Pratiques occultes : Au cœur de la bêtise humaine (Par Ndukur Kacc Essiluwa Ndao)

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Il y a 5 ans jour après jour, sur les chemins des Karones, au nord de la basse casamance. …Souvenirs de ce qui fait encore le côté obscure de l’homo senegalensis. Un peuple de sorcellerie qu’il partage sans doute avec d’autres à travers le monde. Les procédés magico religieux, des pratiques tout aussi vieilles que l’ère cénézoïque du quaternaire supérieur. Au coeur des pratiques occultes…une autre façon de se regarder dans la glace.

Toujours dans les interstices des forêts de la Casamance. Je découvre fortuitement sur un baobab des clous sous forme de bois lignifié . Le processus est simple. Clouer mystiquement un adversaire, un ennemi dans les profondeurs des Karones. Avec ce procédé maraboutique, vous enfoncez une amulette avec du bois lignifié dans les entrailles du baobab nain pour lui donner une charge vibratoire négative. Processus maraboutique très connu de nos milieux qui avec ce bois, nous avons un support plus transitif et plus durable parce que ça peut se dissiper.

Cette pratique maraboutique ressemble toute proportion gardée à la pratique du Wanga dans le Vodou qui consiste à mettre une pression sur une poupée pour lui transférer les charges négatives. Voilà le quotidien d’une grande partie des sénégalais toujours à la recherche de « xaarfafufa « , des pratiques occultes pour tuer « des génies « . Tous leurs rapports à la réussie sont basés sur cette tension occulte de gens qui sillonnent les baobabs du Sine, de la Basse Casamance, pour marabouter qui leurs frères, soeurs, maris ou épouse.

Une société magico -religieuse contre les performants et les performances. Vrai ou pas vrai, d’un point de vue épistémique, entre africains, nous nous connaissons. Les intensions valent souvent plus que les pratiques. Bienvenue au Sénégal bardé de gens qui sont toujours à l’église ou à la mosquée et qui prient dans le secret de leur conscience, qu’un adversaire politique ou même un demi frère crève la dalle. Qui peut lever le doigt pour jurer qu’il n’a jamais marabouté son prochain ?

En attendant si tout cela fonctionne comme prévu, j’ai enlevé toutes les pointes enchâssées dans ces deux baobabs des Karones sauvant « syllogistiquement » ces emprisonnés du baobab. J’espère qu’ils se sont réveillés et qu’ils ont été exorcisés de Satana. ..Quelle imbécilité de clouer même « symboliquement » un être humain dans des baobabs perdus dans ces forêts des Karones !!! Camus avait raison sur la bêtise humaine. Elle insiste et persiste.

Ces arbres que je connais bien me font penser à feu Alphonse Ndiaye, grand humaniste à Kafountine. Paix à son âme.

Ndukur Kacc Essiluwa Ndao – NKEN

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