Dans une tribune publiée en novembre 2011, nous démontrions que le M23 et les « Assises nationales » étaient – en fait – ce que les américains appelaient des « organisations écran ». Et nous disions que « le synthétique n’avait pas seulement envahi le marché des biens, on le retrouvait aussi dans les rayons des grands supermarchés de la duperie politicienne ».
Toute le monde le sait, la démocratie, le moins mauvais des systèmes politiques, lorsque l’on décide délibérément de fausser ses règles on finira toujours par un règlement de comptes. Et il me semble, au vu des réactions sur le rapport de la CNRI, sans vouloir jouer aux oiseaux de mauvais augure, qu’il est l’heure pour les « assisards » et « néo assisard » de « se solder les comptes ».
Le Pr Ismaïla Madior Fall a ouvert le bal par une « sorte » d’analyse normative, nous faisant un cours magistral sur le droit administratif, démontrant en quoi la CNRI a violé le décret l’instituant. Sauf votre respect Professeur, vous avez fait hors sujet. On ne parle pas de légalité mais de pertinence.
Le professeur Fall demande au doyen Amadou Moctar Mbow de respecter à la lettre le décret portant création de la CNRI, oubliant que – sans aucun décret – le même doyen Mbow avait créé les « assises nationales », parlait au nom du peuple, était avec le peuple et avait en face de lui celui que le peuple avait élu. Cherchez l’erreur ! Qu’est ce qu’il y a de nouveau sous le ciel Monsieur le Professeur ? Qui peut le plus doit pouvoir le moins ? Les « fabricants » de bonnes idées n’ont pas besoin des termes de référence du président pour agir.
Après le professeur Fall, certains Apéristes ont pris le relais et avancent des arguments qui font vraiment rire, au sens propre du terme. On n’en rit pas sous cape mais carrément.
Ainsi, des « apéristes » nous apprennent que c’est le président de la république qui décide. Ca on ne le savait – certainement – pas quand il fallait mettre en place les « assises nationales » en total désaccord avec le président de la république d’alors.
D’autres apéristes nous disent que le président de la république n’est pas d’accord sur tel point, comme par exemple l’incompatibilité de la fonction de chef de l’Etat et celle de chef de parti. Ce n’était peut être pas un secret de polichinelle que le Président de la république d’alors n’était pas d’accord sur ce point. Et pourtant…
Mais le plus drôle dans tout cela, c’est le comportement des « assisards » de la première heure qui ont changé de langage, nous ne disons pas de veste, semble-t-il, ils ont découvert que le Sénégal a un Président de la République et sa parole compte.
Ces « assisards » qui ne reconnaissaient aucun droit au président d’alors, même pas celui d’avoir un avis sur leur travail, sont les premiers à vous dire aujourd’hui : « écoutez, c’est Macky qui a été élu et il a son programme, les assises ce ne sont pas la bible ». Ah bon ! Moi qui croyais jusqu’au 25 mars 2012 que les « conclusions » des « assises » était le résumé des « trois livres révélés ».
Voila là où nous en sommes dans ce pays de la Téranga, où on met tout à l’envers. Décidément, il y aura encore beaucoup de bruits et des bousculades comme dans toutes les grandes surfaces qui font des « soldes » …. D’ici là nous veillons…, le supermarché n’a pas encore fermé ses portes.
Qu’Allah Préserve ce Pays.
Sadikh DIOP Administrateur de l’observatoire des médias
*Bou kèneu wantère rewmi !
Pour parler de la réaction du Pr Ismaela Fall, je vous renvoie à l’émission « grand jury » du 29 janvier 2012 sur invitation de Mammoudou Ibra Kane. C’est vrai, le pouvoir rend aveugle