Pour une didactique effective des langues locales

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Les assises ne datent pas d’aujourd’hui et les réformes sont nombreuses quant à la volonté de se servir de nos langues premières comme medium et matière d’enseignement.
Ceux qui ont tenté de se frotter à l’étude de nos parlers locaux ont tous vite compris le caractère CONCRET de ces dites langues.
Autrement dit nommer les objets-réalités surtout ceux/celles de notre milieu naturel ne pose nullement de problème. Par exemple nous n’avons aucun souci de dire en termes clairs tout être( hommes, animaux), objet( case, puits…) qui participe de notre environnement immédiat. Mais tentez une sorte d’abstraction, vous verrez que c’est là tout un chemin rempli d’épines.
Il est clair que nos langues manquent d’une façon notoire, des appareils de conceptualisation ou encore de METALANGUES ( langage qui permet de parler de la langue elle-même en tant qu’objet. Il existe un autre mot, c’est Terminologie).
Senghor, linguiste a tenté le défi de la description, mais cette étude ne connaîtra pas un aboutissement pour des raisons politiques. Cheikh Anta, avec son souci des langues africaines s’était montré favorable à toute étude s’inscrivant dans cette dynamique. Néanmoins, même si ses travaux ont permis de découvrir une certaine parenté linguistique ( dans le but de prouver l’unité culturelle de l’Afrique dans sa branche linguistique), il n’a pas pu dépasser la Théorie selon laquelle nos langues sont capables de véhiculer les sciences à l’image de toute autre langue occidentale. Là aussi, la démarche péche par manque d’application efficiente.
Aujourd’hui la presque totalité des colloques, des conférences ou panels organisés au nom du développement effectif de ces langues le sont par le médium d’une autre langue scolaire, c’est-à-dire le français ou l’anglais…
On se sépare croyant qu’on a beaucoup travaillé, alors que c’est toujours de la spéculation.
Comment appelle-t-on par exemple un NOM, une SYNTAXE ou un ADJECTIF QUALIFICATIF ( en pulaar, wolof, serer…)? Éléments que nous maîtrisons pourtant bien dans l’emploi, ( effet de grammaire implicite ou intuitive).
Tant que nous n’aurons pas équilibré cette équation linguistique, nos parlers locaux resteront en état de projet quant à l’effectivité de leur statut de Langue d’enseignement

M. Diamanka
Étudiant en Didactique des Langues

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