Près d’un an après la mort de Abdoulaye Wade Yinghou: le Procureur ouvre une information judiciaire sur l’affaire

L’affaire du jeune Abdoulaye «Yinghou», mort le 14 juillet dernier dans les locaux de la Police de Yeumbeul revient au devant de la scène. En effet, le procureur de la République vient d’ouvrir une information judiciaire auprès du 4e Cabinet d’instruction du Tribunal régional de Dakar. Ainsi, le juge en charge de cette affaire a confié l’enquête à la Police. Près d’une année après la mort du jeune Abdoulaye Wade Yinghou, le procureur de la République vient d’ouvrir une information judiciaire auprès du juge du 4e cabinet d’instruction du Tribunal régional de Da­kar. Une façon pour Ousmane Dia­gne de connaître les péripéties de cette histoire et les personnes impliquées dans la mort de ce jeune-homme le 14 juillet 2010 à Yeumbeul. Ceci dit, le juge d’instruction a fait une délégation judiciaire à la prévôté de la Police pour mener l’enquête. La Prévôté est donc en train de mener ses investigations et la liste de tous les agents de Police qui étaient présents sur le théâtre des opérations a été dressée. Ils seront tous entendus en même temps que les éléments des sapeurs-pompiers qui étaient sur le terrain. ça risque donc d’être chaud pour certains éléments de la Police, surtout que le chef d’équipe des sapeurs-pompiers aurait, selon nos sources, indiqué dans son rapport que le jeune Ab­doulaye Wade Yinghou aurait reçu un projectile sous forme de grenade lacrymogène. Seulement, cette affaire est sujette à polémique dans le milieu judiciaire. D’aucuns s’interrogent même sur la démarche du juge d’instruction qui a confié l’enquête à une unité de police pour une affaire dans laquelle des policiers sont incriminés. D’ailleurs, des voix se lèvent pour demander à ce que l’on dessaisisse la Police du dossier au profit de la Gendarmerie. Et, elles évoquent la jurisprudence de l’affaire Kambel et Kara dont l’enquête avait été confiée à la Gen­darmerie. Il faut rappeler que dans cette affaire, c’est la Police à travers la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) qui avait été incriminée.

Le jeune Abdoulaye Wade Yin­ghou avait trouvé la mort le 14 juillet dernier dans les locaux de la Police de Yeumbeul lors des manifestations contre les coupures d’électricité à Yeumbeul Bène Barack. Cinq jours après la mort tragique du jeune-homme âgé de 29 ans, le certificat de genre de mort délivré par un mé­decin légiste de l’hôpital Aristide Le Dantec dont copie avait été remise aux membres de sa famille, enfonçait la Police de Yeumbeul. Dans ce certificat de genre de mort, le médecin légiste du Laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique Bicha de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar mentionne : «Certifions avoir donné nos soins au nommé Ab­doulaye Wade Yinghou. Cet hom­me était atteint de péricardite constructive avec hypertrophie cardia­que, pulmo-pneumopathies bilatérales, lésions contuses au niveau des lèvres et des côtes gauches. Frac­tures cervicales en C1 et C2.

Mort à la suite d’une insuffisance cardio-pulmonaire aggravée par (des) coups et blessures avec un (des) objet (s) dur (s) et contendant (s)». D’ailleurs, une dame avait tenu même à témoigner des brutalités policières dont à été victime Ab­doulaye Wade Yinghou. La dame S. M. L. avait déclaré dans le journal Le Quotidien n°2254 : «Un des policiers, avec sa matraque lui a donné un violent coup au thorax, lui cassant les côtes. Abdoulaye Wade Yinghou, une fois relâché, s’affale par terre en criant et tout en se tordant de douleur, les mains au niveau du thorax. Le tout sous le regard médusé des populations qui étaient impuissantes pour venir en aide à la victime. C’est ainsi que la Police après l’avoir mis Ko, l’a embarqué dans le véhicule avec un autre jeune interpellé lui aussi, après avoir reçu un coup de matraque au bras gauche», racontait-elle.

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