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Politisation à outrance de la question du troisième mandat : Entre zones d’ombre et non dits !

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 La politisation à outrance de la question du troisième mandat suscite moult interrogations. En effet, depuis la réélection de l’actuel chef de l’Etat pour un second et dernier mandat de cinq ans en février 2019, le Sénégal est suspendu à cette question qui semble reléguer toutes les autres au second plan. A qui profite vraiment la politisation à outrance du débat public notamment avec cette question de la troisième candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, lors de la présidentielle de 2024. Alors qu’on croyait le débat autour de la possibilité d’un chef d’état élu de briguer plus de deux mandats à la tête du pouvoir exécutif définitivement tourné au Sénégal avec le référendum constitutionnel du 20 mars 2016 organisé (une consultation du peuple organisée par le régime en place autour des quinze points de réformes dont justement le verrouillage du nombre de deux mandats prévus par l’actuelle Constitution adoptée en 2001), et bien ce n’est pas encore le cas.

Comme une trainée de poudre, la question du troisième mandat continue de polluer et monopoliser non seulement le débat politique mais le débat public en général. Aujourd’hui, tous les faits et gestes du président de la République sont analysés à la lumière de cette question de la troisième candidature.

La Constitution qui a été pourtant très claire sur le fait que désormais « nul ne peut faire plus de deux mandats successifs » ne semble pas convaincre les adeptes de ce débat sur la possibilité ou non de l’actuel chef de l’Etat à se représenter pour une troisième fois en 2024. Résultats, derrière tous les actes qu’il pose dans le cadre de l’exercice de ses prérogatives présidentielles, on ne parle que de troisième mandat. Il en est ainsi du projet de loi n° 46/2020 modifiant la loi No 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et l’état de siège adopté par l’Assemblée nationale.

Alors que ce texte, adopté le 11 janvier dernier, permet à la Constitution de prendre dorénavant en compte la gestion des catastrophes naturelles ou sanitaires dans ses champs prioritaires, cette innovation a été malheureusement noyée par les suspicions d’une bonne partie de la classe politique et de la société civile qui craignent un détournement d’objectif quant à l’usage prochaine de cette loi sur l’état d’urgence et l’état de siège par l’actuel chef de l’Etat qui semble changer de ton sur la question du troisième mandat. En effet, la nouvelle écriture des articles 24 nouveau et 25 nouveau de la loi No 69-29 du 29 avril 1969 qui écartent l’Assemblée nationale au profit du président de la République qui peut déléguer ses pouvoirs au « Ministre de l’Intérieur, tout ministre dont l’intervention est nécessaire, les gouverneurs et les préfets » dans le processus devant conduire à la mise en branle d’un régime d’exception en cas de catastrophes naturelles et sanitaires, à son exécution et son renouvellement dans un délai d’un mois, a provoqué un sentiment de méfiance chez bon nombre d’acteurs de la scène politique mais aussi de la société civile.

 Ces derniers, loin de rejeter cette réforme, dénoncent plutôt une « marginalisation de l’Assemblée nationale sur des questions aussi importantes que l’exercice des droits des citoyens dans un contexte de gestion des situations d’urgence sécuritaire et sanitaire ». Pendant ce temps, les autres questions non moins importantes pour le sénégalais lambda sont reléguées au second plan.

Sud Online
 

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