XALIMA NEWS – Le débat soulevé après les «violences» exercées sur Karim Wade, pour le faire comparaitre de force au tribunal le mercredi dernier connait un nouveau rebondissement. Hier, mardi 20 janvier, le procureur spécial près la Crei a indiqué que, dans le code de procédure pénale du Sénégal, il n’est pas question d’user de la force pour faire comparaitre un prévenu. Une position qui vient rejoindre celle des avocats de la défense, même si par ailleurs, la partie civile campe toujours sur sa position.
Avaient-ils ou non le droit d’user de la force pour faire comparaitre Karim Wade, le mercredi dernier ? Cette question qui a fait débat partout au Sénégal depuis la semaine dernière a connu un nouveau rebondissement. Le parquet, en la personne du procureur spécial près la Crei, a fait une révélation fracassante hier, mardi 20 janvier, devant la barre de la Cour. Pour lui, le code de procédure pénale sénégalais, en son article 395 stipule que «si le prévenu refuse de se présenter au procès, il peut y être conduit par la force publique». A l’en croire, il n’est nullement question d’user de la force pour faire venir un prévenu. D’où le respect, selon lui, du parquet de le laisser dans sa décision de ne pas comparaitre.
Une précision qui vient jeter de l’huile sur le feu, dans la mesure où la partie civile et la défense ne parviennent toujours pas à s’accorder sur cet aspect de la loi sénégalaise. Selon Seydou Diagne, un des avocats de Karim Wade, le procureur de la république qui commande un peu l’administration pénitentiaire vient réconforter leur position longtemps soutenue. A l’en croire, les affirmations en question montrent que le parquet vient de se souvenir qu’il n’avait pas le droit d’utiliser la force contre Karim Wade. Cela, «après qu’il fut rudoyé, menotté, blessé au genou dans le box des accusés», a-t-il fustigé. Suffisant pour lui de montrer que le procès n’est pas équitable.
La position n’est pas partagée par la partie civile qui maintient mordicus sa position. Pour Yérim Thiam, un des avocats de l’Etat, «la loi dit qu’un détenu qui doit comparaitre doit être amené par la force». S’inscrivant en faux contre la défense, il a estimé que «le parquet a fait la nuance pour Karim Wade, mais nous nous ne disons rien». Revenant sur le énième refus de Karim Wade de se présenter à la barre, il a indiqué que le prévenu fait du cinéma, dans la mesure où il a refusé de rejoindre la salle d’audience après avoir accepté de faire le déplacement jusqu’à la cave du palais de justice.
CREI – CONFRONTATION HOULEUSE ALIOUNE DIASSE /AMINATA DIOP SALL
La confrontation entre le témoin Aminata Diop Sall, ancienne directrice de l’aviation civile et Alioune Samba Diassé a certainement été celle qui a le plus attiré l’attention de la Cour. En effet, les échanges entre les deux ont été houleux sur bien des points. Tout d’abord, le co-prévenu de Karim Wade qui soutient mordicus avoir remis main à main des documents sur sa société Abs à la dame s’est vu opposer un niet catégorique de cette dernière. En plus, M. Diop a indiqué à la Cour que la société Abs a été créée avant le lancement du marché portant sur les bus de transport à l’aéroport, ce que le prévenu a rejeté de manière formelle, indiquant que sa société a été mise sur pied 02 mois avant le lancement de ce fameux marché. Qui plus est, le témoin a indiqué à la Cour qu’avant que le marché soit lancé, les bus étaient déjà au port de Dakar, même si elle admet par ailleurs ne pas être allé constater de visu l’information. Ce qu’a totalement nié le prévenu.
Sud Quotidien