Nous voudrions d’abord rappeler à ceux qui cherchent à tourner en dérision l’alerte lancée par Ahmed Aïdara, ce samedi 09 février 2019, sur sa page Facebook (et relayée volontiers par JAMRA), que ce sont les mêmes refrains, du genre «c’est un fake news» ou «une recherche de buzz», que certains avaient soutenu mordicus, en 2006, avec presque le même brin d’ironie, lorsque l’ancien président du Conseil régional de Ziguinchor, Omar Lamine Badji se plaignait de faire régulièrement l’objet de menaces de mort.
Abdou Latif Guéye de JAMRA à qui, entre autres personnalités, Omar Lamine Badji, son ami, avait eu à s’en ouvrir, s’était vu, lui aussi, opposé les mêmes quolibets: «Ne vous inquiétez pas outre-mesure, c’est une fable qu’il (Omar Lamine Badji) a monté de toutes pièces pour rebondir politiquement», lui rétorquait-on. La suite macabre de ce «fake news» est connue de tous: le 30 décembre 2006, vers 21 heures, des hommes lourdement armés ont fait irruption à son domicile familial et l’ont lâchement foudroyé de rafales meurtrières d’armes automatiques. Et curieusement, ceux qui prétendaient que les alertes du défunt Omar Lamine Badji n’étaient «qu’une recherche de buzz» étaient aux premières loges pour verser des larmes d’hypocrites, lors de son enterrement. Mais Allah ne dort pas. Il Sait Tout. Paix à son âme.
Si donc aujourd’hui Ahmed Aïdara est allé jusqu’à solliciter auprès du ministère de l’Intérieur une autorisation de port d’arme, il a sans doute de solides raisons de craindre pour sa sécurité. Qu’il plaise donc à ses détracteurs (à défaut de lui concéder de généreuses prières pour que le Tout-Puissant lui accorde Sa Haute Protection) de reconnaître, au moins, à notre compatriote Ahmed Aïdara le droit le plus absolu d’alerter sur sa sécurité physique, pour se faire entendre par qui de droit. Nous nous sommes d’ailleurs entretenus à ce sujet, ce dimanche 10 février 2019, à 13h55, au téléphone avec le ministre de l’Intérieur, M. Aly Ngouye Ndiaye, qui nous a fait l’honneur de nous appeler. Nous devons nous revoir d’ici peu pour un entretien plus approfondi, cette fois-ci de vive voix. Et nous ne manquerons pas de communiquer plus largement sur cette affaire, au sortir de cette audience.
Cela dit, ne devrions-nous pas, sur un sujet aussi délicat, faire l’effort, en tant que croyants, de garder présent à l’esprit cette sage recommandation du Messager d’Allah (psl): «Un croyant doit veiller à ne témoigner que de ce dont il est sûr de science certaine». L’alerte étant lancée, laissons donc ceux qui enquêtent sur cette affaire faire sereinement leur travail.
Dakar, 11 février 2019
Le Vice-Président de JAMRA
Mame Mactar Guéye