Le cercle des mouvements citoyens au Sénégal s’élargit avec la naissance ce week-kend à Ndoulo de ‘Jog Jotna’ . Une structure qui présente un double caractère : elle est portée par un petit-fils de Serigne Touba et recrute ses adhérents au niveau des différentes sensibilités religieuses du pays. Son objectif : faire partir Wade et son régime en 2012.
(Correspondance) – ‘L’heure a sonné pour un éveil de conscience des masses et une mobilisation de toutes les couches sociales afin qu’un choix judicieux puisse être porté sur la personne devant présider aux destinées du Sénégal en 2012’. Cette conviction est de Serigne Cheikhouna Mbacké ’Ndoulo’, petit-fils de Serigne Touba. D’ores et déjà, l’initiateur a recueilli la signature de plus de 300 dignitaires, toutes confréries confondues. C’était à l’occasion du lancement à Ndoulo (dans le département de Diourbel) du mouvement ‘Jog Jotna’ (il est temps de se lever, Ndlr). Ces petits-fils de Bamba et de Maodo, pour la majeure partie, venus de toutes les localités du pays, ont promis de ramer vers une même direction dans le seul but de bouter hors du pouvoir Wade et son régime. Et de l’avis du principal initiateur, ’Jog Jotna’ sera une structure à même d’aider les populations défavorisées du Sénégal, sans discrimination aucune, à sortir de l’ornière. ’Wade et son équipe ont mis à genoux le pays du fait de leur incompétence avérée’, fait-il savoir.
Serigne Cheikhouna Mbacké ibn Serigne Sam qui a peint en noir le tableau de l’alternance, a mis en exergue la mauvaise politique agricole mise en œuvre, selon lui, depuis les premiers jours de l’alternance. La crise casamançaise, vieille d’une vingtaine d’années figure aussi sur la tablette du marabout.
A l’en croire, les exactions notées quotidiennement dans cette partie méridionale du Sénégal relèvent, d’une part, du laxisme caractérisé de l’Etat, incapable de doter les soldats de suffisamment de moyens, d’autre part, de l’incompétence et du manque de diplomatie des personnalités jusqu’ici mandatées pour amener les rebelles à baisser leurs armes. Loin de l’autoglorification, le marabout se dit convaincu que la résolution de la crise en Casamance pourrait passer par son mouvement. Il fonde son argumentaire sur une implication des fils de cette région ayant massivement fait le déplacement lors du lancement de son mouvement à Ndoulo. ‘Une centaine’, selon le jeune marabout. Ce dernier s’est aussi offusqué de la dilapidation des fonds publics par nos gouvernants qui, dira-t-il, semblent avoir érigé ces mauvaises pratiques en code de conduite.
Avant de boucler leur journée d’échanges, les dignitaires ont procédé à la pose de la première pierre d’un institut moderne trilinguistique englobant une mosquée et une cinquantaine de logements sociaux. Le coût du projet est estimé à plus de 4 milliards de francs Cfa.
Abdoulaye Bamba SALL
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