Des tensions au Bénin, à trois jours de la présidentielle. À Save, dans le centre du pays, des mobilisations éparses d’opposants au président Patrice Talon ont commencé dans la nuit de lundi à mardi. Les contestataires affirment que le mandat du chef de l’État est terminé depuis le 5 avril minuit, date qui marque ses cinq ans passés au pouvoir.
Avec notre envoyée spéciale à Save, Magali Lagrange
À Save, l’armée est intervenue ce jeudi matin 8 avril. Vers 7h30 ce matin, des renforts de l’armée sont arrivés en ville. Plusieurs véhicules sont allés débloquer les barrages qui avaient été installés la veille sur cette route, qui part vers le nord du pays, par des habitants qui contestent le président Patrice Talon. Plusieurs de ces habitants confient qu’ils ne veulent pas du scrutin de dimanche, qu’ils souhaitent une élection inclusive.
Après avoir débloqué un premier barrage sur cette route, les forces de sécurité ont avancé. Une longue file de dizaines et de dizaines de voitures et de camions attendaient pour pouvoir passer, quand, vers 9 heures, des gaz lacrymogènes ont été tirés. Des bruits de tirs ont été entendu à plusieurs reprises, avant que le trafic ne reprenne.
Au moins un mort
Il n’y a pas de bilan officiel des événements de ce matin. Dans le centre de santé de Boni, le responsable affirme avoir reçu sept blessés par balle. Il indique qu’une personne est décédée, que les autres ont été transférées à l’hôpital de la ville et que toutes les personnes qu’il a reçues étaient des civils. Le maire de la ville était également sur place. Il affirme ne pas avoir été averti de l’arrivée de ces renforts militaires et dit qu’il était en discussion depuis hier avec les habitants de la ville pour que la voie soit débloquée.
Les militaires se sont maintenant déployé le long de la route principale de la ville. Save est à l’heure actuelle une ville morte, les commerces sont fermés, les rues quasi-vides, après les événements de ce matin.
RFI