Les concessionnaires du nettoyage ont tenu hier une conférence de presse, au cours de laquelle ils ont manifesté leur intention de retirer leur matériel du circuit, s’ils n’obtenaient pas une audience avec le président de la République ou le Premier ministre. Raison de leur courroux : la part très belle accordée à Véolia au détriment des 19 concessionnaires sénégalais.
Les concessionnaires sénégalais sont très remontés contre l’Etat. Pour preuve, ils expliquent que sur les 10 milliards de F Cfa que l’Etat mobilise annuellement pour la gestion des ordures ménagères de la région de Dakar, c’est « Véolia qui se taille la part du lion avec 2,5 milliards. 1,5 milliard est reversé à l’Etat en guise de Tva. Quant à l’Entente Cadak-Car, elle engloutit près de 500 millions de francs pour son fonctionnement (petit matériel, réfection de la route de Mbeubeuss, les tenues et autres dépenses). Sans compter les salaires du personnel qui s’élèvent à 1,5 milliard de F Cfa au moment où 19 concessionnaires sénégalais jetés en pâture ne se partagent que quatre milliards de nos francs ».
Car, avec la hausse vertigineuse du prix du gasoil, les concessionnaires ne peuvent plus faire face à leurs charges. « Nous demandons à l’Etat d’aligner les concessionnaires au même titre que Véolia. C’est-à-dire, payer 47.500 f la tonne d’ordures à tous ou payer à Véolia 7000 f la tonne d’ordures à l’instar des concessionnaires ». Véolia, explique Diop Sy, « n’a que 13 voitures. C’est même 6. Nous, nous avons 200 camions et l’on se partage 4 milliards. Véolia qui n’a que 13 camions brasse 2 milliards 500. Ce n’est pas normal. Son contrat a pris fin depuis le 31 décembre et il continue de travailler avec les moyens de l’Etat et le budget sur lequel il ne doit plus avoir de part ».
Autant de raisons qui les convainquent, qu’au regard des maux, il urge pour eux d’être reçus par le président de la République ou le Premier ministre. « Nous exigeons le départ de Véolia et demandons une audience avec le président de la République ou le Premier ministre. Nous devons être reçus, parce que depuis que le collectif a vu le jour, personne ne nous a reçus. C’est comme si nous n’étions pas considérés. Ce manque de considération doit être corrigé. On nous reproche d’attendre l’hivernage pour exercer une pression sur les populations ou le gouvernement. Nous n’attendrons pas cette fois. Nous voulons être reçus avant. Sinon, nous croiserons les bras. C’est notre matériel et personne ne nous obligera à travailler », a menacé le président du collectif.
Madou MBODJ