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Présenté par certains médias “comme un criminel” : Mamadou Ibra Kane quitte la présidence du Patronat de presse

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XALIMANEWS-Mamadou Ibra Kane, patron d’Africome SA (Stades et Sunu Lamb), n’est plus le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS). Il a annoncé sa démission dans un communiqué repris par plusieurs médias.

Faisant référence à sa condamnation à un mois ferme et un million d’amende pour injures publiques contre un de ses anciens employés, le patron des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb estime qu’«un délinquant ne peut diriger le patronat de la presse». Il quitte ainsi ses fonctions pour ne pas, dit-il, gêner la lutte pour une presse libre et indépendante.

Voici l’intégralité du texte dont s’est fendu le désormais ex-boss du Conseil des diffuseurs et éditeurs sénégalais :

Injures publiques : Condamné à la prison ferme

Un délinquant ne peut diriger le patronat de la presse

J’ai appris par la presse du vendredi 18 mars 2022 ma condamnation à un mois de prison ferme et une amende d’UN MILLION FRANCS (1 000 000 FCFA) pour injures publiques contre un de mes anciens employés. Le motif de la condamnation est d’avoir, soi-disant, proféré «fils de p…» à son encontre. Condamné par le tribunal, je deviens ainsi un délinquant aux termes de la loi. Les médias sénégalais et les réseaux sociaux me présentent comme un criminel de la pire espèce. Ce communiqué est une première action pour défendre mon honneur.

Genèse du problème lié à la crise de la Covid-19

Comme l’ensemble des médias au Sénégal et dans le monde, le Groupe de Presse «Africaine Communication Édition (AFRICOME SA)» a été confronté brutalement à la crise liée à la Covid-19 dès la survenance de la pandémie en début mars 2020. En effet, AFRICOME SA, éditeurs des quotidiens sportifs «STADES et SUNU LAMB», a été particulièrement touchée avec la cessation de toutes les activités sportives au Sénégal et dans le monde dès le mois de mars 2020. Sans activités sportives, il n’y a pas d’informations sportives et donc pas de journaux sportifs. Les activités sportives au Sénégal et dans le monde n’ont repris véritablement qu’un an plus tard. Malgré l’absence de recettes de ses deux journaux, AFRICOME a payé intégralement les salaires de ses journalistes durant les six premiers mois de la crise, soit de mars à août 2020 inclus.

À compter du mois de septembre, comme le permet la loi, il a été proposé aux journalistes une réduction des salaires comme alternative au licenciement pour motif économique. Sans recettes, aucune entreprise ne peut supporter ses charges. La loi prévoit une réduction des salaires jusqu’à 30% et les journalistes ont accepté à contrecœur une baisse de 18 à 24% de leurs revenus en assemblée générale.

Problème social travesti en affaire pénale

Bien qu’ayant accepté la réduction des salaires en assemblée générale, certains journalistes ont, par la suite, posé des conditions financières pour la reprise du travail en présentiel. Ces derniers ont tous été licenciés, puis déboutés en première instance par le tribunal du travail, suite à leur action collective devant ladite juridiction.

Le journaliste, qui m’a attrait à la barre pour injures publiques a, lui, adopté une autre stratégie, en décidant de se donner les moyens au pénal.

Cet ex-employé est venu dans mon bureau avec l’intention manifeste de me provoquer et de m’enregistrer à mon insu. Pire, durant toutes mes déclarations durant l’enquête de gendarmerie et au tribunal, j’ai toujours affirmé que les mots «fils de p…» ont été rajoutés à l’enregistrement. Là se pose même le problème de la recevabilité d’un enregistrement à l’insu de la personne concernée et l’intention malveillante dès le départ de son auteur. Se pose aussi le problème de la notion d’«injures publiques» dans un entretien privé entre un employé et son employeur dans le bureau de celui-ci. Ce serait aussi une première dans la jurisprudence sénégalaise d’emprisonner quelqu’un pour avoir, soi-disant, utilisé les termes «fils de p…», à moins que d’autres motivations ne justifient cette condamnation.

Respect de ses obligations par AFRICOME SA

AFRICOME SA a toujours inscrit son action dans le cadre de la stricte légalité. C’est pourquoi l’entreprise s’est toujours obligée, à ce jour, et malgré la crise économique structurelle qui secoue le secteur de la presse depuis des décennies, à ne pas enregistrer pour ses employés :

AUCUN ARRIERE OU RETARD DE SALAIRES DES JOURNALISTES, CLASÉES DANS LE RESPECT STRICT DES DISPOSITIONS DE LA CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DU SECTEUR DE LA PRESSE ; AUCUN DEFAUT DE PAIEMENT DES COTISATIONS SOCIALES : IPRES (RETRAITES) ET CSS (ACCIDENTS DE TRAVAIL ET ALLOCATIONS FAMILIALES) ;

AUCUNE IRRÉGULARITE DANS LES COTISATIONS ET REMBOURSEMENTS POUR L’IPM (COUVERTURE MÉDICALE).

Une telle entreprise ne peut valablement être attaquée au civil, encore moins au pénal pour des motifs fallacieux.

Défense de mon honneur

Condamné au pénal comme un vulgaire délinquant, je dois défendre mon nom et l’honneur de ma famille. Pour cela, je vais intenter toutes les actions légales nécessaires.

Aussi, ma condamnation au pénal me dénie aujourd’hui toute légitimité morale de diriger le patronat de la presse. C’est pourquoi, je démissionne de mon poste de Président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS). Les médias sénégalais sont actuellement confrontés à de grands défis, qui posent le problème même de leur survie, et je ne voudrais en aucun cas polluer la lutte pour une presse libre et indépendante

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