XALIMANEWS-Mouhamadou Makhtar Laye, fils de Seydina Mandione Laye, a été intronisé, hier mardi, sixième calife des Layènes, à la suite de la disparition de Chérif Abdoulahi Thiaw Laye décédé lundi soir. Le journal Walf Quotidien a dressé le profil du tout nouveau calife.
Véritable ascète, l’homme a toujours vécu reclus. Aujourd’hui, les halos des projecteurs le propulsent au-devant de la scène malgré lui-même. «Cela fait des années qu’il s’est replié dans sa maison à Cambérène 2. Cela fait plusieurs années qu’il ne sort quasiment pas de chez lui. Seuls quelques fidèles triés sur le volet ont la chance de le voir », explique Assane Diop, un fidèle layène résidant à Yoff.
«Il me sera très difficile de vous parler du nouveau calife. J’ai presque 50 ans, mais je dois avouer que je ne le connais pas trop bien», renchérit Assane Diop. Comme un refrain, dans la communauté layène, à l’évocation du nom du Mamadou Makhtar Laye, on ne manque pas de souligner la vie d’ascète que mène «depuis plus de 30 ans» le sixième calife général des Layènes.
Né vers 1950, Mamadou Makhtar Laye a presque grandi sous l’ombre de son grand-frère, le défunt calife des layènes. «En un moment donné, il vivait chez Abdoulahi Thiaw Laye, le défunt calife des layènes. Mais il était très difficile de l’apercevoir d’autant qu’il pouvait passer toute la journée dans la chambre», explique Seydina Issa Laye Diop du Groupement central des layènes sur le tout nouveau calife.
Le nouvel homme fort de Yoff Mamadou Makhtar Laye appelé affectueusement Doudou est un intellectuel, un ingénieur en informatique qui a fait ses études en France. Un métier qu’il n’a jamais exercé. «Le nouveau calife avait ses bureaux, mais il ne s’y est jamais installé. Bien que vivant reclus, rien ne lui échappe sur l’actualité nationale qu’il suit à partir de son ordinateur portable», fait-on remarquer sur cet aspect de la vie du nouveau calife qui charrie mille et une questions sans que l’on ne trouve toutes les réponses.
«S’il vous plait, comprenez que nous sommes en deuil. 24 heures seulement se sont écoulées après la disparition de Baye Abdoulaye Thiaw Laye. Je ne peux pas en dire en plus», rabroue gentiment l’intarissable Seydina Issa Laye Diop avant de revenir à de meilleurs sentiments et lâcher d’autres bribes d’informations. «Le nouveau calife des Layènes est le fils de Seydina Mandione Laye. Son frère aîné Abdoulahi Laye est décédé à bas âge. Il avait également une grande sœur Aissène Thiaw Laye, décédée il y a quelques années, qui aurait pu être calife si elle n’était pas une femme. Puisqu’elle était plus âgée que le quatrième, le cinquième et l’actuel calife», explique encore le trésorier du Groupement central des layènes.
L’intronisation du nouveau calife intervient moins d’une semaine après la commémoration des 52 ans de la disparition de son défunt père Seydina Mandione Lahi qui fut sans nul doute le soleil (pôle) de son époque et qui aura marqué les gens de son époque d’abord par «ses nobles traits de caractère qui auraient fait agenouiller devant lui quiconque en quête de vertu et de ‘wilâyatu’ (sainteté) et ensuite par son savoir aussi immense que varié qui aurait transformé en disciple quiconque en quête de connaissances».
Dénommé «Chamsul hudâ» (le Soleil guidé), Seydina Mandione Lahi, né en 1881 et disparu en 1971, était le deuxième calife de Seydina Limamou «Le Mahdi» de 1949 jusqu’en 1971, soit 22 ans de règne. Et son fils Mamadou Makhtar Laye «Doudou» revient au califat, 52 ans après pour sauvegarder l’héritage spirituel.