Le président Sall l’a dit lors de la deuxième session annuelle du Dialogue de Haut niveau sur la gouvernance et la démocratie en Afrique qu’il a ouverte ce matin à Dakar. Il a d’emblée remercié et félicité les organisateurs de cette deuxième édition consacrée cette année au thème: « Renforcement de l’ordre constitutionnel et de la primauté de l’Etat de droit en Afrique ».
« Au moment où l’Afrique commémore le cinquantenaire de l’OUA/UA, cet important rendez-vous d’échanges que le Sénégal s’est engagée à accueillir chaque année, prend un sens particulier. En effet, 50 ans, dans notre culture, c’est l’âge où l’on peut faire un bilan critique et décomplexé de sa vie, pour pouvoir continuer vers la sagesse. Sous cet angle, la présente session doit offrir aux participants l’opportunité d’identifier la meilleure façon de renforcer le constitutionnalisme et l’Etat de droit en Afrique. C’est là le seul gage du respect de l’équilibre et de la séparation des pouvoirs, ainsi que de la garantie d’un système juridique évitant l’arbitraire et assurant l’égalité de tous devant la loi » déclare Macky Sall qui poursuit.
« Un tel exercice est d’autant plus nécessaire qu’en dépit des progrès incontestables enregistrés dans ces domaines, qu’il faut saluer, des tendances négatives de recul du constitutionnalisme et de l’Etat de droit sont hélas notées dans certaines parties du continent. Ces tendances sont d’ailleurs confirmées par l’indice Mo Ibrahim qui fait autorité, en matière d’évaluation de la gouvernance sur le continent. Il est urgent de les inverser ».
« A cet égard, il me plait de saluer certaines mesures déjà prises dans ce sens, dont l’adoption de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (CADEG), entrée en vigueur en février 2012.Cette Charte améliore et promeut des normes élevées de gouvernance ; lesquelles vont souvent au-delà des standards internationaux portés par les instruments universels » souscrit le président Sall qui annonce que « le défi réside toutefois dans la mise en œuvre de ces normes. Défi lié à une faible institutionnalisation de la culture démocratique, à l’existence de groupes réfractaires aux valeurs de démocratie et à la difficile conciliation du binôme légalité/légitimité »
Et le chef de l’Etat de réaffirmer, « l’attachement du Sénégal au renforcement de l’ordre constitutionnel et à la préservation de l’Etat de droit. Il s’agit là d’une composante majeure de la nouvelle gouvernance, à laquelle je me suis engagé » avant de livrer dans optique, un ministère de plein exercice chargé de la promotion de la bonne gouvernance »
« J’ai aussi renforcé la participation des femmes et des jeunes aux processus de prise de décisions et consolidé les prérogatives et missions des institutions et organes dédiés aux questions des droits de l’homme. En plus de ces mesures, le Sénégal s’engage au renforcement des normes et standards africains en matière de constitutionalisme et de promotion de l’état de droit. Dans ce cadre, je veillerai personnellement à la ratification, par notre pays, dans les meilleurs délais, de la Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. De même, le Sénégal va se soumettre bientôt au processus d’évaluation par les pairs, dans le cadre du Mécanisme africain d’Evaluation par les Pairs. Ces initiatives traduisent notre souci permanant de mise à jour et de renforcement de notre démocratie, arrimée à une culture institutionnelle et sociale de liberté publique et de respect de la personne humaine » dira-t-il par ailleurs tout en indiquant.
« Il est illusoire de parler de démocratie et d’Etat de droit dans un contexte où la sécurité des Nations est constamment menacée. La lutte contre l’insécurité et la promotion des valeurs de paix sont des sources garantes de la stabilité de l’Etat et de l’ordre constitutionnel. C’est pour cette raison qu’il faut bannir les changements inconstitutionnels de gouvernement, s’attacher à l’impératif d’élections libres et sincères, au renforcement de l’inclusion et à l’obligation de redevabilité. Il s’agit là de pré-conditions à l’établissement d’un environnement de paix et de sécurité dans nos Etats et sur notre continent, et donc gage du développement ».
Le successeur de Wade qui parle du « renforcement du constitutionnalisme et de l’Etat de droit doit être concomitant à la transformation socio-économique du continent vers laquelle nous sommes tous engagés, à travers le débat sur l’Agenda Africain 2063. En plus de l’intérêt des conclusions et recommandations des échanges que le Président John Dramani Mahama et lui partagerons avec les autres Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, lors du sommet de Janvier 2014 », ne manque de souhaiter plein succès aux travaux qu’il a déclarés ouverts ce lundi matin.
Dié BA
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