La question du terrorisme est prise très aux sérieux par l’Etat du Sénégal. La preuve, les autorités ont soumis un projet de loi à l’assemblée nationale, modifiant le code de procédure pénale afin de l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Soumis au vote, le nouveau code de procédure pénale a été adopté à l’unanimité par les députés.
Cette nouvelle réforme va permettre l’accélération des procédures en conférant le privilège de juridiction aux administrateurs de greffe, greffiers en chef et greffiers en cas de crime ou délit commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Tout en se réjouissant de cette célérité, les députés ont toutefois recommandé d’observer scrupuleusement les droits des prévenus tout au long de la procédure de jugement, même s’il s’agit de crime ayant un lien avec le terrorisme.
Les députés ont salué la nouvelle innovation dans la procédure concernant la présence d’un avocat durant les premières heures de la garde à vue.
Pour Me El Hadji Diouf, soutenue par Moustapha Diakhaté et Cheikh Seck, la présence d’un avocat doit être immédiate dès l’interpellation du prévenu. Rien ne saurait justifiait ce manquement que l’on a toujours noté dans la loi.
«Il est heureux que le Sénégal se conforme à cette prescription qui garantit les droits des justiciables», a noté Me El Hadji Diouf.
Pour le président du groupe parlementaire de la majorité, il y va de notre dignité. « Nous ne pouvons pas faire moins que la Guinée et le Mali », dit-il.
Prenant la parole, Sidiki Kaba a fait savoir que le Sénégal doit se doter d’instruments et d’un arsenal juridique pour contrecarrer le péril terroriste. «Le président de la République a autorisé le recrutement chaque année de 35 magistrats, 40 greffiers, 40 éducateurs spécialisés. Nous avons reçu l’affectation de deux hectares de terrain pour la construction d’une école de formation des magistrats et des autres personnels de la justice», a dit Sidiki Kaba.
A l’en croire, une enveloppe de 700 millions est inscrite au budget 2017 du ministère de la justice pour régler définitivement cette situation qui ralentit le déroulement des procès et retarde l’exécution des décisions de justice.
En ce qui concerne les indemnisations résultant des détentions abusives suivies de relaxe, le garde des Sceaux a indiqué que les dispositions devant assurer leur effectivité seront prises par décret.
NDEYE KHADY D. FALL (jotay.net)