les Sénégalais. C’est ainsi qu’ils avaient vite fait de jeter le bébé avec l’eau du bain malgré les assurances de Diouf qui, après vingt ans de règne, leur promettait que « les fruits sont mûrs » et qu’il ne restait qu’à se baisser pour… « se ramasser ». E ncore plus pressés, ils n’ont même pas eu la patience d’attendre le train à grand écartement qui attendait les rails, mieux les 7 TGV (train à grande vitesse), entre autres centrales nucléaires qui nous auraient décidément placés en orbite sur la rampe de l’émergence.
Mais alors qu’on pensait avoir sans doute «raté le clash», l’espoir est revenu à grands galops, après avoir sillonné «minutieusement» et pendant trois ans le pays, à notre rencontre, pour «mieux écouter», «observer» et surtout  «apprendre ». Il a même mesuré l’ampleur des souffrances  des femmes prises dans les tâches quotidiennes et rencontré des familles installées dans des quartiers précaires, inquiètes à l’approche de l’hivernage et une jeunesse en désarroi, sans qualification ou des diplômés sans emploi.

Pour se rendre compte que : «Notre cher Sénégal va mal, très mal». Lui, il nous connaît. Suffisamment pour voir que le modèle de développement choisi jusqu’à présent «ne parvient pas à venir à bout des injustices sociales ». Il veut qu’on le change et il a la solution. Mais attention, «Il nous faut le repenser».
Il nous a cependant prévenus que « le chemin sera difficile», pourquoi alors se plaindre au point de l’irriter avec un slogan qui a fini par se matérialiser désormais dans un petit billet dont la valeur (500 FCfa) est révélatrice d’une désillusion et beaucoup d’insatisfactions?

Rappelons-nous, «rien ne doit entamer notre détermination et notre persévérance». Il nous l’a dit, on peut le croire car il agit… sur la base d’un «nouvel ordre de priorités» pour nous mettre sur le chemin du «véritable développement» qu’il nous propose d’emprunter.

On y est, bienvenue sur l’Avenue «Yoonu Yokkute» !

C’est vrai que sur cette avenue, les panneaux de signalisation sont désespérément défectueux et l’éclairage public n’offre pas de visibilité… bon disons pas de bonne visibilité. Sans doute les effets du changement climato-wadien qui a poussé une bourrasque désastreuse sur le pays. D’ailleurs les sempiternelles inondations ne sont-elles pas le fait de ces populations-là qui ont choisi de s’installer sur des zones, comment dire… non aedificandi ?

C’est bien ce besoin de faire le ménage qui l’avait d’ailleurs poussé, à coup de reniements et de rétropédalages, à décider de l’interdiction de la mendicité des talibés qui, à peine la décision prononcée, se sont tous donnés le mot pour s’installer de plus belle.

C’est encore ce besoin de faire le ménage qui l’avait aussi poussé à se retrousser les manches pour décider de la délocalisation « sans complaisance » et la relocalisation de ces zones. Si ce n’est toujours pas fait, il faut bien comprendre qu’il était occupé par ailleurs à faire le ménage sur le bien public notamment l’argent du contribuable que certains ont cru bien de «s’accaparer» et qu’il a tant de mal à recouvrer; équilibrer les finances publiques comme il en a fait la promesse aux gendarmes du monde pendant que l’université et l’école déversent leur trop plein d’incurie; le marché où les prix refusent de se laisser intimider… Bref, si l’Avenue «Yokkute» s’est avérée drôlement encombrée, il fallait bien, hospitalité oblige, faire place à l’hôte de marque le plus puissant du monde. On ne peut pas être partout à la fois. L’hôte de marque parti, pas le temps ni les moyens de créer 500 000, pardon 300 000 emplois pendant que les entreprises sont entrain de manger leur pain noir.

Pourquoi s’en faire, tout cela il le sait bien. N’a-t-il pas, rappelons-nous, sillonné «minutieusement» le pays et «mieux écouté», «observé» et surtout  « appris» ? Mieux, aujourd’hui, c’est le monde-même qu’il sillonne à tour de bras, nous apportant prestige et considération. Il est très fort ! Comment voulez-vous alors qu’une simple Avenue « Yokkute» lui tienne tête, même si la capitale en bas a cruellement soif depuis une semaine au moment-même où le pays a rarement reçu autant de mètres cubes du ciel. C’est ça la rupture !

Aussi, pas d’inquiétude. N’a-t-il pas formé une nouvelle équipe pour «accélérer la cadence» ? Il a tellement de marge qu’on peut même s’asseoir sur l’amélioration de nos conditions de vie immédiates et le laisser se préoccuper d’abord de la massification de son parti et la victoire aux élections locales de 2014.

Une chose est certaine et il en a pris l’engagement : Il fera «plus que Wade…», mais seulement «pour Touba».

Malick Ndaw

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